Premature Ejaculation › A little hard to swallow

A l'origine, 'A little hard to swallow' fut produit par Rozz Williams sur une simple cassette TDK de 90 minutes avec le nom du groupe et le titre écrit de sa main. On s'en cogne. Certes mais le fait que nous ayons un titre prouve bien que le jeune homme ne voyait plus simplement le projet comme une base d'expérimentation de sonorités; plusieurs sons et collages des premiers travaux sont d'ailleurs ici repris et réarrangés de manière plus structurée et accompagnés de nouveaux samples. Cette maturité croissante en termes d'arrangements et d'échantillonnage font que 'A little hard to swallow' peut définitivement être considéré comme le premier véritable enregistrement de Premature Ejaculation. N'en déduisez pas pour autant que la musique est devenue plus accessible, elle reste très expérimentale et réservée à un public spécifique. Il n'est pas évident de s'enfiler à la suite les deux plages de quarante-cinq minutes alternant entre ambient indus, attaques bruitistes à base de vocaux déformés, de sons de guitares transformés, de bruits, de percussions, de bribes de programmes de radio et autres sons (toussotements, bruits d'eau, samples de prêche...) mais il faut admettre que la meilleure qualité d'enregistrement et de production permet de plus en plus à la musique de dégager une palette d'émotions plus larges que la simple torsion des nerfs. Difficile d'être plus précis, il faudrait presque analyser chaque son et ça ne servirait probablement pas à grand chose, ce genre de musique est là pour provoquer des émotions, développer des atmosphères et donc doit s'écouter...