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Savage Republic › Jamahiriya Democratique Et Populaire De Sauvage

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Aplecraf      jeudi 1 juin 2017 - 09:12
TribalCrow      samedi 21 juin 2014 - 16:25
22goingon23      samedi 18 janvier 2014 - 15:03
taliesin      lundi 29 novembre 2010 - 12:15
sebcircus      dimanche 28 novembre 2010 - 13:41
Sartoris      mercredi 27 mars 2024 - 10:41
Ultimex      mercredi 8 juin 2022 - 11:34
nicliot      dimanche 30 juin 2013 - 18:11
cyprine      dimanche 9 septembre 2012 - 19:39
absinthe_frelatée      samedi 27 novembre 2010 - 01:36
Gros Bidon      dimanche 18 septembre 2022 - 07:37
kranakov      mercredi 4 janvier 2023 - 11:37
Seijitsu      samedi 17 septembre 2011 - 10:37

cd • 14 titres • 53 :25 min

  • 1So It Is Written
  • 2Spice Fields
  • 3Viva La Rock 'N' Roll [reprise d'Alternative TV]
  • 4Tabula Rasa
  • 5Il Papa Sympatico
  • 6Pios Den Mila Yia Ti Lambri [reprise de Mikis Theodorakis]
  • 7Lethal Musk
  • 8Lebanon 2000
  • 9Moujahadeen
  • 10Jamahiriya
  • Bonus tracks CD
  • 11Il Papa Sympatico [Instrumental]
  • 12Viva La Rock 'n' Roll [Instrumental]
  • 13Moujahadeen [Instrumental]
  • 14Untitled

extraits vidéo

informations

Produit par Savage Republic - Co-produit par Vitus Mataré - Enregistré à Lyceum Sound Recorders

Photo par Abe Perlstein - Design par Bruce Licher

line up

Thom Fuhrmann (basse, guitare, voix), Bradley Laner (batterie, percusions, vocaux, claviers, bandes magnétiques), Greg Grunke (guitare, basse, voix), Bruce Licher (guitare, basse, voix, graphisme), Ethan Port (guitare, percussions, chant), Jackson Del Rey (voix, percussions, guitare, claviers)

chronique

  • sandsurf music > daesh goes mad max

Du sable battu par les vents à perte de vue... Une zone minée, accidentée, tribale ; annoncée par la rythmique martiale et puissante de So It Is Written, claque introductive qui nous rappelle pourquoi le groupe s’appelait à l’origine Africa Corps... Un hommage grinçant à la Joy Division, aux panzers allemands envoyés dans le désert libyen pour contrer les forces alliées… Ils imiteront même leur logo en remplaçant la svastika par le croissant islamique. Oubliez la provocation punk douteuse, et ne gardez que l’ambiance d’Apocalypse Now au Sahara, oubliez les bons, les méchants, et ne gardez que la joie primitive du massacre. Car Jamahiriya est un massacre, un disque d’une puissance évocatrice extrêmement rare, sur lequel le groupe a le feu sacré, palpable de la première à la dernière mesure. Jamahiriya, "l’état aux masses" en arabe, c’est la "démocratie directe" instaurée par Kadhafi en Libye en 77. Douteux, là aussi, mais c’est ce côté politiquement sulfureux, proche de l’indus, que Savage Republic a toujours recherché, le plus éloigné possible de ce L.A. avec lequel ils n’ont rien en commun… Une recherche de l’ascèse et d’un Ailleurs tribal qui finira par faire d’eux un grand groupe, pas seulement culte mais également génial. Ce ne sont pas les grands espaces américains, tant loués ailleurs, que Jamahiriya célèbre. C’est l’Est Sauvage, où les cowboys fuient devant les touaregs, et où le scalp de Lawrence d’Arabie s’ébroue en guise de bouchon de radiateur sur une jeep lancée à 140 dans la mer de poussière. C’est pas le Paris-Dakar, plutôt une connexion secrète entre le désert californien et le Sahel, un univers de far west au Sahara qu’on ne retrouvera - sous une autre forme - que chez Lift to Experience. Le chant, rare et assez secondaire, n’évoque qu’envie de sang et revanche imminente. Et ce n’est pas Viva la Rock’n’Roll qui manquera de galvaniser les troupes, bien que le texte soit en décalage total avec le reste de la galette, cette reprise d’Alternative TV passe étonnamment bien au sein de l’album, comme un hymne de plus pour une rébellion souterraine, dangereuse. A aucun moment la pression n’est-elle relâchée. Les morceaux plus longs suppurent littéralement la menace d’une embuscade, menée par une faction de guérilleros le couteau à la bouche. Tout peut se passer très vite, et mener à la mort en un éclair. Spice Fields pourrait être un hommage aux guerres épiques de Dune, et Tabula Rasa, une patrouille la boule au ventre, alors que l’écho de la mort imminente résonne entre les rochers. Mais c’est avec Il Papa Sympatico que le groupe atteint sa quintessence, dans un sursaut d’inspiration digne de Joy Division, précisément parce qu’ils ne cherchent pas une seconde à y ressembler. "Fire fire turn to flame / Turn the water into wine…" : On dirait du Stone Roses qui aurait totalement achevé sa fossilisation, déshydraté de toute sa pop et sa rosée psychédélique. On sent qu’on approche des vestiges d’un lieu saint, peut-être une cité mythique… On y fait son entrée en enlevant son chapeau, la main sur le cœur, au son de Pios Den Mila Yia Ti Lambri, reprise de Theodorakis (Zorba le grec, quelqu’un ?), où les pires crapules de la Cosa Nostra torturent leurs ennemis en les forçant à danser le sirtaki par 50 degrés à l’ombre. "Danse, pied-tendre !" disait-on au far west. Ou bien est-ce une image biblique, un mirage totalement improbable de beauté sauvage au milieu de ce désert ? Le recueillement de notre caravane semble interrompu par l’impitoyable Lethal Musk, charge d’une cavalerie sans rémission, qui assassine et pille, et achève de brûler les derniers vestiges une fois le dernier cri poussé, dans un ralenti désabusé… Si en 88, la guerre du golfe n’avait pas encore commencé, une chose est sûre : un titre comme Moujahadeen ne serait pas passé après 2001. "Jihad, Jihad", croit-on entendre un muezzin crier au loin, par-dessus l’orage qui commence à gronder, avant que ça se termine dans un bruit de serpent à sonnette et de remugles inquiétants. Est-ce le pétrole qui bouillit sur la surface ? Reste la plage-titre, un ovni proto-drum’n’bass transpercé de rugissements mécaniques, qui referme ce disque incroyablement radical dans un chœur dissonant, peut-être celui des âmes tombées au combat. Une mise en son des pires cauchemars de l'Amérique dont seules les très nombreuses écoutes révéleront la beauté et la pureté, derrière la production ingrate, très primitive, typique de l’underground des années 80 mais sans en avoir les tics, donc intemporelle. Tous les post-rockeux et hardcoreux (Neurosis en tête) viendront s’y abreuver, mais aucun n’est prêt d’égaler cette ambiance unique et presque insaisissable, portée par une thématique très particulière, qui tomberait sous le coup de la censure aujourd’hui vu le contexte sociopolitique mondial. Ni vraiment cold wave, ni post-punk, Jamahiriya, c’est simplement Sunday Bloody Sunday revisité par Neubauten avec Bono en guise de "faux prophète" dans un remake de There Will Be Blood transposé au Maghreb, je vous laisse imaginer le tableau. Quelle claque. Et dire qu’il m’a fallu des mois pour l’appréhender…

note       Publiée le vendredi 26 novembre 2010

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kranakov Envoyez un message privé àkranakov

Toujours dans cette ré-écoute - avant et après le concert parisien de lundi - des quatre premiers LPs du groupe. Et je dois confesser que c'est celui qui me parle le moins, ce "JAMAHIRIYA..." qui avait pourtant pour me plaire son très beau titre et le fait que, des albums "historiques" pour le dire vite et mal, c'est tout de même celui qui offre la plus grande variété de compositions, de rythmes, d'arrangements, bref d'influences...

Mais je trouve qu'en chemin, s'est perdu quelque chose de l'urgence du premier du bloc radical du second. J'ai vraiment du mal avec les voix chantées, les plans à la Pink Floyd du début et le souffle qui tourne un peu court malgré les ambitions des morceaux les plus longs.

Certes, il passe mieux la rampe que "CUSTOMS" mais autant il laisse un bon souvenir, autant sa réécoute me laisse toujours un peu de côté.

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Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
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Absolument, les mecs sont tout sauf en panne d'inspiration.

ProgPsychIndus Envoyez un message privé àProgPsychIndus

Un nouveau Savage Republic est sorti en fin d'année : Meteora Comme toujours avec eux ça vaut le détour.

22goingon23 Envoyez un message privé à22goingon23

j'me répète je sais, mais le constat est évident, transparent : le (ou la) early Savage Republic est essentiel, indispensable, viscéral. Tragic Figures, Ceremonial, Trudge, Jamahiriya, Customs sont les passages d'une musique initiatique.

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22goingon23 Envoyez un message privé à22goingon23

Clef de voûte et grimoire aux 1000 filtres. Puissance et Feu d'Inspiration incommensurable et purs. Inégalé car inégalable. A genoux devant cette sainte offrande du fier Horus et du puissant Neptune !

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