Vous êtes ici › Les groupes / artistesLThe Legendary Pink Dots › The Tower

The Legendary Pink Dots › The Tower

détail des votes

Membre Note Date
ProgPsychIndus      vendredi 2 juin 2023 - 00:43
Winslow      vendredi 6 mai 2016 - 00:25
fab22      mardi 21 avril 2015 - 15:52
TribalCrow      samedi 8 mars 2014 - 20:20
Klozer      samedi 3 septembre 2022 - 19:19
Jean Pierre Moko      samedi 27 décembre 2014 - 19:41
taliesin      jeudi 4 octobre 2012 - 16:04
Solvant      mercredi 23 février 2011 - 23:11
Wotzenknecht      mercredi 2 février 2011 - 00:23
nohuman      jeudi 2 juin 2011 - 19:50
ericbaisons      mardi 22 février 2011 - 23:29
Everlasting      jeudi 17 février 2011 - 20:31

lp • 12 titres • 00:00 min

  • face a
  • 1Black Zone
  • 2Break Day
  • 3Tower One
  • 4Vigil-Anti
  • 5A Lust For Powder
  • 6Poppy Day
  • face b
  • 7Tower Two
  • 8Astrid
  • 9Rope And Glory
  • 10Tower Three
  • 11Tower Four
  • 12Tower Five

informations

Produit et arrangé par Pat Bermingham (In Phaze records)

Remarques : nombreuses erreurs de tracklisting sur la version cd : Tower 2 est divisé entre la piste 7 et la 8, Astrid et Rope & Glory sont réunis sur la piste 9 et et Tower 4 et Tower 5 sur la 12. La deuxième pochette est celle de la réédition PIAS de 86, par Stephan Barbiery, auteur de toutes les pochettes du groupe pour PIAS jusqu’à Maria Dimension inclus. 'dedicated to the deviant (we must stick together)'

line up

Roland Callaway (Roland Calloway) (basse), Edward Ka-Spel (Che Banana) (chant, claviers, électronique, textes), April Lliffe (Sybill Strange-Cargo) (claviers, voix), Stret Majest (Stret Majest Alarme/Barry Gray) (guitares), Patrick Q Paganini (Patrick Pacganini Q) (violon, claviers), Phil Harmonix (claviers, électronique, percussion)

Musiciens additionnels : Lilly A.K. (Astrid), Armin Bliss

chronique

  • synth-wave/minimal wave

"Everybody, swing to the right", chantaient les Minutemen… A peu près à la même époque, c’est d’une toute autre manière que les Legendary Pink Dots, groupe résolument atypique (même au sein de la petite scène indus/minimal du label In Phaze), abordait le détestable virage politique et moral de ces années 80. The Tower est un album-concept centré sur la Tour de Londres, célèbre prison politique en activité au Xe-XIIe siècle (d’où l’odeur moyenâgeuse qui parsème ces chansons). Pourtant, c’est la ville de Nuremberg qui inspirera ce disque, clairement le plus ambitieux du groupe à ce stade. Un classique de leur discographie, qui parvient à former un tout cohérent et indivisible, alors que la majorité des compos existe en format brouillon sur les K7 DIY du groupe (tout l'album est déjà quasiment sur Chemical Playschool 3). Le kitsch y cache pendant un temps les spectres sous la surface, bien vite apparents aux oreilles attentives : guitares épiques mais endolories (sur les ‘Tower’), violon solitaire et déchirant, basse funky en décalage cruel avec la sombre couleur dominante (tourment et persécutions) Il s’agit plus d’un cri de désespoir que d’un règlement de comptes. Les Pink Dots, fans de Krautrock au milieu de la scène indus/coldwave, sonnent ici comme un Roxy Music lo-fi, ou un Bowie qui aurait décidé de refaire Diamond Dogs sous lexomil avec le son de Ashes To Ashes au lieu de virer yuppie. Le résultat exsude une atmosphère d’occupation ennemie (Black Zone), de peur greffée au ventre (A lust for powder) et de morts absurdes (Poppy day, glacial et immobile)… Le groupe ne s’appesantit guère plus de 3 minutes par idée, et prouve que le format pop est un canevas idéal pour son inspiration, sans l'empêcher d’être terriblement ténébreux, proposant même des variations sur le thème d’Elephant Man (le film de Lynch) avec paroles façon "nursery rhyme" qui virent à l’anecdote violente. Une idée géniale, pour une face B qui commence dans un malaise indescriptible, appuyé par une utilisation des synthétiseurs stupéfiante. Chœurs féminins, puis orgue de barbarie, valse cauchemardesque (à l’instar de Break Day), polka robotique… On se croirait dans une parade de freaks. Le thème devient alors une des multiples ritournelles médiévales habillant les textes paranoïaques de l’album… Quoique, après vision d’un film comme "Incendies", rien ne semble exagérément parano. C’est le moment que la voix féminine entr’aperçue à la fin de Tower 2 choisit pour revenir se lamenter à gorge déployée sur la lâcheté de son amant. Elle s’appelle Astrid, et c’est l’un des personnages récurrents de l’album, avec le Monkey et le Capitaine, tous trois apparaissant déjà sur les premières K7 du groupe… Tout comme la mélodie. La chanson est un chef d’œuvre absolu, mais d’où sort cette madone à la voix de déesse ? Tower 3 continue dans les scènes de guerre : rythme calé sur les bottes qui battent le pavé… On danse au pas de l’oie à naziland : "The echo of a thousand marching boots hammers on the air"... et ça se termine de façon troublante par ces mots, étouffés par une montée de synthés annonçant un désastre : "A golden age lies around the corner… Any day now". Troublante allusion à deux futurs albums du groupe. Difficile de mieux résumer les années 80. Le petit texte au dos du 33tours, issu de Apocalypse Then (sur Brighter Now) est d’ailleurs dans cette veine prophétique, prévoyant 89 comme une révolution faisant écho à celle ayant eu lieu 200 ans plus tôt (une obsession récurrente de Ka-Spel). Tower 4 semble une ascension par paliers mécaniques, marqués par la guitare post-punk, comme si de petits soldats de plomb gravissaient une tour de Babel en allumettes… Après que tout soit réduit en cendres, Ka-Spel, conteur à l’écart du monde des hommes, vient murmurer le sinistre bilan dans la berceuse finale, tel le messager d’Hadès : "You chose your grave. Now lie there". The Tower, pris dans son ensemble, est décidément une œuvre extrêmement pessimiste et angoissée au sujet du genre humain… Oppression, discorde… "I want discipline", hurlait Genesis P-Orridge. "Their favorite word" précise Ka-Spel. En cette Orwellienne année où le mouvement industriel périclite et où la synth-pop devient franchement commerciale et vide, bande-son idéale de l’effrayante réélection de Thatcher à la tête du pays, notre troubadour quitte le navire et emprunte le ferryboat pour les Pays-Bas. The Lovers, enregistré là-bas à l’automne 84 et en partie dédié à celle pour qui il s’expatrie, sera à des lieues d’un tel constat pessimiste…

note       Publiée le lundi 31 janvier 2011

Dans le même esprit, dariev stands vous recommande...

John Morris - The Elephant Man

John Morris
The Elephant Man

Mélodie perverse de ‘Elephant Man Theme’ de John Morris (sorti 4 ans + tôt) reprise sur « Tower 2 »

dernières écoutes

Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "The Tower" en ce moment.

tags

Connectez-vous pour ajouter un tag sur "The Tower".

notes

Note moyenne        12 votes

Connectez-vous ajouter une note sur "The Tower".

commentaires

Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "The Tower".

nicola Envoyez un message privé ànicola

Pourquoi, Stephen King a sorti un tome 8 de la Tour sombre ?

dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
avatar

ouais, et en plus il est top d'actualité (émoticone kawaï top fun)

No background Envoyez un message privé àNo background

Il a quelque chose ce disque. Le contraste entre les synthés limite kitchs et datés et le côté sinistre et poisseux de l'ambiance crée un résultat... intéressant. Je comprends qu'il puisse facilement faire déprimer.

Wotzenknecht Envoyez un message privé àWotzenknecht
avatar

Because the Black Zone's here to stay
and it's here to protect us
'til that black and bitter day when test-tube
spills and blows us all away

Argh, voilà que je replonge ! Ca groupe est au-delà de tout.

Note donnée au disque :       
dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
avatar

Par aborder, je causais de remonter à partir de Any Day Now... Une fois que tu t'es enquillé Asylum, Curse et Faces in the Fire, à mon avis, soit t'es écœuré à vie, soit tu vas complètement adorer les 1ères k7. Pour quelqu'un qui aime la cold wave à mon avis la deuxième option primera. En fait leur disco n'a rien de compliqué, quand tout est bon ou presque, tout est simple. Faut juste regarder la date. Comme pour tout. (ça vaut pas pour Current 93 à mon sens, par exemple, plus inégal)