Guts Of Darkness

Ca ne plaisante pas avec Ankst; après un extrait de sermon débutent des riffs musclés, des vocaux sépulcraux, une boîte bien sèche, bref le truc goth de chez goth...Fortement inspiré par les Fields of the Nephilim, Garden of Delight mais aussi Paradise Lost, ce groupe sud-africain nous en délivre une relecture contemporaine en gros sabots où les guitares s'inspirent du metal, où l'électronique s'invite pour des incursions pas toujours pertinentes ('When you become God', 'Monument', 'Immortality'). En fait, Ankst ruine tout à trop vouloir se la jouer, ainsi le chanteur a une suffisamment belle voix pour s'éviter les un ou deux couinements à la Dani Filth sur le refrain de 'Redemption' ou 'The wicked'. Pareil avec les guitares; si les riffs appuyés en aller-retour donnent envie de se secouer la tête, les tics metal qui l'emportent parfois sont de fort mauvais goût car hors de propos, les percussions manquent de pêche...On a surtout l'impression que chacun joue sa partie comme les pièces d'un puzzle qu'on aurait du mal à assembler ensuite; à trop vouloir danser entre deux abîmes, gare que la chute ne soit trop dure ! La sauce prend par moment, notamment sur l'improbable 'Carnival' avec son orgue musette, le pêchu 'Redemption' (le plus riche instrumentalement), éventuellement 'The wicked' et 'Better than me', mais globalement l'utilisation du clavier (virez-moi cette programmation de merde !) et les tentations metal se rendent vite indigestes. Tout n'est pas à jeter mais vu la pléthore de groupes du genre, le manque d'originalité de Ankst, on ne va pas se casser la tête des heures pour trouver de quoi sauver la recette....Voilà qui est d'autant plus dommage que Raymond a une bonne voix collant à merveille aux canons du rock gothique. Ils auraient dû prendre des leçons auprès de leurs compatriotes de Silex...2,5/6