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Bruford Levin Upper Extremities › Blue

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stickgrozeil      mercredi 7 décembre 2005 - 17:20
Thierry Marie      vendredi 14 janvier 2011 - 12:43
Progmonster      jeudi 16 mai 2002 - 10:21

12 titres - 56:00 min

  • 1/ Cerulean sea
  • 2/ Original sin
  • 3/ Etude revisited
  • 4/ A palace of Pearls
  • 5/ Fin de siècle
  • 6/ Drumbass
  • 7/ Cracking the midnight glass
  • 8/ Torn drumbass
  • 9/ Thick with thin air
  • 10/ Cobalt canyons
  • 11/ Deeper blue
  • 12/ Presidents day

informations

Enregistré et mixé au Make believe Ballroom, W Shokan, NY. Enregistré par Tom Mark. Produit par Tony Lzevin. Mixé parLevin, Bruford, Mark. Partiellement enregistré chez Bill Bruford, chez Tony Levin, au studio de David Torn (the Loop Pool), et au Gypsy Wolf Cantina.

line up

Bill Bruford (batterie, percussions, et un peu de claviers), Tony Levin (basse, stick), David Torn (guitare, loops), Chris Botti (Trompette)

chronique

Je préfère les approches globales, mais il est des albums que l’on ne peut décemment chroniquer que titre par titre. Ce side-project de la section rythmique de King Crimson est en effet un recueil de pièces en apparence plus diverses les unes que les autres, le résultat d’une complicité exemplaire, et riche d’ouvertures multiples. On y trouvera tout de même quelques récurrences, les deux personnages ayant chacun une approche de leur instrument reconnaissable entre toutes. L’aigreur violente de la guitare de Torn fait également partie des couleurs fortes de cet album. «Cerulean Sea» ouvre d’ailleurs l’album sur ce premier postulat. Sur un beat d’harmoniques à la basse régulièrement dramatisé d’un roulement de caisse claire, Torn joue tout simplement les Pat Metheny de «Zero tolerance…» (chroniqué ici même). Guitare résolument dissonante et saturée sans trafic, répétitive et idiote, tandis que Levin monte ses harmonies inquiétantes et que Bruford installe des rythmes, les désinstalle, donne un petit coup, se tait, revient. Comme la mer, oui, ça gonfle, ça se calme, ça se dresse, ça se tempère, encore et encore. «Original sin» démarre en basse/rim shot enlevé, un hommage direct au Miles Davis de «Tutu», comme le confirme très vite la trompette de Chris Botti. Mais là encore Torn veille, et tandis que l’on s’installe dans un morceau groovy de Jazz-funk nocturne, le metal strident se fait entendre en plainte quelque part en arrière plan, avant un solo extra-terrestre. «Etude revisited» laisse la part belle à Botti qui, sur un rythme binaire de contre-temps sautillant assuré sans défaillance par une stick funky, cherche d’un son aérien la mélodie et l’ampleur. Torn donne des boost à coup de rythmiques rock, et finalement, les deux solistes se rejoignent dans un lead-solo conquérant. Avec «Palace of pearls» on entre dans le magnifique. Sur un tapis de bongos éparses et inquiétants, une nappe froide et distante, la trompette exprime des notes solitaires, perdues, une brusque dramatisation tombe soudain, la trompette se trouve dans une mélodie, puis on y retourne, loin, froid, interpellant. «Fin de siècle» est une tentative de jouer sur le désagréable, à savoir dissonance, sérialisme et arythmie. A mon sens, ce morceau au son lourd et rock et qui finit par chercher dans l’accumulation des effets d’arrangements une folie que sa dissonance aurait du de toute façon lui assurer, est assez dispensable. «Drumbass» est une pièce courte jouée par les deux gars sur un seul instrument… un drumbass. Sur «Torn Drumbass», Torn et sa slide vient les rejoindre, aussi texan qu’oriental. «Cracking the midnight glass», à l’intro médieval prometteuse, ne semble finalement qu’un autre «Fin de siècle». Il se montre toutefois plus captivant, notamment par la soudaine cohérence que lui donne le jeu de Torn, plus constant en mélodies et qui finit par tirer Bruford jusqu’à des installations un peu durables. De même Levin y assure une montée massive et tranquille qui donne à ce morceau une dynamique globale, malgré ses ruptures fréquentes. «Thick with thin air» est un morceau très atmosphérique aux percussions rares et très régulières, Torn, toujours avec sa slide, y est, là encore, curieusement oriental. «Cobalt canyon» est une pièce funk-rock hypnotique avec le retour de Torn l’incisif. Encore une fois tendue vers l’avant par un principe rythmique brisé qui semble toujours avancer à la recherche de sa patte manquante, la musique est celle d’un trio qui connaît naturellement le jazz, mais doit tout, ne leur en déplaise peut-être, au rock. «Deeper blue» est un magnifique solo de trompette sur basse douce et ronde, balais sur caisse claire… autour de minuit. «Presidents Day» s’inscrit dans la lignée des rock-jazz dissonants majoritaires sur ce disque. Pris dans son ensemble, l’album est intéressant, et parfois, mais pas toujours, captivant. Plus que Bruford et Levin, il permet surtout d’entendre Torn le sombre et Botti la lumière s’exprimer en toute liberté sur des fonds rythmiques d’une solidité magistrale. Chroniqué titre par titre, ce disque semble froid. Il est néanmoins constamment imprégné de l’envie et de la communion de ses musiciens. L’envie d’aller voir, ensemble, un peu ailleurs, en prenant les routes que l’on connaît. Maintenant, il faut reconnaître que ni Levin ni Bruford n’ont le talent nécessaire d’intellectualisme mélodique qu’ils ont cherché à montrer ici. De la part de musiciens rock aussi cultivés, aussi ouverts, il ne fallait pas s’attendre à un recueil de tube en puissance (encore heureux, d’ailleurs), mais les deux compères n’assument pas certaines choses, et revendiquent un peu trop une étrangeté dont ils ne sont pas, foncièrement, imprégnés. Un trop grand laisser aller à l’auto complaisance...

note       Publiée le samedi 4 mai 2002

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    Thierry Marie Envoyez un message privé àThierry Marie

    Que voila une chronique fort sévère pour un album plus que délectable et tout à fait digne du Grand Bill... Un peu le pendant 'jazz' des Projekcts, et qui démontre tout ce que Bill Bruford et Tony Levin avaient encore à apporter à King Crimson. Mais, et c'était prévisible, les mêmes, en concert, concrétiseront mieux ("B.L.U.E. Nights" mérite 5 boules).

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    Akkhia Envoyez un message privé àAkkhia
    Moi je suis d'accord sur le fait que c'est un album un peu trop froid mais je suis aussi d'accord que c'est le meilleur de cette periode là de Tlev...et de loin... Au passage si vous voulez découvrir David Torn je vous enjoins à vous procurez l'excelent Polytown ou Cloud about Mercury...
    stickgrozeil Envoyez un message privé àstickgrozeil
    Et j'y inclus également les abominables (là, c'est clair que je suis masochiste, je vais me faire fouetter) Liquid Tension Experiment...
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    stickgrozeil Envoyez un message privé àstickgrozeil
    Ben, moi je l'aime bien ce disque, et je vais même, au risque de me faire frapper, faire une révélation toute personnelle: je trouve que c'est le meilleur projet auquel Tony Levin ait participé durant cette période là (World diary/Bozzio-Levin-Stevens/Gorn-Marotta-Levin)
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