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Robert Rich › Ylang

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Wotzenknecht      samedi 19 juin 2010 - 07:53

cd • 9 titres • 53:16 min

  • 1Ambergris 4:14
  • 2Translucent 4:59
  • 3Attar 6:38
  • 4Verbena 5:03
  • 5Kalyani 8:09
  • 6Vetiver 6:25
  • 7Tamarack 5:38
  • 8Charukesi 7:11
  • 9First Rain 4:59

informations

Robert Rich: Flûtes, Lap Steel Guitar, Piano, MOTM Modular, synthés et percussions Sunilkumar Sankarapillai: Bansuri Paul Olguin: Basse Hans Christian: Violoncelle Ricky Carter: Batteries Haroun Serang: Guitares Sakthivel Muruganandhan: Mrdungam Forrest Fang: Violon Emily Bezar: Vocales

Pour en savoir plus sur Robert Rich et entendre des échantillons sonores, visitez son site web; http://robertrich.com/

chronique

Arbre des Philippines, l’Ylang-Ylang produit une huile essentielle très utilisée pour les parfums. C’est aussi le titre du 1ier album solo de Robert Rich depuis Illumination (2007). Ce dernier opus du multi-instrumentalisme américain est aussi parfumé d’une odeur équatoriale et tropicale avec une approche multi clanique où les effluves d’un monde autant amérindien qu’asiatique avoisinent une onirique approche très près des spiritualités bouddhismes et tibétaines. Avec Ylang Robert Rich propose un voyage cérébral au cœur des forêts d’Asie du Sud-Est sur des structures tribales d’un monde méconnu et enchanteur, où les percussions aborigènes moulent d’énigmatiques rythmes lascifs et latents sur les souffles d’une flûte omniprésente et des vocales angéliques.
Une fine pluie, de délicats arpèges d’un piano oubliés et une flûte solitaire introduisent les premiers accords d’Ambergris. Le tempo tombe. Las, il pli l’échine devant les strates d’une guitare spectrale et d’un synthé larmoyant qui ceinturent ce firmament musical d’où s’échappe multitude d’accords sur des percussions lascives. Des percussions qui moulent un rythme mi sensuel et mi fantomatique, tout comme sur Tamarack, quoique ce dernier soit plus accessible et envoûtant avec sa Lap Steel Guitar dont les ondes flottent tels des spectres errants. Les rythmes sur Ylang sont très subtils. À la limite on pourrait penser que l’album est plus atonal que cadencé, sauf que les tempos sont toujours présents et dessinent une architecture rythmique très ambivalente. Translucent et Verbena en sont de parfaits exemples. Les tempos se profilent à partir d’étranges incantation tribales amérindiennes et sont toujours latents. Sans jamais exploser ou progresser à outrance ils baignent dans une riche atmosphère sonore et servent d’assises à des structures musicales très poétiques et oniriques où percussions à mains, flûtes, voix éthérées et synthé aux couches légèrement nerveuses habillent un monde musical hétéroclite et spirituel. Sur Ylang Robert Rich renoue avec les effluves de son monde musical flûté. La flûte est l’élément clé des intros d’Attar et Kalyani où percussions claquantes et basse jazzée dessinent un lent tempo morphique. Deux beaux titres énigmatiques à cause de leurs croisements entre un monde mystique tibétain qui côtoient les lentes et sensuelles structures de jazz pour se dandinent langoureusement sur de bonnes percussions aborigènes et une flore sonore très riche en variations claniques.
Vetiver est le titre qui se rapproche le plus de l’univers désertique de Robert Rich (ainsi que Tamarack). Avec ses percussions riches aux frappes hybrides sur des structures dérivantes Vetiver gravite dans un monde atonal où les souffles de flûtes s’entremêlent à des bribes synthétisées et des vocalises angéliques, structurant un sombre monde aride. Un beau titre qui prend tout son impact avec une bonne paire d’écouteurs. Avec son tempo progressif qui se secoue sous une flûte aux effluves amérindiens, Charukesi ressemble à une lente procession indienne. Un titre sans rythmes précis mais qui puise son énergie via la flûte endiablée de Robert Rich. Langoureux, plaintif et mélancolique First Rain clôture cette douce épopée musicale tribale avec des orchestrations violonées à faire fondre l’indifférence. Encore là le rythme y est indécis, voguant sur une mer xylophonée et de riches strates violonées qui ceinture un discret synthé plaintif et des accords d’un piano esseulé.
Ylang est aussi beau que l’inconnu peut être attrayant. Aux travers ses 9 titres, Robert Rich parvient à tisser une structure musicale d’une étonnante beauté. Mais comme une beauté méconnue de la jungle, Ylang demande à être apprivoiser. Car si des titres comme Ambergris, Vetiver et Tamarack rejoindront les délices des amateurs de Robert Rich, les autres titres demandent une redécouverte de son étonnant et toujours si riche univers musical. Moi j’ai bien aimé découvrir ces étranges et envoûtants rythmes qui ne savent s’ils dansent ou s’ils s’enlisent dans un univers sonore éclectique, poétique et souvent onirique qui est le fruit de l’imagination fertile de Robert Rich.

note       Publiée le mercredi 5 mai 2010

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    Même avec un thème aussi ushuaïesque, Robert Rich parvient à se réinventer et à se rendre captivant.

    Note donnée au disque :