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Khold › Phantom

9 titres - 36:52 min

  • 1/ Dodens grode
  • 2/ Skjebnevette
  • 3/ Hekseformular i vev
  • 4/ Phantom
  • 5/ Fra grav til morke
  • 6/ Dode fuglers sang
  • 7/ Slaktereika
  • 8/ Ord i flammer
  • 9/ Vandring

informations

Enregistré à The living Room studio, décembre 2001, janvier 2002. Enregistré par Svein Solberg.

line up

Gard (voix, guitares) ; Rinn (guitare) ; Sir Graanug (basse) ; Sarke (batterie)

chronique

  • black metal old school

Autant j’avais apprécié «Masterpiss of pain», leur premier album, autant j’étais dubitatif quant à l’avenir de Khold, groupe de true black old school, comme en témoigne mon commentaire sur la page concernée. «Phantom» me renvoie purement et simplement à mes grands airs. Plus puissant, plus lourd encore que «Masterpiss…», ce deuxième album va chercher l’essence des choses et nous en délivre neuf parfaits extraits. Toujours les ombres immenses de Bathory et Darkthrone au menu, et toujours le lien direct au heavy sobre et noir des anciens dieux Venom ou B.Sabbath. Mais Khold, avec ce deuxième album, devient sa propre référence et fait de son intégrité respectueuse une identité à part entière. Un son, une véritable «odeur» mélodique, nauséabonde. Aucun chichis, le son est roots et âpre, les mélodies sont purement noires et métalliques, pas un trait de couleur ou d’harmonie plus sucre, que définitivement ammoniaque. La voix est vidée de toute tentative de paraître ; elle ne cherche pas à se montrer puissante, violente, rapide. Elle n’exprime que le dégoût. Quant aux instruments et au mode de composition, c’est de la technique sommaire, primitive, mais irréprochable. L’outil principal de Khold est le riff ; le riff lourd et dénué de toute joliesse ; immédiat, percutant, misanthrope et hautain. Comme «Nattpyre» sur «Masterpiss», l’ouverture de l’album est un morceau direct, péchu et lourd, réussite incontestable : la récurrence du riff d’intro, très dynamique, vient régulièrement relancée une machine autrement destabilisée par des ponts lourds et des blasts désespérés. «Dode fuglers…» ou «Skjebnevette» cherchent à retrouver le moment essentiel, ce tournant incernable où le heavy sombre de quelques britanniques se changea en concentré de rancœur metallique, quelque part dans le nord. Le désespoir s’incarne ici autant dans la lenteur difficile, comme une marche douloureuse, que dans les blasts, plutôt rares. («Fra Grav…» reste un morceau de pur black Mayhémique). Le champ sonore, malgré cette lourde lenteur, est entièrement couvert. Les accords sont assez lâchés, y compris sur les riffs lead construits, et il en résulte un brouillard et une densité obscure permanente, à couper au couteau. Et Khold l’a bien compris, qui dans «Slaktereika», titre épais et pesant, arrête tous les sons d’un coup durant une étrange seconde, et reprend à l’unisson, nous révélant plus intensément la mesure sonore de son ouvrage. Ces courtes interruptions se montrent aussi désagréables que des coups d’apnée. Retour à la source d’une musique née du malaise, et par laquelle vont s’exprimer ensuite des visions, des cauchemars, des histoires et des paysages. Retour à ce malaise, nu et laid, nettoyé de ses parures imaginaires. Retour à ce malaise originel et éternellement d’actualité. Car il est là, l’avenir de Khold, dans l’intemporalité incontestable de sa matière première.

note       Publiée le samedi 4 mai 2002

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    surimi-sans-mayo Envoyez un message privé àsurimi-sans-mayo

    Musique de troglodytes bouffeurs de racines. J'avais bien besoin d'un peu de cette bile vert de grisâtre, en ce début de saison en Bretagne (que je hais cette contrée inhospitalière peuplée de ronds-points et d'indigènes arriérés bouffeurs de galettes au sarazin) particulièrement monotone. Le rouge de la pochette est plutôt en sous-couche je dirais, voire en sous-bois, comme un courant diffus qui parcourt les riffs ternes martelés nonchalamment avec la régularité et l'affabilité d'un fossoyeur.

    Message édité le 15-06-2023 à 02:04 par surimi-sans-mayo

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    juj Envoyez un message privé àjuj
    (et ces silences sont très étranges, et jouissifs)
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    juj Envoyez un message privé àjuj
    la version norvégienne d'unsane ... le chanteur est excellent, surtout quand il chante en norvégien
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    Caipiroska Envoyez un message privé àCaipiroska
    J'aime pas mais pas du tout ce groupe. Les guitares sont à chier et le chanteur aussi. UNde mais moins bon album de ma discogr.
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    Emperor Gestahl Envoyez un message privé àEmperor Gestahl
    intéressant, ouais, c'est le mot... le son est extrèmement bon, et c'est là que c'est fort, parce qu'arriver à provoquer un tel malaise avec un si bon son, c'est une belle performance... bon attention, ne crions quand même pas au génie, mais c'est un album qui vaut la peine d'être écouter.