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Can › Cannibalism

cd • 14 titres • 00:00 min

  • 1Father Cannot Yell 7:05
  • 2Soul Dessert 3:46
  • 3Soup 3:03
  • 4Mother Sky 6:41
  • 5She Brings The Rain 4:07
  • 6Mushroom 4:31
  • 7One More Night 5:37
  • 8Spray 2:55
  • 9Outside My Door 4:11
  • 10Spoon 3:09
  • 11Halleluwah 5:39
  • 12Aumgn 7:18
  • 13Dizzy Dizzy 3:30
  • 14Yoo Doo Right 20:20

informations

Dans certaines editions, une version éditée de Chain Reaction remplace Spoon. - La version CD ne contient pas les titres Spray et Soul Desert pour pouvoir faire tenir le tout sur 1 cd. Pochette par Eveline Grunwald

chronique

"She brings the rain, it feels like spring / Magic mushrooms out of dreams..." frêle ritournelle jazzy hivernale, ovni dans la carrière de Can, ce titre à lui seul justifie que tout le monde - et je dis bien tout le monde - s'intéresse à ce groupe. Allez vite découvrir de quoi il retourne si mes dires vous interloquent, votre journée n'en sera qu'égayée, soyez-en surs. Après ce message à caractère important, disséquons-donc ce Cannibalism. Une compil qui resterait somme toute assez neutre si John Homme n'avait déclaré, il y a presque dix ans déjà, s'en être inspiré lors de sa période de silence entre la fin de Kyuss et le vrai début des Queens of the Stone Age, pour créer son style de "Robotic Rock" qu'on a tant comparé à du Stoner - à tort. Le rouquin, en pleine redéfinition de son univers musical, découvrait alors la froide Europe via Iggy Pop période Berlinoise, Björk et... Can. Via cette compil aux notes de pochette rédigées par Pete Shelley en 78. En cette ponque époque où certains Krautrockeux étaient quelque peu redécouverts, Can en première ligne, le groupe décidai de publier la première (double) compilation rétrospective de sa carrière, espérant rameuter quelques sauvageons égarés avant de jeter l'éponge. C'est que les 4 musiciens semblent avoir perdu l'envie de jouer ensemble... La pochette racoleuse, qui sera d'ailleurs remplacée pour l'édition cd, tente en effet de jeter un pont avec l'univers agressif des punks d'en face. Rien n'y fera, l'influence de Can restera souterraine... Pourtant il y a ici du tube alien en puissance (le déjà mentionné She Brings The Rain, Mushroom, et surtout Halleluwah), du groove protéiforme, fusionnant l'improbable : Motorik Beat et percussions calienté, de la ligne de basse monomaniaque, et juste ce qu'il faut de chant lunaire, par les deux chanteurs fous que sont Malcolm Mooney (le black) et Damo Suzuki (le jap), qui, tels des Syd Barrett forcément météoriques, laisseront une trace indélébile sur l'entité Can même après leur départ. Pour preuve, les deux extraits de Soon Over Babaluma, qui annonce avec une avance considérable les mixtures afro-rock puis "world" des 80's. Deux titres où Karoli imite timidement Suzuki comme plus tard Bernard Sumner singera Ian Curtis. Mooney brille surtout sur le tour de force Yoo Doo Right, ici reproduit en entier. Le genre de transe strictement incoupable, comme The End, dont on ne ressort pas indemne. Il y a là de sacrés moments de funk martien, comme ce One More Night rêveur, mais ce sont sans surprise les titres de Soundtracks - déjà une compil à la base quelque part - qui s'en sortent le mieux dans ce contexte, comme le très campagnard Outside My Door. Dans l'ensemble, rassurez-vous : il est parfaitement naturel de danser à l'écoute de cette musique bizarre. Rassurez également votre entourage : il est parfaitement naturel de trouver que Spoon ou que Augm sont les trucs les plus étranges jamais entendus de votre vie. On pourrait se croire en terrain connu quand Can essaye d'invoquer à nouveau le totem Halleluwah, improvisant sur le même rythme magique (Soup), mais un tir de barrage noise pur et simple vient gangréner le milieu du morceau, là où Halleluwah donnait un break fœtal et liquide au piano jazzy. Même quand il se répètent où s'affaiblissent, Can restent des génies... Seul regret : qu'un seul titre de Future Days, et l'impasse sur des titres cultes comme Pinch ou Paperhouse... Peut-être, finalement, mettre moins de chansons, sans éditer la plupart (Halleluwah, merde !) aurait été plus judicieux. Encore que Mother Sky devient une étrange chanson verticale sous cette nouvelle forme. Quoi qu'on fasse de cette musique, qu'on écoute les albums religieusement (je vous le conseille) ou des titres en vrac, elle reste l'un des plus grands accomplissement de notre musique sombre et expérimentale... à bon entendeur.

note       Publiée le samedi 17 juillet 2010

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Et encore une recommandation qui n'a rien à voir... Sauf que Pete Shelley est fan de Can et fait les notes de pochettes de cette compil...

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