Non, ne fuyez pas. Mangia Margot n’est pas encore un duo basse-batterie de plus qui roucoule des mécaniques. Ces deux ritaux-là (le pluriel de rital) ont de l’humour et ça s’entend. Leurs assauts rythmiques sont toujours courts et droit au but, entrecoupés de virages anguleux pris au cordeau par cette basse qui change de texture toutes les 10 secondes. Ni math rock, ni noise rock, ni cavalcade freeform à la Lightning Bolt, Mangia Margot ferait plutôt penser à une relecture basse-batterie de la musique contemporaine ou de l’électro la plus aride et déconstruite. Les BPM dégagés par cette batterie s’emblent s’organiser en agrégats, comme les clusters de la musique contemporaine… Ce qui ne les empêche pas de chatouiller l’oreille en permanence, par le côté catchy du truc (pas de mélodies par contre), et par les multiples références entendues de-ci de-là, trop fugaces pour être identifiées… On reconnaîtra tout de même le riff de Killing in the name of sur Barbara, et la ligne de basse de Poptones de Public Image sur Paolo. Les 5 instrumentaux sont en tout cas d’une inventivité égale, feintant nos attentes à chaque seconde qui s’écoule, et faisant souffler un vent de fraîcheur qui doit prendre toute son ampleur sur scène.