Guts Of Darkness

«Romanticismo Oltranzista», c'est un programme réservé aux adultes avertis et consentants, un savoureux défilé fétichiste, accompagné de musique de cirque, de post-lounge, de jazz, de rockabilly, de musique de film érotique des années soixante-dix. Ca se sent dès les premiers morceaux, notre homme a pris de l'assurance, il se dévoile à présent à travers des chansons plus personnelles, à l'instrumentation soignée, où se croisent un minimoog volatile, des violons langoureux, une guitare wah-wah, un hammond sensuel, etc. A la fois exhibitionniste et voyeur, enfermé dans ses désirs (à l'image de la poupée désarticulée rangée dans sa boîte), c'est un Tairy au fond très solitaire qui nous lance un vibrant appel à la jouissance sans contrainte, tout en nous prévenant des dommages que cela peut causer. Les textes, résolument cathartiques, sont admirablement servis par une musique qui a largement gagné en expressivité depuis «Fiori Di Carne». On se pâmera ainsi d'extase sur les perles de dérision que sont «Io Ballo da Solo», «Il mondo è Morto», «Una Dedica», morceaux entraînants, irrésistiblement touchants, drôles, mais jamais rigolos. Tairy est au fond un amuseur qui nous divertit de ses névroses, de ses déboires en tous genres, qui rit lui-même de l'infinie spirale désir/plaisir dans laquelle il s'enfonce peu à peu, devant nos yeux impuissants ; on appelle cela la comédie, tout simplement.