The Dreams, un groupe qui en veut; alors que leurs compatriotes de 200 se sont toujours fait un point d'honneur à chanter dans leur langue natale et à expliquer que tout ne va pas toujours bien aux Iles Feroe, eux ont continuellement ambitionné de se faire remarquer aux delà des falaises de leur île. Pour ce faire, ils déménageront au Danemark, participeront à l'émission 'A cut' produite par MTV pour dégotter un groupe pouvant assurer la musique pour Anastacia où ils finiront troisièmes (leurs qualités musicales n'ayant jamais été mises en doute, leur attitude pas assez lisse n'a probablement pas joué en leur faveur). Un disque de reprises de chansons traditionnelles relookées punk et les jeunes gens décident de monter la barre d'un cran, écrivent en danois, participent à une compétition de sélection pour dégotter le représentant du pays à l'Eurovision, arrivent en quatrième place. The Dreams passent ensuite à l'anglais, le succès croît et en 2010 sort cette première galette dans la langue de Shakespeare. A priori, voilà une formation qui a toutes les qualités pour être détestée, à commencer par sa volonté de succès à tout prix; ensuite, son mélange de pop punk à la Placebo avec une touche de Green Day et de Bad Religion pue l'opportunisme...Certes, ils ne sont pas des génies mais, outre le fait qu'ils maîtrisent bien leurs instruments, les jeunes gens font aussi preuve de goût en reprenant P.I.L. A priori, leur cover a tout du massacre avec ces voix passées au vocodeur mais après mûre réflexion, je pense que John Lydon préférerait ce type d'approche à une simple punkitude; original, c'est tout à leur honneur. Pour le reste, nous trouvons quelques chansons bien ficelées telles que 'Revolt' (ok, ça sent la rage adolescente mais cette mélodie est bien torchée), 'We're the murderers' (Placebo qui s'énerve ?), 'Black sheep' avec sa touche valse de foire virant électrique (pas original pour un clou mais agréable pour son feeling)...Dommage que 'Under the sun' sonne rock neuneu pour ado parce que l'intro avec mantra indien me plaisait bien. Bien que venant de terres nordiques, l'influence principale reste à dénicher du côté du punk californien sur les titres pêchus ('United we fall', 'Insomnia suite'); pas désagréable mais sans plus. Par contre, nulles à bannir, les horreurs que sont 'The Optimist' (avec un titre pareil, hein ?) et 'Too late to cry' vraiment trop calibrées teenagers. Je ne reproche pas à The Dreams sa volonté de percer, ce d'autant qu'ils ont bossé dur et qu'ils ont un minimum de talent mais ils prennent une voie douteuse les éloignant de leurs racines punk. Leurs meilleures compositions montrent que ces types ont des idées valables, peuvent même faire montre d'originalité; dommage qu'ils gâchent le tout par une production trop commerciale par moments. Ok, ils n'ont pas encore la trentaine, ils sont jeunes mais bien d'autres s'y sont cassé les dents avant eux...