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Buzzcocks › Spiral scratch

cd • 4 titres • 10:11 min

  • 1Breakdown
  • 2Time's Up
  • 3Boredom
  • 4Friends Of Mine

informations

Produit par Martin Zero - Entièrement enregistré 'live' au Indigo Sound Studio à Manchester, 28 décembre 1976, sur un 16 pistes - "1. 3rd take No dubs 2. 1st take Guitar dub 3. 1st take Guitar dub 4. 1st take Guitar dub "

line up

Howard Devoto (chant), Steve Diggle (basse), John Maher (batterie), Pete Shelley (guitare starway)

chronique

Quelle surprise lorsque j'entendis pour la première fois les guitares délicieusement crasseuses de Breakdown, poursuivies de près par cette voix de canard boudeur, ce Howard Devoto comme encore juvénile, en lieu et place du Pete Shelley auquel je m'attendais... Inexplicablement, je crus d'abord à un groupe californien. Le son des grattes plutôt grave, peut-être. Toujours est-il que ce EP 4 titres me surpris au plus haut point, moi qui croyais comme tant d'autres que les Buzzcocks avaient toujours été ce groupe limite power-pop que beaucoup connaissent via "Even Fallen In Love"... Je trouvai ici une bande d'ados franchement hargneux, posant pour ainsi dire la première pierre de ce qu'on appellera le "Punk DIY", non seulement par la vétusté et le côté expéditif de l'enregistrement, mais par le statut historique de l'objet. Car Spiral Scratch n'est autre que la première autoproduction du rock anglais (aux USA, c'est Patti Smith qui les a devancés de 2 ans, mais avec des moyens d'une autre envergure), pressé à 4000 exemplaires (pas volontairement, évidemment) et auto-distribué, sans label ni aucune structure extérieure pour soutenir le groupe. Tout, à travers ce 45 tours, de la pochette simpliste au titre ("gravure circulaire") en passant par la liste sommaire d’équipement du groupe imprimée au dos, contribuait à démythifier l'objet disque et sa création, terminant en quelque sorte une ère commencée avec sa sacralisation en 67 via le Sgt Pepper des Beatles. A l'inverse de ce-dernier, finement ouvragé pendant de longs mois de studio, Spiral Scratch a été enregistré en une journée par un Martin Zero (alias Martin Hannett) qui faisait ici ses armes, grâce à de l'argent emprunté à droite à gauche par Shelley. Pour la première fois, le but n'est pas seulement de faire passer un message ou une émotion à l'auditeur, mais de l'inciter à en faire autant. On n'est plus dans la démarche mercantile des Sex Pistols, instrumentalisés par McLaren, mais dans une authentique révolution musicale, qui n'aura - de l'aveu de tous - pas abouti comme elle aurait du, mais c'est un peu le propre de toutes les révolutions dans l'histoire... En attendant, les Buzzcocks, premiers punks de Manchester (ils se font d'ailleurs taper pour ça par les loubards du coin), chantent l'ennui mortifère, avec déjà, ces embryons de mélodies imparables... "I've been drinking in the drinking room / I've been smoking in the smoking room". On sent que les 4 jeunes gens se font chier (le refrain de Boredom est assez éloquent), au point de descendre à Londres rien que pour voir les Sex Pistols, puis les inviter à jouer après eux à Manchester, créant ce qu'on peut désigner comme LE départ de la très fructueuse scène de cette ville. Mais la nature fondatrice de cet EP - décuplée par son indisponibilité pendant longtemps, pour des histoires de droits - ne doit pas occulter la qualité de la musique, immédiate et sans fioritures, qui choisit dans sa substance comme dans son apparat d'aller directement à l'auditeur, sans se mettre à aucun moment sur un piédestal... "I say what I mean, I say what comes to my mind". Aujourd'hui encore, on a rarement fait plus simple et honnête, à part peut-être les premiers Kinks, mais ils ne l'étaient souvent qu'en apparence.

note       Publiée le mercredi 9 juin 2010

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    Harry Dickson Envoyez un message privé àHarry Dickson

    Tout est dit, Mr Dioneo.

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    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo  Dioneo est en ligne !
    avatar

    Bah... A part trois albums géniaux, riches, insaisissables mais évidents, jamais figés dans une formule, toujours frais, percutants, intelligents, rythmes véloces et travaillés, mélodies qui s'incrustent, paroles incroyablement pertinentes... A part que tous les singles sortis à côté ont été constamment brillants, et le restent foutrement trente-cinq ans après... Ben à part tout ça, je vois pas trop ce qu'on trouve à ce groupe, quand-même. (Hum... Et pour le reste des "nous" va savoir mais... Ça m'étonnerai fort, en effet).

    Harry Dickson Envoyez un message privé àHarry Dickson

    Impossible d'enlever le riff de "Breakdown" de la tête à chaque réécoute. Quel putain de disque, aussi fulgurant que court ! Un manifeste à lui tout seul. Déclaration d'intention, de guerre et profession de foi : eh les gens ! le rock de vieux cons a vécu ! Manchester wake up !

    Comment ? seulement celui-là sur Guts ? Vous n'êtes pas de ces gens qui considèrent que tout ce qu'ils ont fait après (sans Devoto) est moins bon ou plus négligeable ? Non pas vous, je ne crois pas.

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    22goingon23 Envoyez un message privé à22goingon23

    je me le repasse celui-ci : toujours aussi percutant, tendu, hargneux et direct. Et pour ne pas perdre la patate les filles, rien de mieux que d'enchaîner avec Time's Up (bootleg ou pas ?) avec Devoto toujours au chant (aux crocs plutôt !) : j'adore le son bien crade, sans chichis, cru saignant de ce Time's Up. La Starway (une chienne cette gratte !!) de Shelley déboule comme un bon coup d'pied dans l'cul et vous écrase les mandibules sur le comptoir. Tout est mixé très en avant, histoire de mieux tabasser, la basse de Diggle cingle dans le dents et Maher nous envoie dans la tronche toms et grosse caisse, hic et nunc. Du grand art, du grand punk !

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    zugal21 Envoyez un message privé àzugal21

    de toutes façons, avec eux, on peut acheter les yeux fermés...