Le travail de chroniqueur s'apparente parfois à celui de véritable enquêteur et internet n'est pas toujours le secours espéré. En l'occurrence je souhaitais vous présenter le groupe new wave Baraflokkurinn ('le juste groupe') mais les squelettiques infos que je suis à même de présenter se résument au fait que les musiciens, fait assez rare pour être signalé, venaient non pas de la région de Reykjavik mais de Akuyeri, ville d'environ dix sept mille âmes située au Nord de l'Islande. Après avoir débuté dans le glam-punk (comment ont-ils découvert une telle musique, perdus qu'ils étaient au bout du monde ?), ils s'orientèrent vers une new wave calibrée eighties, sortirent deux albums et un mini et figurent même sur deux compilations internationales, sans oublier les islandaises. A l'écoute de ce qui constitue leur dernier disque (et le plus facile à dénicher), vu que le groupe écrit en anglais, on se dit qu'effectivement, il avait tous les ingrédients pour réussir. Désormais, Baraflokkurinn officie clairement dans la pop, une pop aux rythmiques hachées soutenues par des synthés et un chant convainquant parfois proche de celui de Midge Ure; la parenté avec les derniers travaux de Ultravox ('In the quiet of the night'), éventuellement certains de Shriekback, David Bowie, XTC ('Take good care of your self') ou de Talk Talk vient d'ailleurs à l'esprit. Ne mentons pas, le son est calibré FM (faut-il y voir la patte de la production anglaise ?), notamment dans certaines tentations un brin flamboyantes ('Burn out') mais on sent malgré tout le soin apporté aux compositions, notamment dans les arrangements, certaines parties de guitare complexes; qui plus est, malgré une philosophie pop, je trouve les chansons de ce disque moins immédiates dans l'accroche que sur l'album précédent pourtant plus sombre (si je pouvais le trouver celui-là !), elles taquinent l'auditeur, jouent les mystérieuses alors que tout semble couru d'avance...Au fur et à mesure des écoutes, l'aspect séduisant du disque se dévoile et si, au départ je craignais d'affronter une pop vraiment trop commerciale, je me retrouve avec une musique bourrée de tics eighties mais bien ficelées. Certes, au début c'était mieux mais 'Gas' reste un ultime essai de qualité. 3,5/6