Absolute Body Control › Shattered illusion

Quand Dirk Ivens mourra, j'espère que la Belgique entière portera le deuil. Ce type a tant apporté à l'électronique minimaliste que c'en est indécent; tout ce qu'il touche se change en or, tout ce qu'il fait, il le fait mieux que les autres...Que ce soit avec Dive, The Klinik ou Sonar, peu nombreux sont ceux qui rivalisent avec lui. Alors qu'il ressuscite l'un des ses plus vieux projets, Absolute Body Control (pour le premier album depuis vingt-cinq ans; on savourera l'ironie du premier titre), flanqué de l'éternel complice Eric Van Wonterghem, il prouve une fois encore qu'il maîtrise sa copie comme personne. Mêlant synthés vintage, boîtes au son bien clinique et poussiéreux et production moderne, le duo nous livre une série de perles minimales et glacées dont la texture, l'écriture n'ont strictement rien de novateur mais, comment dire ?...C'est incroyablement bien ficelé, quelque part entre D.A.F. et Suicide (avec lequel flirte magnifiquement 'Stardust fever') mais avec le truc en plus (les petites mélodies assassines ? La production ?). On sent clairement que nos Belges ont de la bouteille dans le domaine et qu'on n'apprend pas à un vieux singe à faire la grimace. Je n'ai pas hésité bien que je me méfie parfois des résurrections tardives; quels sons, quelle ambiance malsaine, quelle voix...Seul bémol, trois instrumentaux, c'est un peu beaucoup, non ?