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Life Garden › Pry Open My Mouth With The Red Knife Of Heaven

cd • 14 titres

  • 1Dag 3:53
  • 2Dang 3:15
  • 3Zhen 5:29
  • 4Don 5:30
  • 5Drub 2:53
  • 6Lay 6:58
  • 7Du 5:26
  • 8Daggi 1:36
  • 9Jang 4:14
  • 10Chub 7:30
  • 11Sem 5:22
  • 12Kye 2:37
  • 13Do 5:27
  • 14Osiris 6:01

informations

1992

L'album s'écoute comme un seul morceau.

line up

Bil Yanok, David Oliphant, Peter Ragan, Su Ling Heydrich-Oliphant (en vrac : chants, tambours, bâtons de pluie, baryton, tingshas, percussions à main, percussions métalliques, gongs, cloches, tubes, barils, shakers, flûtes, bols tibétains, violon, violoncelle, basse, zither, er-hu, anklungs, piano, saxophone en bambou, effets, tuyaux PVC, etc...)

chronique

Dag Dang Zhen Don Drub Lay Du Daggi Jang Chub Sem Kye Do. Grossièrement traduit, "Pour le dessein des autres et pour mon propre dessein, j'éveille l'Esprit qui aspire à l'illumination." Voilà donc un des mantras emblématique de la bodhicitta (aspiration à atteindre l'éveil bouddhique afin d'amener les autres êtres vivants dans le même chemin et ainsi de les libérer à leur tour) qui se voit fragmenté afin d'accompagner une longue séance introspective au titre mystérieux et à l'objectif, au delà de l'accompagnement mystique, encore incertain. C'est qu'il n'y a aucun titre à proprement parler mais des séquences qui se suivent et s'entremêlent, dans lesquels les instruments se suivent sans se ressembler : au delà des inévitables percussions, divers métaux frottés et flûtes, on peut entendre tour à tour tingshas, bâtons de pluie mais aussi ti-tzu, shanai, gamelans anklungs, tiktiri... J'aurai bien peine à vous recommander de méditer là-dessus tant la violence, le plus souvent sourde voire stridente ('Don' et ses couinements de larsens puis 'Du', plus musical mais tout aussi strident, contrastant ses dissonances par une voix féminine anormalement douce) éclate en des inévitables moments de relâchements, tout en vocalises sans verbe et en percussions sèches ('Lay') quand à d'autres moments c'est un calme nocturne qui laisse place aux expressions de créatures timides (le profond et rampant 'Chub' qui s'enchaîne avec 'Sem' et ses tintements végétaux d'anklungs). Tout au mieux faut-il se plonger dans un état de réceptivité absolu et se laisser lentement absorber au sein de cet amas bouillonant. Il n'est ici nullement question de mort, de rituel ni d'outre-monde ; nous sommes dans quelque chose de beaucoup plus terrestre, grondant et fourmillant (de par la variété des instruments), dont la noirceur et l'expressivité s'équilibre d'une douceur organique subtile. Les instruments sont beaucoup plus clairs et moins triturés que chez Voice of Eye ; ils n'en sont que plus authentiques et la démarche continue à se faire parfaitement hermétique, du moins jusqu'à ce que tombe une note de piano, ouvrant 'Do', et qui change soudainement la donne. Les esprits jusqu'alors en nombre commence à quitter l'espace sonore, les percussions s'éloignent et il ne reste plus que quelques voix éparses et sans tonalité particulière, presque chaotiques, qui laissent présager de quelque chose d'imminent. C'est l'appel du xaphoon, ou saxophone en bambou, ici utilisé comme une corne d'appel, qui va provoquer cet évènement inattendu : la crise de possession, ici par Osiris, manifestée à travers les hurlements hystériques de David Oliphant. Tandis que sa respiration augmente, les cloches sonnent le début de la crise et les percussions stoppent à l'instant où la divinité crie son nom – autants de signes (de la divinité d'une autre culture aux cloches "provoquant" la crise) qui renvoient, sinon à la ritualisation, du moins à l'aspect spectaculaire de la possession (je vous recommande à ce propos la lecture de l'excellent livre "La musique et la transe" de Gilbert Rouget) dans laquelle le possédé n'est pas investi mais EST littéralement Osiris, qui s'exprime clairement et violemment sur un tapis de percussions sèches et à la rythmique cassée, aux cloches tintantes et au saxophone hurlant de concert dans un fracas apocalyptique. "Arise, arise... Give me legs and I will rise... Give me hands... Give me arms... Give me a mouth because I have something to tell you..." puis, partant dans une colère intense, il hurlera à l'annihilation des serpents qui l'entourent puis à l'ouverture des portes du Paradis (rejoindrions-nous, par un tout autre chemin autrement plus brutal, la bodhicitta dont il était question ?), jusqu'aux toutes dernières secondes où il scandera à s'en arracher la gorge une dernière sentence qui apparaît soudainement limpide : "Pry open my mouth / With the red knife of Heaven"...

note       Publiée le lundi 24 janvier 2011

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    commentaires

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    kama Envoyez un message privé àkama

    J'étais passé à coté...c'est chouette!

    Boumbah! Envoyez un message privé àBoumbah!

    Très ArtZoydien, cet album. Une vraie réussite !!!!

    Note donnée au disque :       
    saïmone Envoyez un message privé àsaïmone
    avatar

    C'est terrible ce truc !