Le Monochrome Set sera resté durant toute sa vie un groupe de série B. Quoi de plus normal finalement, pour une formation issue des cendres d’un groupe appelé The B-Sides (où figurait un certain Stuart Goddard, futur Adam Ant) ? Ils trouvèrent un refuge de courte durée chez Rough Trade en cette année 79, produit par un Mayo Thompson qui avait visiblement envie de laisser crépiter les guitares de Lester Square (ah oui, les membres du groupe ont des noms d’emprunts débiles). Alphaville est certes une jolie pop-song un peu Kinksienne, n’ayant rien à voir avec le groupe du même nom ; le tube du groupe, toutes périodes confondues, ça reste ce He’s Frank d’une coolitude consommée, à tel point qu’Iggy Pop l’a repris récemment dans un style proche de son Lust for Life. C’est dire si ce groupe est culte. J’en rajoute une couche avant que ça sèche : Johnny Marr et Morrissey, au moment de fonder les Smiths, sont tombés d’accord pour élire les 10 meilleurs 45tours de leur collection… Et le Monochrome Set était dans la sélection finale. Il y a de grandes chances que ce soit ce single-là, le plus connu, et assurément le plus emblématique de ce groupe pas forcément facile d’accès, et dont le leader est une sorte de Prince Indien mythomane et super bien sapé. Je n’ai jamais réussi à savoir au juste le vrai du faux avec eux…