vendredi 05 mars 2021 | 191 visiteurs connectés en ce moment
Vous êtes ici › Les groupes / artistes › M › Marilyn Manson › Eat me, drink me
Le problème avec Marilyn Manson ? Il est un artiste sur lequel chacun projette des attentes selon ses goûts ; pour les uns, il propose une forme de metal teintée d'indus, pour les autres, il est le prince du gothique (ah ah ah), d'autres ne voient en sa musique qu'une forme moderne de glam et les autres s'intéressent surtout à ses shows démesurés... Il faut dire que l'homme en a bien joué pour monter sa propre légende et plus rapide est l'ascension, plus dure sera la chute, c'est bien connu. Depuis le faible (malgré un concept vraiment porteur) 'Golden age of grotesque', les disques de Marilyn Manson divisent. Pas de raison que les choses soient différentes avec ce 'Eat me drink me' que pour ma part, autant l'avouer d'emblée, j'aime beaucoup. Pas de risque avec la première chanson, 'If I was your vampire', accords lourds, voix paresseuse, ambiance glauque de petit matin brumeux... de l'efficacité en boîte pour fan et ça marche. La suite risque d'être moins simple car le parti pris de celui que certains appellent 'le Révérend' (ah ah ah again) est de ceux qui poussent sur la corde raide : l'heure est au dépouillement, au strip tease (mesuré certes, on n'est pas chez le psy). Exit les apparats qui avaient fait la réputation sulfureuse du personnage, retour à un rock somme toute classique salement pompé à Alice Cooper ('Putting holes in happiness', 'Mutilation is the most sincere form of flattery'), teinté de glam (le chouette 'Red carpet grave' aux influences Slade) plus que de bidouillages électroniques, où la guitare reprend un vrai rôle dans la mélodie, où les ambiances se font plus intimes, les structures dépouillées... D'ailleurs, des titres forts, il y en a quand même pas mal: 'Evidence' (l'un de mes titres favoris de Manson), 'If I was your vampire', le mélancolique 'Just a car crash away'... Le seul problème est qu'en laissant tomber le masque, Marylin Manson dévoile son imposture, son manque d'originalité. Non, il n'était pas la nouvelle sensation du siècle, oui, il restera dans l'ombre de Alice Cooper et David Bowie. Mais l'assume-t-il ? Cet abandon du déguisement n'est-il pas l'occasion de laisser poindre l'artiste, le vrai ? Pas totalement car notre homme ne parvient pas à renoncer à tous ses anciens tics. Le hic est qu'en dehors de quelques emos attardés (pléonasme ?), personne ne sera dupe des textes de 'Mutilation is the most sincere form of flattery' et gageons que nombreux seront ceux qui ne lui pardonneront pas une telle contradiction... 4,5/6
note Publiée le mercredi 26 janvier 2011
Vous devez être connecté pour ajouter un tag sur "Eat me, drink me".
Note moyenne 15 votes
Vous devez être membre pour ajouter une note sur "Eat me, drink me".
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire sur "Eat me, drink me".
j'écoute le dernier album et ca m'inspire pas grand chose. du coup ca m'a rappelé eat me drink me... ahhhh quelle horreur ce truc, je me souvient avoir été en lutte, me forcant à l'écouter 5-10 fois pour être sur de pas passer à côté d'un truc. la voix est atroce, les compos sont fades... un immmonde tentative pop/rock. mais le premier morceau est une réussite.
ericbaisons > merci pour cette remarque judicieuse.
Curieux... après un flamboyant Holy Wood (succédant, selon moi à un moyen Mechanical Animals), et plus que pale "Golden Age of the Grotesque", j'attendais le nouveau MM avec curiosité et pour ma part, j'ai bien accroché. Certes c'est pas le meilleur mais ce côté intimiste/glam (un poil commercial quand même) m'a quand même séduit. Bon après faut pas non plus que ça dure sur les suivants ou alors faire évoluer la chose (ce qui ne sera pas le cas... et oui triste constat après qu'il se soit lancer sans Reznor, la disco de Manson est en dent de scie).
Marrant que ça ne souleve pas autant de debat que Soul Stevie ou Janelle'n B. Comme quoi c'est pas la daube commerciale qui fait peur, mais plutot l'eloignement d'une certaine sombritude
C'est ici que j'ai décroché.