Devilish Presley › Disgraceland

L'image, tout est dans l'image, c'est une règle essentielle du marketing; un produit bien présenté, bien emballé est quasiment déjà vendu. Un coup d'oeil à la pochette de ce premier album des Anglais de Devislish Presley et tout est dit...Mais l'art de la séduction est aussi celui du mensonge et, personnellement, j'ai été plutôt surpris de ce que j'ai trouvé gravé sur ces sillons-là. Le Presley en question n'a rien de très 'devilish', quant aux sonorités gothabilly que l'imagerie laisserait attendre, on les cherchera en vain, de même que la touche horror punk suggérée par certains titres. En réalité, le duo nous livre du rock'n'roll tout ce qu'il y a de plus électrique, ce qui en soi n'a rien de blâmable. Problème, le chant de Johnny Navaro m'évoque davantage une version affirmée de Placebo (flagrant sur la soporifique ballade 'Pin cushion girl') que Iggy Pop par exemple, ce qui diminue d'emblée l'impact de la musique qui, il faut bien l'admettre, n'a rien de particulièrement excitant non plus. Tout n'est pas foncièrement désagréable, des chansons comme 'She's not America', 'Gonna find what's shaking' (plus garage dans l'orientation), 'Memento Mori' se laissent écouter mais dans le genre, on trouve aisément mieux. Les choeurs féminins de Jacqui Vixen n'apportent rien de plus hélas, même si, eux au moins, dégagent un minimum d'intensité. Soyons justes, même si je ne suis vraiment pas fan de Devilish Presley, force est d'admettre qu'ils se débrouillent mieux sur scène; à défaut de mélodies fortes, on les sent pris dans le trip et ils dégagent une atmosphère rock bien plus que crédible que ce que l'on trouvera sur ce disque-là...On peut effectivement parler de disgrâce.