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Julian Cope › Jehovahkill

  • 2006 • Island 9843157 • 2 CD digipack

cd 1 • 16 titres

  • 1Phase 1: Soul desert
  • 2No hard shoulder to cry on
  • 3Akhenaten
  • 4The mystery trend
  • 5Up wards to 45
  • 6Know (cut my friend down)
  • 7Phase 2: Necropolis
  • 8Slow rider
  • 9Gimme back my flag
  • 10Poet is priest
  • 11Julian H. Cope
  • 12Phase 3: The subtle energies commission
  • 13Fa fa fa fine
  • 14Fear loves this place
  • 15The tower
  • 16Peggy Suicide is missing

cd 2 • 14 titres

  • 1Phase 4: Nothing
  • 2I have always been there
  • 3This is my kin
  • 4Michael Rother
  • 5Gogmagog
  • 6Gone
  • 7Phase 5: Vivien
  • 8You gotta show
  • 9Sqwubbsy the olmec
  • 10Sizewell B
  • 11Paleface
  • 12Free
  • 13Phase 6: Poet is priest (original 21:36 mix)
  • 14Starry eyes

extraits vidéo

informations

Il s'agit ici de la réédition deluxe de 2006 avec un second cd

line up

Julian Cope (chant, guitare wa-wa, basse), Donald Ross Skinner (Skinner) (claviers, basse), Rooster Cosby (batterie, saxophone)

Musiciens additionnels : Doggen (Doggen of TC Lethbridge) (guitare mentale), Tom Nicholson (harmonica), Hugoth Nicholson (synthé)

chronique

  • avant-garde krautfolk psychédélique

Ca fait plusieurs années que j'avais promis cette chronique mais, bon sang, qu'elle fut dure à accoucher ! Il faut dire que 'Jehovakill' fait partie de ces disques particuliers destinés dès le début à connaître un destin spécial, une sorte de monument qui fascine, qu'on l'apprécie ou non. Un petit exposé s'avère donc nécessaire notamment pour vous apprendre que quand l'ami Julian s'est pointé avec sous le bras en 1992, il s'intitulait encore sobrement 'Julian H.Cope'. Bien entendu, ses chefs de Island Records (pour qui il avait déjà sorti trois disques dont 'Saint Julian' et 'Peggy Suicide') se firent un devoir de détester l'objet...A leur décharge, notre Allumé n'avait rien fait pour faciliter les choses en se pointant avec un disque en apparence décousu, avec un mixage vaguement surprenant où le chant était particulièrement en avant, la batterie en arrière, et nous ne parlerons pas des paroles, véritable pamphlet anti-chrétien réhabilitant les cultes anciens et la passion du krautrock de celui qui se nomme lui-même 'Archidruide du Wessex'. Après quelques discussions, Julian Cope refusa catégoriquement de modifier ce qui avait été enregistré mais accepta de produire de nouvelles chansons. Des onze prévues à la base, elles devinrent seize, débouchant sur l'obligation d'un double album, lequel vit son titre modifié en 'Jehovahkill'. Inexplicablement, Island Records se déclara satisfait d'un album devenu deux fois plus extrême que son projet de départ...Mais l'auditeur s'en plaindra-t-il ? Pas moi en tout cas, même si force est d'admettre qu'il n'est pas si aisé à s'enfiler en une fois. Il vaudra en tous cas à l'ami Julian de se faire congédier alors qu'en parallèle le disque récoltait ses galons d'oeuvre culte, à tel point que la presse musicale prendra fait et cause pour lui contre Island Records...Mais Guts n'est pas là pour la rubrique 'people', venons-en donc à la musique. L'album se divise en trois phases déterminées par l'artiste lui-même. Les six premières chansons pourraient entrer dans la catégorie 'kraut folk' où les mélodies simples s'offrent quelques crescendos électriques trippés sans jamais céder vraiment à la folie (trop facile pour un tordu comme Julian). Vocalement, des chansons comme 'Soul desert' et 'No hard shoulder to cry on' rappellent à quel point notre excentrique Anglais marche parfois dans les traces de Iggy Pop ou Nick Cave, sans jamais manquer de retrouver son propre timbre. Ces compositions sont excellentes, très directes (en apparence du moins) dans la production, piquant pas mal de plans folk vite assaisonnés de relents électriques et de petits sons d'orgue. Le summum reste pour moi 'Up wards at 45' si typique de l'extraordinaire approche mélodique que dévoile parfois le chant de Julian. La seconde phase se présente comme plus électrique et nettement plus folle, avec un mixage volontairement presque (et là est toute la nuance) maladroit ('Slow rider')...Un chant en avant, un mélange d'influences entre rock, psychédélique, blues, folk, pop, et même 'rap', parfois tout ça dans le même morceau ('Poet is priest' où l'on songe tour à tour à Prince, les Stone Roses, avec une bonne louche de saxo psychédéliques et d'ambiance barrée)...Comment s'y retrouver dans cet humour si particulier où l'on ne distingue pas toujours facilement le lard du cochon ? Ne cherchez pas, niveau neurones grillés par les dopes, notre archidruide a pas mal d'avance sur vous, mieux vaut écouter comme une expérience mystique à laquelle la troisième phase pourrait ressembler malgré le côté 'sage' de certaines pièces. 'Fear loves this place' nous prouve que l'ami Julian n'est pas juste un rescapé des trips et qu'il sait aussi écrire de vraies bonnes choses. Prétendre que chaque soupir est mesuré serait mentir, 'Jehovahkill' sonne aussi comme une oeuvre à rallonge avec de très belles compositions mêlées dans des délires psychédéliques mais rien de mauvais pour autant, la cohérence reste de mise. Cette réédition deluxe propose en outre un second cd incluant six compositions sorties à l'époque comme 'compagnon' de l'album où l'on triera entre 'Nothing', 'This is my kin' et leurs semblables enregistrés en direct d'un cassettophone et 'I have always been here before' plus post punk, 'Gogmagog' quasiment punk avec des vocaux de cinglé genre Current 93. Ce n'est pas tout, ça se poursuit dans une alternance de folk maison et de rock bizarre, voilà longtemps que je ne cherche plus à comprendre Julian Cope. Plus brouillon, moins indispensable, ce cd bonus propose pourtant, en plus d'une ou deux perles, une belle plongée dans l'univers et l'esprit de notre homme (Mais est-ce sain ? Après les vingt et une minutes du mix de 'Poet is priest', non !) qui considérera sa carrière d'un oeil nouveau délaissant toute racine post punk pour se tourner avec passion vers le mysticisme, le krautrock et je ne sais quoi d'autre...Déconseillé aux débutants de Julian Cope, les autres, miam miam ! 4,5/6

note       Publiée le lundi 4 octobre 2010

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    Aladdin_Sane Envoyez un message privé àAladdin_Sane

    La suite de la discographie de Julian Cope mérite qu'on s'y penche sérieusement. Je découvre Autoggedon, son album de 1994, et c'est pas mal du tout...

    Note donnée au disque :       
    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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    (Is Missing... Mais oui, celui-là sera écouté bientôt)

    "Cause the mothership has come/Cause the mothership has come/Who's she gonna take this time/Right now tell me who's she gonna claim". Purée. La "cassure" puis l'accélération/montée jusqu'aux hululements, sur ce truc, après "bye, bye, bye"...

    (N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
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    Deux mots : Peggy Suicide.

    Aladdin_Sane Envoyez un message privé àAladdin_Sane

    Un bien bel album également dans mon souvenir. Faudrait que je me penche un peu plus sur la discographie du Monsieur dont je connais surtout les écrits (et notamment son très bon Krautrocksampler)

    Note donnée au disque :       
    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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    Je découvre ce disque - dont je connais le titre depuis des années -, c'est mon premier contact avec le mec et... Ben là je suis en train de trouver ça très beau. Ça démarre folk faussement mou, ça se déploie au fil des morceaux. Et bondieu... Up-Wards at 45 Degrees est superbe et cinglée ! (Et Know (Cut My Friend Down), juste derrière, ne fait pas retomber le truc). Ensuite, voilà que ça part carrément kraut (hard-cold-kraut ?). Je la sens bien venir, l'envie impérieuse d'écouter d'autres trucs du mec, maintenant !