Purée, là, trois secondes d'aiguille sur le sillon et on sent que ça va être du bon ! Franchement, il faudrait pouvoir sortir un jour une compilation de ces groupes goths anglais de la première vague dont la maigre discographie se résume à un mini, au mieux un album, du genre Rebel Christening, Midnight Choir ou autres Under two flags parce que si en termes de renommée, il faudra revoir la copie, niveau qualité, ces formations-là nous ont pondu des perles et Sign Language ne fait pas exception. Rien que la face A vaut l'achat. Ca commence par le thème de 'Asturias (Leyenda)' du compositeur espagnol Isaac Albeniz, également utilisé par les Doors sur 'Spanish Caravan', avant d'exploser en rock gothique post punk passionné et tribal dans la lignée de UK Decay, Theatre of Hate ou Southern Death Cult (la ressemblance entre la voix du chanteur et Ian Astbury est notable)...Une véritable bombe ! La face B poursuit dans la qualité, les trois chansons que l'on y trouve se situent elles-aussi dans une forme de gothique héritée des ruines du punk, encore que 'Release' évoque pas mal Red Lorry Yellow Lorry; la rythmique façonne l'attaque tandis que la guitare ajoute la touche grinçante, le tout emballé dans une production compacte et puissante. Techniquement, le trio aime également mettre la guitare en valeur par des ponts cristallins dénués de batterie ('Belief', 'Release'), petite touche personnelle agréable qui ne nuit en rien à la dynamique de ces quatre chansons franchement jouissives. Visiblement, les tiroirs des petits labels britanniques de cette époque recèlent bien des trésors encore...En chasse !