White Willow › Ignis fatuus

Le terme gothique s'est couvert de mille et une significations. On ne compte plus les mouvements artistiques, qui soient musicaux ou autres par ailleurs, qui revendiquent parfois avec étonnement cette étiquette, pourtant réductrice. Si le "gothique" est pour vous un mouvement emprunt de mystère, parfois même de mysticisme, avec des fragrances particulièrement marquées par des sentiments se balançant sans cesse entre mélancolie et noirceur, alors ce premier disque du groupe norvégien White Willow ne pourra assurément pas échapper plus longtemps à cette définition ; il pourra, dès lors, satisfaire toutes vos attentes. Pourtant, non, vous ne trouverez pas ici un mur de guitare infranchissable, mais plutôt l'omniprésence d'une flûte aérienne partageant la vedette avec une ribambelle de claviers utilisés à bon escient, intervenants avec concision et préciosité dans les moments les plus adéquats. Vous ne trouverez pas non plus de voix sépulcrale mais plutôt le chant céleste de Sara Trondal qui prête le talent de ses cordes vocales à des ambiances folk, parfois réminiscentes des musiques médiévales. "Ignis Fatuus" a dans ses bagages de quoi plaire aux amateurs de Dead Can Dance ou This Mortal Coil, tout en y apportant une touche progressive (dont l'emblématique "Cryptomenysis") qui, vous vous en doutez, n'est pas pour me déplaire.