Un nom de boîte...des groupes d'un genre nouveau s'y produisent...un style est né...il se répand...Je parle du batcave qui, d'un club londonnien, s'est mué en une musique combinant punk et théâtre, univers macabre et humour noir, laquelle a trouvé ses adeptes bien au delà des contours de Grande-Bretagne. Novocaine Mausoleum sont russes et fortement influencés par Cinema Strange; on y retrouve ces orchestrations dépouillées, basée énormément sur l'axe basse/boîte à rythmes sur lequel se greffe selon les besoins une guitare aux mélodies froides et cristallines ou aux riffs plus grinçants ('Ballet for the masses'). Comme leurs collègues américains, Novocaine Mausoleum cherchent à éviter la linéarité au travers de nombreuses cassures, changements de tempi, passages marqués au clavier; quant aux vocaux, plus scandés selon le rythme que chantés, ils se veulent hantés et possédés. L'impression qui se dégage est celle de la sincérité des débutants car si les compositions ne sont pas trop mal ficelées, il est évident que le trio ne parvient pas à s'écarter de ses influences; si le chant de Anna participe à l'atmosphère, il tourne peut-être un peu trop autour des mêmes gimmicks (pour combler un manque de technique ?) et pourrait lasser. D'un autre côté, si la production n'est pas cent pour cent professionnelle, nous sommes loin de la catastrophe, ce petit album, à défaut d'être original reste agréable à l'écoute et nos Russes ont réussi à y insuffler un certain climat. Si le groupe n'avait depuis splitté, je leur aurais souhaité bonne chance en espérant qu'ils développent leur potentiel. Reste un certain plaisir à se passer une galette moyenne mais prometteuse.