Myrká › 13

Myrká est une formation originaire de la petite ville de Akuyeri que j'ai eu l'occasion de mentionner lors de mes chroniques de Bara Flokkurinn mais voilà bien tout ce qui lie ces deux projets. Là, nous sommes en 2009 et Myrká qui oeuvre dans un registre voisin de The Gathering n'a rien à voir avec une quelconque scène new wave post punk ou je ne sais quoi d'approchant. Nous écoutons ici un rock puissant fortement teinté de metal notamment au niveau des guitares mais la bonne nouvelle, c'est que le groupe ne vire jamais dans le symphonique, parfumant plutôt ses compositions de légères touches psychédéliques (le bon jeu d'orgue, par exemple) évoquant agréablement la démarche de formations mystico-hippies de la fin des 60's, dans un registre bien plus appuyé évidemment. A la décharge des musiciens, reconnaissons-leur un disque varié mais cohérent dans ses climats où les accélérations violentes ('Lost') succèdent à des plages plus tranquilles ('Unborn'), chaque élément étant plutôt bien géré au mixage; la voix survole le tout sans donner l'impression d'écraser le reste puisque les guitares savent prendre la main si nécessaire sans en faire des tonnes, avant de se tapir en retrait ou de partir en duo avec l'orgue. Myrká semble aimer à donner d'eux une image gothique, volontiers macabre mais cet aspect ne transparaît que peu dans une musique pas forcément joyeuse mais néanmoins pleine de vigueur. Comme je le disais plus haut, je retrouve plutôt la démarche mystique de certaines formations des 60's exprimée ici au travers d'un prisme metal. Le talent des musiciens permet de mener l'entreprise à bien car à priori, la musique de Myrká n'est pas de celle que j'apprécie spontanément, le chant bien qu'efficace reste banal, les arrangements et les orchestrations bien qu'entièrement gérées et soignées dans la production ne dégagent pas une originalité particulière qui vous file la claque; c'est d'ailleurs selon moi l'écoute de l'album dans son entier qui permet de capter l'étincelle qui émerge des ces morceaux. Pris séparément dans une optique 'écoute de découverte', ils pourraient laisser de marbre mais inclus dans le tout, ils révèlent paradoxalement leur potentiel individuel de manière plus efficace. Dans mon cas, les touches psychédéliques ont été clairement l'élément qui a fait pencher la balance en faveur de l'achat et je ne le regrette pas (à ma propre surprise ?)...Peut-être à cause de ce léger halo d'ombres que ceux qui ont parcouru l'Islande connaissent et décèleront dans une chanson comme le final 'Reborn'...