Ultravox › Lament

Bel endroit pour se quitter... Le ciel, la pierre, la lande... Que de chemin parcouru depuis sept ans, presque un album par année, tous ces concerts... Mais voilà, c'est fait, Ultravox m'a emmené au bout du voyage. J'aurais préféré une fin en apothéose et le résultat est gris, le cœur se serre mais la fatigue commence à marquer les traits. Restent bien quelques ultimes pépites qui envoient des décharge d'adrénaline à chaque écoute telles que 'Dancing with tears in my eyes' où le poignant 'Lament' mais l'inspiration n'est plus ce qu'elle était deux ans auparavant encore... Ultravox a laissé tomber ses ultimes réticences à faire de la pop pourtant le résultat déçoit ; les ambiances sont là, le jeu de clavier si typique, le chant de Midge Ure, quelques nouveautés avec chœurs féminins ('Man of two worlds') mais le cocktail se révèle fade. Disparus la passion, les arrangements synthétiques flamboyants, l'audace, le spleen pop original... Ultravox essaie mais ne réussit qu'à moitié, rendant les armes avec classe et grâce... Du moins, c'est ainsi que l'aurait rêvé un esprit romantique... Les musiciens ont bien senti eux-aussi que l'alchimie n'était plus la même mais baisser la tête ? Jamais ! Naîtra 'U-Vox', un disque à la mode où nos Anglais laisseront tomber les synthés et la programmation pour revenir à la 'bonne vieille batterie', aux guitares et surtout une production très commerciale qui n'apportera de toute manière pas le résultat escompté, Ultravox se désagrégeant inexorablement... Triste... À l'image de ces pierres dressées vers le ciel, ultime épitaphe d'un combo mésestimé, 'Lament' symbolise tout cela et reste une galette moyenne reposant beaucoup sur la force de deux chansons incroyables, le reste s'avérant faible, bien qu'on ait entendu nettement pire en matière de pop... Pour un groupe de la trempe de Ultravox, cela n'est pas réellement un compliment.