Danishmendt › Un passé aride

Après un premier album remarqué, Danishmendt revient avec "Un passé aride" qui confirme son orientation musicale. Si on les compare souvent à Neurosis avec une touche de Blut Aus Nord, on peut y voir aussi un étrange mélange de néo metal, de black et de metalcore à base de riffs particulièrement pesants, comme si les Deftones rencontraient Disgust. Mais ce qui caractérise le plus la musique de Danishmendt, outre la longueur des morceaux qui fricotent allègrement avec les dix minutes, c’est le côté particulièrement hermétique de leur musique qui n’est guère abordable par un non-initié. Attention ne voyez pas dans cette remarque une critique voire une attaque. Mais l’auditeur ignorant tout de ce style – comme moi – n’entendra qu’une bouillie sonore assez indigeste, avec un chant mixé en retrait, ce qui renforce ce coté "bloc de granit" de la musique du groupe. Danishmendt pratique en effet une musique sur laquelle il faut se concentrer pour en saisir les subtilités et les nuances. Du reste, on sent une certaine pratique chez les musiciens. En témoigne, par exemple, le jeu de batterie parfois à contretemps, ce qui n’est guère orthodoxe. En bref, j’aurais envie de dire que Danishmendt est l’archétype du groupe Gutsien : sombre et expérimental, et même difficile d’accès. Néanmoins, on ne peut que féliciter l’originalité et le talent de ces parisiens. Maintenant, s’il est permis de confesser ses faiblesses, j’avoue avoir eu du mal à rentrer dans la musique du groupe et j’ai sans doute présumé de mes connaissances musicales lorsque d’autres chroniqueurs ont renvoyé ce groupe vers moi. Aussi, j’invite les gutsiens à compléter ma chro de leurs commentaires pour préciser celle-ci.