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Awenson › Wizard

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gkar02300      jeudi 30 juin 2011 - 20:40

cd • 2 titres • 71:20 min

  • 1Hypnotic Ways30:08
  • 2Psychedelic Dream 40:12

informations

Pour plus d'information sur Awenson, voir le site Français PWM Distribution; http://www.pwm-distrib.com/

line up

Joël Bernard (Synthé, claviers, séquenceurs et FX)

chronique

Chaque année apporte son lot de surprises. En 2010, les amateurs de MÉ ont été choyés par de riches et somptueuses épopées musicales. En voici une qui risque de bouleverser les amateurs d’une MÉ que l’on croyait accessible que par le biais des souvenirs encastrés dans les sillons de galettes noires. Wizard est une étonnante œuvre d’une MÉ aux saveurs des années analogues. Ces années 70 qui éveillent plus d’un souvenir avec les audaces et créativités des Schulze, Froese et Jarre. Awenson c’est Joël Bernard, un synthésiste Français qui a grandi avec ses souvenirs musicaux et en Wizard il nous présente une superbe pièce d’anthologie où le rêve est possible. Wizard est un puissant album d’une MÉ aux riches ambiances et atmosphères de ces années analogues. Ne cherchez point de comparaisons entre un Schulze ou un Jarre, car Awenson va au-delà des comparatifs. Il instaure sa propre touche d’un amour pour une musique que des artistes tel que lui rendent intemporelle. Et Wizard deviendra un grand, comme Body Love ou Oxygene.
Hypnotic Ways s’ouvre comme une fleur dont les délicats pétales prismatiques répondent à leurs échos. Bien au loin, dans un cosmos aux milles images forgées de notre ignorance des lieux, elles scintillent de leurs éclats stationnaires et s’ouvrent totalement pour faire couler un fin nectar de voix synthétisées. Une douce chorale éthérée aux fins filets vocaux psalmodie une oraison astrale sous de sinueuses réverbérations qui ont enveloppées ces fins prismes luisants pour prédominer de leurs résonnances cette onirique intro aux fuyantes sonorités limpides. Une intro magique qui rappelle intensément les prières musicales de Schulze, mais sans les copier, et qui s’étend là où notre cortex peut continuer à rêvasser. Un peu au-delà de la 6ième minute, une sinueuse ligne de synthé ouvre les valves à des arpèges métalliques qui tombent comme des gouttelettes d’eau. Des séquences coulant en spirales verticales alternent leurs sonorités sous ses gouttes qui tombent dans une harmonieuse averse, subdivisant la mélodieuse rythmique qui éveille Hypnotic Ways. Certains, comme moi, penseront à Thiery Fervant et son majestueux Univers alors que de superbes solos de synthé torsadé encerclent le mouvement en éveil. Un synthé qui chante sous différentes tonalités et qui embrasse le néant de piaffements analogues dans nos oreilles subjuguées par autant de cohésion provenant d’un long mouvement qui a effectué une étonnante transition ambiant/rythme. Vers la 15ième minute Hypnotic Ways se replie dans une brume mystique où un lugubre synthé coule un léger filet spectral qui ondoie parmi de sombres résonnances. Une pulsation métallique embrasse cette portion atonique, formant un étrange rythme pulsatoire qui bat sous l’égide d’un synthé aux souffles tortueux et angoissants. La 4ième portion d’Hypnotic Ways s’anime vers la 20ième avec une lente et lourde séquence pulsative. Nous pénétrons un univers musical sombre, à la Redshift avec ces séquences qui sautillent et avancent à tâtons dans l’écho de leurs vibrations. Leurs résonances, ainsi que les souffles caustiques d’un synthé charmeur de séquences, enveloppent une autre séquence, plus douce, dont les scintillants accords se dandinent et forment une curieuse comptine à l’Halloween. Un cerceau séquentiel qui s’échappe et scintille seul dans l’immensité multipolaire de Hypnotic Ways qui, tranquillement, embrasse l’infini avec les ondes de ce synthé charmeur de séquences, de rythmes vibratoires et de rêves en sédition. Un peu comme si on voudrait Hypnotic Ways intemporel.
Psychedelic Dream est une superbe sculpture musicale du rêve. L’intro en est assiégée de fines et belles courbes oscillatoires qui serpentent avec la lourdeur du sommeil entre les délicates ondes caustiques des années Schulze et les douces couches morphiques d’un synthé plus cosmique de Jean Michel Jarre. Une lente intro où d’étranges pulsations vont et viennent dans un univers synthétisé nourri de grésillements statiques et d’une faune de sonorités analogues qui ne peut que nous porter aux portes du rêve. Un peu après la 10ième minute une séquence circulaire échappe à la surveillance de Morphée pour danser librement de ses accords aux doublons hypnotiques. Le mouvement est calme et épouse une ritournelle ribambelle musicale qui vrille avec une étonnante délicatesse avant de se réfugier dans les ondes spectrales d’un synthé aux sonorités de verres psychédéliques. Psychedelic Dream ré embrasse le néant morphique des zones analogues des années 70 pour s’éveiller de nouveau au son d’une séquence cristalline dont les accords de verre rencontrent une autre séquence, moins formée, qui sautille aléatoirement sous les ondes d’un synthé réverbérant. Une étrange fusion d’accords séquencés qui finit par mouler une surprenante marche zigzagante. Nous sommes au-delà des 20 minutes et le rythme de Psychedelic Dream est nettement éveillé par cette série de séquences entrecroisées qui forment un tempo imparfait alors que de langoureux solos de synthés survolent cette parade circulaire. Le mouvement séquentiel s’essouffle pour permuter vers une tangente autant ascendante que circulaire et forme une étonnante incohérence rythmique qui titube lourdement sous les filaments et écoulements analogues d’un synthé aux multiples sonorités électronique. Nous sommes les témoins auditifs d’un ballet électronique arythmique qui déambule sous les lamentations d’un synthé aux solos et aux couches hybrides, dont les chœurs errants percent le lourd voile synthétisé qui est nourri de sonorités éclectiques et analogues. Une danse des ombres recouverts de somptueux solos et d’une fascinante faune électronique ressuscitée avec une étonnante adresse par Awenson. Tranquillement cette richesse sonore et ce festin musical s’estompent, laissant les séquences erratiques munies d’un scintillant collier musical faire cavaliers solitaires. Des séquences qui se perdent dans une dense brume caustique, comme celle qui se forme lorsque l’on se rendort après une insomnie agitée.
Ce sont avec les oreilles repus et les souvenirs noyés d’une nouvelle musique que mes yeux se sont fermés après les derniers souffles de Psychedelic Dream, convaincu que maintenant il y aura toujours quelqu’un pour prendre la relève d’une étonnante musique qui a fait tant rêver et qui a nourri tant d’émotions. Wizard est un pur petit chef d’œuvre et je m’imagine tout le travail colossal abattu par Awenson afin d’arriver à une telle perfection d’une musique que certaines personnes jugent trop souvent comme abstraite. Écoutez Wizard et vous entendrez les émotions et la vie musicale prendre forme dans vos oreilles…C’est garanti!

note       Publiée le vendredi 4 février 2011

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Gros Bidon Envoyez un message privé àGros Bidon

Très inspiré par Tangerine Dream, plutôt réussi bien que cet album n'apporte pas grand chose de nouveau. Quand on imagine les capacités de génération sonore d'un synthétiseur actuel par rapport à ceux des années 70/80 je ne comprends pas bien pourquoi refaire ce qui a déjà été fait plutôt que de rechercher de nouvelles sonorités.

gkar02300 Envoyez un message privé àgkar02300

Comme quoi dans le bordelais on ne produit pas que des grands vins !!! :-)

Note donnée au disque :       
vargounet Envoyez un message privé àvargounet

Intrigué par la pochette et la chronique je l'ai écouté ce soir, c'est pas mal du tout. Très schulzien dans l'approche mais en moins épuré, un peu moins profond et plus linéaire que certains de ses classiques. Mais quand même, certains passages me semblent d'ores et déjà dignes d'intérêt, à réecouter.