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Bobby Beausoleil and the Freedom Orchestra › Lucifer Rising

cd • 6 titres

  • 1Lucifer rising part I
  • 2Lucifer rising par II
  • 3Lucifer rising part III
  • 4Lucifer rising part IV
  • 5Lucifer rising part V
  • 6Lucifer rising part VI

extraits vidéo

informations

Tracy State Prison, Californie, USA, 1976-77

la version ici chroniquée est celle sortie sur CD-r sur le label de Beausoleil. Une version deluxe 2 cds est sortie plus tard chez Arcanum Entertainment avec une pochette différente et un second cd proposant la première version ébauchée en 1967 ainsi qu'une version jouée à la prison. http://www.beausoleil.net/

line up

Bobby Beausoleil (guitare électronique, basse), Richard Sutton (claviers, Fender-Rhodes piano), Steve Grogan (guitare), Chuck Gordon (basse), Randal Charlton (batterie), Tim Wills (Fender-Rhodes piano), Herbie Rascone (trompette), Andy Thurston (batterie)

chronique

Tragique destin que celui de Bobby Beausoleil... Né à Santa Barbara en 1947, il témoigne très vite d'un véritable talent pour la musique et s'initie à la guitare. À seize ans, il a une liaison avec la femme d'un de ses cousins qui s'en va, le laissant assumer le rôle de mari et de père de substitution auprès de cette dernière. Il s'en acquitte de son mieux mais finit par craquer et sous l'impulsion du mouvement hippie naissant part pour Los Angeles où il joue avec un groupe qui plus tard connaîtra le succès sous le nom de Love, se liant également avec Frank Zappa pour qui il fera quelques voix sur l'album 'Freak out'. Beausoleil pourtant ne se plaît pas à L.A. et migre vers la baie de San Francisco où il rejoint un combo baptisé The Outfit avant de monter son propre projet, Orkustra. Ayant rencontré le cinéaste Kenneth Anger, il commence à tourner dans son film 'Lucifer Rising' pour lequel il va également composer la bande-son mais, suite à une brouille avec le cinéaste, il décide de retourner à L.A. Alors qu'il tourne dans un film érotique près du Ranch Spahn, il rencontre Charles Manson et la Famille avec qui il sympathise aussitôt. Il vit alors dans le sous-sol de la maison d'un certain Gary Hinman, professeur de musique mais également fournisseur de LSD. Beausoleil va justement en vendre une certaine quantité à un groupe de Hell's Angels mais la drogue est bourrée de strychnine et les motards veulent être remboursés. Le jeune homme, en cet été 1969, va donc demander des comptes à Hinman. La discussion se passe mal, Beausoleil frappe l'homme qui tentait de s'enfuir. Charles Manson qui est arrivé lui tranche une oreille tandis que Bobby fouille la maison. Hinman étant parvenu à se libérer, le jeune homme le poignarde à deux reprises. Après avoir dessiné un slogan sur le mur pour détourner les soupçons sur un groupe d'activistes noirs, les complices s'enfuient après achevé Hinman. Arrêté pour ce meurtre le 6 août, Beausoleil sera condamné à mort mais sa peine sera commuée en prison à perpétuité suite à l'abolition de la peine capitale en Californie en 1972. Bien que privé de liberté, le musicien ne va pas rester inactif, s'initiant aux Beaux-Arts, à l'électronique, inventant des instruments, ne perdant pas une occasion de jouer. En 1976, Kenneth Anger reprend contact avec lui ; il a en effet repris son projet de film et tourné une nouvelle version de 'Lucifer Rising'. Beausoleil estime qu'il est de son rôle de s'occuper de la musique. Ayant obtenu l'accord du cinéaste et des autorités de la prison, il crée le 'Freedom Orchestra' avec des codétenus musiciens et enregistre finalement sa bande-son. Cette dernière est composé de six plages, les deux premières débutant dans une voie que l'on pourrait qualifier de 'blues cosmique' ; le jeu plutôt lent au début prend une dimension quasi spatiale de par les effets conférés aux instruments, la deuxième pièce s'enrichissant d'une trompette mélancolique qui évoquerait volontiers le style de Morricone ; couplée au clavier, elle amène à la musique une résonance à la fois apaisante et funèbre. Mystique et énigmatique, la troisième partie dégage quelque chose de plus serein et le travail du clavier n'est pas sans évoquer Pink Floyd. Le morceau suivant rejoint une dimension plus psychédélique, constitué qu'il est d'accord d'orgues semblant évoluer comme des lucioles folles. La batterie entre pleinement en scène dès la piste 5 où l'on retrouve le travail expérimental sur le clavier mais également la guitare ; la musique prend des allures d'opéra cosmique et l'on comprend vite la dimension progressive contenue dans la musique de Beausoleil, même si les transitions sont parfois un brin maladroites (notre homme ne disposant ni d'une technologie de pointe ni de musiciens professionnels). Ce clavier cosmique, la dimension ouverte des portées dégage pourtant quelque chose de séduisant et de sans limite pour l'imagination, la trompette céleste finale ajoutant une note particulière à ces ambiances. La guitare est l'instrument roi de la dernière plage même si l'orgue reste présent, c'est à elle qu'incombe la mélodie principale, réinjectant une forme de blues terrestre dans le climat cosmique de l'album. Le travail de mastering fut certes important pour cette sortie 'officielle', les copies circulant étant souvent des bootlegs de qualité moyenne, mais on reste étonné du résultat très probant vu les conditions pas forcément évidentes d'enregistrement. Peut-on faire abstraction de la sulfureuse histoire de son géniteur ? Elle ajoute sans doute une touche culte à l'objet mais oui, voilà un disque de rock ambient progressif plutôt planant que l'on sent n'avoir pas été composé par un manchot et quarante-quatre minutes n'est pas une durée excessive pour profiter d'une œuvre sans les images auxquelles elle était destinée, évitant de justesse un certain sentiment d'ennui. Quant à Beausoleil, bien qu'emprisonné, il est aujourd'hui marié, et compose toujours, ses travaux étant disponibles en petites quantités grâce à son site.

note       Publiée le mardi 12 octobre 2010

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Pour la chanson 'Beausoleil'

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    novy_9 Envoyez un message privé ànovy_9

    Attention ne pas acheter ce cd, c'est un cdr et le miens commence a déconner ! il y a une super réedition 4lp par contre !!!

    Note donnée au disque :       
    Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
    avatar

    Il est sûr que la pochette est pas terrible (elle est de Beausoleil lui-même, je crois) mais c'est la seule version cd que j'ai pu me procurer à un prix décent, navré...Je visais la double cd bien sûr mais je ne l'ai pas trouvée...

    dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
    avatar

    ouais, je pensais pas qu'il passaient ça en école d'art, c'est plutot une agréable surprise... En tout cas j'aurai clairement pas présenté la chose comme ça, ni avec cette édition (les pochettes des mecs en prison sont souvent très mé dans l'esprit, quand c'est pas la musique...), mais ce mec se devait d'être sur guts, ne serait-ce que pour sa position au carrefour des musiques sombres et expérimentales d'hier et aujourd'hui (Love et Manson, deux facettes d'une même pièce dont se réclament régulièrement les néo-folkeux, Current 93 en tête)

    Wotzenknecht Envoyez un message privé àWotzenknecht
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    et ben c'était bien.

    Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
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    ...et ? ;0)