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Ryuichi Sakamoto › B-2 Unit

  • 1980 • Alfa ALR-28003 • 1 LP 33 tours

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22goingon23      jeudi 21 juillet 2016 - 22:10
sergent_BUCK      lundi 30 novembre 2020 - 02:09

cd • 8 titres • 37 :21 min

  • 1Differencia2:04
  • 2Thatness And Thereness3:27
  • 3Participation Mystique6:41
  • 4E-3A 4:45
  • 5Iconic Storage 4:43
  • 6Riot In Lagos 5:40
  • 7Not The 6 O'Clock News5:02
  • 8The End Of Europe 4:57

informations

Enregistré au Studio A à Tokyo, au Studio 80 et Air Studios à Londres. Re-mixé au Studio 80 et Air Studios - Masterisé aux Utopia Studios à Londres par Kevin Metcalfe - Remasterisé à Sterling Studio, New York par Ted Jensen. - Ingés-son : Dennis Bovell , Mitsuo Koike , Renate Blavel , Rick Isbell , Steve Churchyard , Steve Nye , Yasuhiko Terada - Co-produit et co-écrit par Yoshitaka Goto - Producteur exécutif : Shoro Kawazoe

Pochette par Tsuguya Inoue et Takeo Aizawa

line up

Ryuichi Sakamoto (production, composition, lyrics...), Andy Partridge , Kenji Omura, Tadashi Kumihara, Dennis Bovell, Hideki Matsutake (programmation), Pete Barakan (traduction)

chronique

Stop !!! Arrêtez vous là ! Rencontre au sommet inédite et inattendue ! En 1980, Sakamoto et Andy Partridge dominent tous deux la musique populaire mondiale, artistiquement parlant. L’un au sein du Yellow Magic Orchestra, l’autre en tant que leader d’XTC. Chaque groupe enchaîne les chefs d’œuvres, et il se trouve que les deux font une petite pause dans leurs parcours respectifs. YMO vient de passer plus d’un an à tourner et à cartonner partout, et XTC arrête tout simplement la scène. Partridge, assoiffé d’expérimentations, tel Macca en 67, va donc furêter avec ce diable de Sakamoto pour bricoler ce truc à la pointe de ce qui se faisait à l’époque : dub, proto-indus, hip hop, minimal wave… Après une intro percussive et austère qui donne le ton, Thatness and Thereness nous livre la première fausse piste de cet album truffé de chausse-trappes. Une calme ballade chantonnée sur un genre de sonate endormie, laissant augurer un disque en demi-teinte paisible et très série-B, à l’image de Thousand Knives, le premier album de Sakamoto, pas forcément mûri (edit : en fait, non, il était déjà Série A, comme Astonishing). Alors que non… En fait, B-2 Unit est une tuerie en règle, un véritable manifeste d’électro-funk percussive et ultra-affutée, pas forcément toujours dansante mais toujours farouchement expérimentale et proteiforme. Dès Participation Mystique et sa batterie digne de 23 Skidoo, on sent que c’est du sérieux, peut-être bien plus sérieux, au fond, que les oeuillades finement ouvragées de YMO. Peu de mélodies au synthé ici, tout cela pourrait sortir demain et être toujours au top de l’avant-gardisme IDM. Voilà probablement la mutation que Kraftwerk recherchait au début des années 80 sans l’avoir trouvée. Aucun kitsch, aucune concession rétro ou même pop, B-2 Unit frappe vite et juste, telle une machine infaillible. Quasiment tous les titres sont des bombes, jusqu’à ce The End Of Europe qui fera date, puisque Sakamoto intitulera son album suivant (musicalement complètement à l’opposé) The End Of Asia. Ecoutez le beat de E-3A, on dirait presque du LFO période Advance, avec ce son étonnement digital et frontal pour l’époque. Iconic Storage, à la tension palpable, évoque une partie de CounterStrike entre pros de la furtivité. Une tension martiale et implacable se fait sentir sur tout le disque, entre dissonances et signatures rythmiques disloquées. Vous voulez de l’ambiance cyberpunk bizarroïde, du groove robotique génial ? Ecoutez Riot In Lagos, morceau culte proto-hip hop, proto-techno, proto-beaucoup de choses à vrai dire, pour un breakdance dans une usine de pingouins mécaniques perdue au milieu de l'Antarctique, ou était-ce au milieu de la forêt équatoriale ? Car B-2 Unit est le contraire d’un disque électro froid (contrairement à Advance, je le maintiens). Peut-être grâce à la production de Dennis Bovell, ingé-son black anglais qui a notamment produit les Slits et Pop Group, ce qui en dit long sur cette époque formidable qu’étaient les années 78-8), dont ce disque est l’une des réussites éclatantes.

note       Publiée le mardi 19 octobre 2010

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dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
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oui, ça va venir ça...

22goingon23 Envoyez un message privé à22goingon23

Ils batifolent dans l'avant-gardisme les YMO au même titre que leurs homologues teutons. Un jardinage intensif du son et des machines mais chacun dans son aire de jeux. On se prête une pelle, un seau, un râteau mais on ne trempe pas dans la même eau.

Pour rajouter au com : en 78 Hosono aidé de Sakamoto et Matsutake sort Cochin Moon (censé être un pastiche de bande son d'un film Booliwoodien imaginaire) résultat : une perle électronique recherchée et intelligente. Un patchwork synthétique alternant dévas chatoyants et asuras maléfiques

Note donnée au disque :       
(N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
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A l'époque de "Service", les trois ne s'entendent plus, ils ont été au bout de leur démarche (suffit de voir ce que chacun fait de son côté à l'époque). Mais Hosono & co vont continuer à créer sans discontinuer jusqu'à ce jour pendant que les gars de Kraftwerk feront tourner leur petite entreprise lors de grand-messes pendant les trente années qui suivront. Mais bien sûr que les histoires de label, de non-exportation jouent un rôle là-dedans. Une fois encore, syndrome ethnocentrisme. Bien heureusement, aujourd'hui, la balance peut-être rectifiée par le seule fait que la musique est dispo à qui la cherche.

mangetout Envoyez un message privé àmangetout

Mais euh ! "Tour de France" est très bon, on est en 1983 et YMO sortent leur dernier disque studio : "Service" qui n'est pas, et de loin, leur plus réussi même si je l'aime bien quand même, Kraftwerk sortira "Electric café" en 1986, mais encore une fois c'est con de mettre en concurrence les deux groupes. Bon il faut dire aussi que leurs disques n'étaient pas faciles à trouver dans les années 80 (Alfa records était distribué en import), je me souviens être tombé une fois sur le live "After service" en 1985, il est donc normal qu'ils passèrent presque inaperçus à l'époque.

(N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
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Certe, je ne remets pas en cause leur importance comme j'ai dit. Mais c'est évident que YMO et leurs travaux satellites restent encore aujourd'hui totalement sous-évalués. Et c'est pas comme si c'était un petit groupe culte au Japon, ces salauds là étaient des pop-stars et le sont encore aujourd'hui. Si ils étaient européens ou américains, ils occuperaient évidemment une place bien différente dans l'histoire officielle, qui les résume un peu à des notes de bas de page ou autres curiosités encore aujourd'hui (sans parler du fait que quand on lit un article sur YMO, en général c'est pour se taper des conneries du genre "Le groupe de Sakamoto", parce que BO de Scorcese et albums de world-music etc...) Bon, sans compter que dès le début des années 80, Kraftwerk, c'est terminé (rions un peu en écoutant "Tour de France"). Hosono et les autres, ils ne vont pas cesser d'être pertinent pendant les décennies à venir. A un moment, ça pèse aussi ça.