Nocturnal Emissions › Invocation of the Beast Gods

Invocation of the Beast Gods fait partie de mes petits préférés car c'est sur celui-ci que Nigel Ayers pousse l'aspect animiste de Nocturnal Emissions jusqu'au bout. Je ne m'attarderai pas sur les quelques explications puisqu'elles sont en latin mais le modus operandi (voilà que je m'y mets aussi) semble similaire à celui de 'Spiritflesh' : créer un paysage naturaliste spirituel à base de mantras cycliques. 'Bestiae Clamor' est une véritable convocation vers la nature essentielle qui s'ouvrira à nos oreilles désireuses. Les cycles, structures fondamentales du monde vivant (cycle menstruel, cardiaque et respiratoire) et environnemental (saisons et orbites) forment une fois de plus le squelette autour duquel la nature vient se greffer comme des coraux sur un récif. Bien plus symbolique que naturaliste, la transcription sonore de cette essence s'effectue à un niveau de lecture presque ésotérique. Un harmonium discret fera office de fond sonore tandis que les boucles de chants humains ou animaux lourdement traités invitent l'auditeur à accorder son esprit sur celui des Bêtes. Malgré son chiffre emblématique, Satan n'est ici que sous sa forme la plus païenne : c'est le dieu d'une nature sauvage et farouche mais ouverte à la transmission pour qui est assez humble pour s'y risquer.