La parenté unissant la musique de End of Orgy avec celle de In the Nursery est frappante; on y retrouve ce goût pour une démarche principalement instrumentale inspirée du classique et pour la suggestion d'images, chaque composition semblant avoir été écrite pour un court métrage...Plutôt variées dans les atmosphères (parfums d'orient et de mer pour 'La traînée d'écume', ballade en arpèges de piano sur 'Le vent dans les yeux', pop synthétique sur 'Garderie des songes', percussions martiales sur 'Carnivore'...), les morceaux tiennent leur cohérence d'une sorte de froideur comme si leur géniteur avait cherché à exprimer des émotions sans s'y impliquer, comme si l'artiste se devait de garder un certain recul pour ne pas plonger dans son oeuvre. De ce point de vue l'allusion aux natures mortes est des plus pertinentes, surtout si l'on joue avec la dualité des expressions, l'anglais parlant de 'vie figée'...Un titre évoque une image or la musique est mouvement par définition; mais une image est-elle réellement statique ? Vit-elle au travers du regard de celui qui la contemple ou dans l'acte créateur ? Cet album questionne, suggère mais se garde bien de donner des réponses. Produite par les Allemands de Endraum, cette collection d'instrumentaux séduit de par sa variété, même si parfois la technique de composition en arpèges tourne un brin en rond; j'aurais aimé également plus de percussions mais c'est là un avis purement personnel et subjectif. Heureusement, la durée limitée des titres ainsi que l'aspect progressif de leur évolution prévient toute forme d'ennui chez l'auditeur. ..La bande-son parfaite pour les dimanches de pluie au bord de la mer.