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Charlemagne Palestine (b. 1945) › Jamaica Heinekens in Brooklyn
informations
Sur le terrain le 5 septembre 1997 à Brooklyn, New York City, États-Unis. En 1998 aux Pays-Bas.
line up
Charlemagne Palestine (orgues Yamaha, 16 oscillateurs Serge & Rubery, synthétiseur Arp, filtres, autres instruments de modulation de son).
chronique
- minimaliste / drone
Ce disque est terrifiant, proprement terrifiant. Ça ne paie pas de mine, ça part de rien, et puis ça monte, ça monte, pendant plus d'une heure. Certains confrères (je ne cafterai pas) osent faire des chroniques de musique psychédélique tout en n'ayant jamais fait l'expérience de la drogue. Et ils croient qu'ils peuvent y comprendre quelque chose, les misérables. Moi, c'est en connaissance de cause que je peux parler de "Jamaica Heinekens in Brooklyn", et il ne s'agit pas de bibine, contrairement à ce que le titre peut laisser penser, mais de "pot", comme disent les ricains, d'herbe fraîche fumée dans une pipe à eau. Après quelques bouffées, la réalité s'entoure tout à coup d'un voile épais, une distance vous sépare du reste du monde. Qu'est-ce qui m'arrive ? Vais-je redescendre ? Et si je restais toute ma vie comme ça, coupé du monde ? Quel est ce halo mystérieux ? Cette pièce de Charlemagne Palestine, c'est exactement ça : des sons empruntés au réel (field recording, comme ils disent : le compositeur a baladé son micro dans la "Jamaica Day Parade" à Brooklyn, le 5 septembre 1997, quand 2 millions de personnes originaires des Caraïbes se sont réunies pour un carnaval et une fête monstrueuse) ; mais des sons entourés d'un halo mystique qui coupe ce réel de la réalité, qui l'envoie dans une autre dimension : le drone, un douceureux bourdonnement qui gonfle et s'étale, de plus en plus épais. Qu'est-ce qui m'arrive ? Vais-je redescendre ? La sensation s'amplifie. Comparez le début et la fin. Le bourdon s'est enflé de tout ce qu'il a traversé, monstre jamais rassasié. Bon ou mauvais trip ? Fascinant et hypnotique, ce disque absorbe son auditeur tout entier. Ennuyeux, il peut aussi le rejeter et le laisser au bord du chemin, selon le moment et les circonstances de son écoute. Qu'a voulu signifier le compositeur par ce saisissant contraste entre un drone "zen" et méditatif au possible, et l'ambiance survoltée de ce festival de rue caraïbéen à New-York ; entre l'épaisse texture du synthétiseur Arp et les beats furieux des percussionnistes afro-cubains ; entre les circonvolutions lentes de l'orgue électrique et le vrombissement des hélicoptères ; entre l'apaisement de l'oscillateur et la furie du ragga dancehall ? Rien, justement ; cela est valable en soi et pour soi : c'est de l'Art. Et il faut se laisser subjuguer. Ou pas.
note Publiée le lundi 11 octobre 2010
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- Eas › Envoyez un message privé àEas
lol, c'est moi qui vient te chercher des poux pour des futilités, mesquin et râleur, et tu me remercie ? bien plutôt est-ce à moi de m'excuser pour mon manque de discernement (et de générosité, quelle noblesse peut il bien y avoir à souligner cinq misérables mots dans une chronique au demeurant irréprochable ?).
- Trimalcion › Envoyez un message privé àTrimalcion
Tiens, c'est marrant, ça : "The results have no extra-musical philospophies behind them, just what you hear is what you get". (Charlemagne Palestine, dans le livret du CD) C'est ce que j'ai voulu dire en fait. Il faut arrêter aussi de voir des allusions là où il n'y en a pas. (Enfin, merci de lire mes chroniques.)
- Eas › Envoyez un message privé àEas
cette terminologie hégélienne à cinquante cents commence sérieusement à devenir pompante... d'autant plus dommageable que la chronique était bien parti, pour un disque qui ne le mérite pas moins...