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Kampec Dolores › Earth mother sky father

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zenithzahir      samedi 4 octobre 2014 - 22:36

cd • 9 titres • 54:00 min

  • 1Introduction 2.37
  • 2Were I Able To Fly 4.37
  • 3Szürgündejnem 4.45
  • 4Shikadam 4.49
  • 5Kalimba 7.21
  • 6I'll Run So 7.29
  • 7Night Train 7.27
  • 8Mountains Should Move Though 7.00
  • 9Fifteen 9.23

informations

line up

Gabi Kenderesi (chant), Árpád Vajdouich (basse), Hu Grencsó (instruments à vent), Tamás Ölueczky (basse), Csaba Hajnóczy (guitares, samples)

chronique

  • clé des champs

"The hills are alive with the sound of music". C'est à peu près mon seul bagage à déclarer pour aujourd'hui. Il me faut à ce stade-là rendre justice à l'un de ces disques qui m'ont poussé à aller jusqu'ici, sans lequel tous ces mots n'auraient finalement qu'un sens très accessoire. Une description académique ne ferait qu'amputer la poésie de cette musique, venue d'un ailleurs que je ne suis pas très certain d'identifier, et encore moins de vouloir identifier... Musique chantée dans un sabir plus proche du yiddish, du turc - bref, d'une langue orientale - que d'une langue slave ou même latine, par une voix de femme-enfant superbe et d'une générosité définitivement autre, qui ne garde pour elle que son mystère. Earth Mother Sky Father appelle à un voyage, vers l'est forcément, vu qu'on commence dans le stress et la pointe d'angoisse d'un riff stonien urbain et rafraichissant, et qu'on évolue progressivement vers quelque chose de plus doux, de plus incertain, desserré, comme si l'album gagnait en confiance dans nos oreilles, pour déambuler pied nus dans une lande au nom imprononçable. À l'heure où beaucoup font la route de la soie en sens inverse pour échapper à un destin sans recours qui à nous, justement, nous échappe ; il semble inopportun de vouloir reprendre les pas de Marco Polo... Mais c'est à quoi cet album inclassable appelle, avec un pouvoir de séduction difficile à concevoir pour qui n'y a pas risqué ses sens. À vrai dire, je suis l'inverse d'un voyageur, mais si la découverte de telles extases est à ce prix, alors que Dieu bénisse la nerditude. Il n'y a aucune raison pour que vous ne découvriez pas Kampec Dolores. Ni aucune raison pour que vous le fassiez, d'ailleurs. Un nouvel album devrait sortir sous peu, qui ne manquera pas de vous cueillir comme je fus cueilli, je ne m'inquiète pas. Je vous demande donc de me suivre, aveuglément ou pas, en vous rappelant que c'est le tempo, constant et régulier, qui dictera si vous devez danser ou marcher, et qui sera votre guide dans ce long périple vers un coin de campagne isolé où le parfum des fleurs vient jusqu'à vos narines sans effort, vous qui usez vos sabots au milieu de la route cabossée. Les premiers signes de changement s'opèrent sur une ritournelle suprêmement obsédante, une danse onirique entre Slapp Happy et une sauvageonne bédouine qui tournoie comme un derviche sur fond de pop manouche. Un peu plus loin, un épouvantail nous arrête au bord du chemin... "Sugardum peanut, sugardum peanut" dit-il en sautant sur lui-même, nous tirant par la manche, avant que le vent ne l'emporte comme un fétu de paille au dessus des blés... Ellipse. Kalimba, sa démarche insouciante et moi, nous passons la frontière. Le garde-barrière de l'Europe nous salue d'un sourire inquiet tandis que s'éloigne notre carriole... Très vite, nous continuons à pied, l'essence est rare dans ce pays. Le dieu Pan, depuis un cerisier, joue un solo de guitare pour nous... La nuit tombe, lentement, les contours se font plus diffus. La nouvelle journée de marche s'annonce longue et paisible, au milieu des herbes folles et du silence du printemps finissant, murissant avant l'été avec une patience toute asiatique. A midi pile, un orage nous surprend, alors nous courons, mais il n'y a ni toit ni forêt dans ce plat pays. Après ça, la seule chose dont je me souviens c'est d'un train de nuit, très lent, dérivant dans l'éther couleur suie au rythme du vol des lucioles, et quand le soleil s'est levé, irradiant à travers les vitres usées du wagon de son saxophone rieur, j'étais sur un autre continent. Je fus accueilli par une farandole de couleurs, au pays des nomades, chez qui le voyage et le mouvement sont un quotidien. Normal que je leur sois sympathique. Les chemins se sont fait plus étroits, le relief plus abrupt, et notre ascension vers les neiges éternelles fut long et baigné de lumière, avec quelques crampes au passage, mais rien ne pressait, donc on s'arrêtait quand on voulait. La musique s'évapore, lentement, s'infuse dans l'air, et pfuit ! Silence. Ou introduction. On repart pour un tour, on en redemande ? Oui, trois fois oui. Six fois, en l’occurrence. Et s'il fallait aller jusqu'à sept, on irai allègrement. Vous me suivez toujours ?

note       Publiée le mercredi 5 mai 2010

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    boumbastik Envoyez un message privé àboumbastik

    Après écoute, Were I able to fly est bien chanté en hongrois en grande partie. A partir de 3' catégoriquement non, glossolalie peut-être.

    dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
    avatar

    Le disque est sorti avec des tittres en hongrois, puis traduits en anglais sur Poseidon, mais les morceaux restent les mêmes, intégralement chantés en hongrois, mais je crois avoir lu que la chanteuse usait d'un babil pendant les passages un peu scat.

    (N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
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    Je pense que c'est une sorte de glossolalie (justement ce qui m'a fait penser à Gevende).

    boumbastik Envoyez un message privé àboumbastik

    Je ne trouve pas les paroles sur le web mais ne serait-ce pas du hongrois, plus ou moins académique, plus ou moins ancien ? Le hongrois et le turc présentent quelques similitudes.

    (N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
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    Géniale découverte d'un certain DJ mix... La langue me faisait penser à celle de Gevende, et voilà que la chro me le confirme.