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Enregistré au Strange Hotel, au Nord de Londres. Complété durant l'équinoxe d'automne 2001.
Musiciens additionnels : Thighpaulsandra (production additionnelle [5]), Calina De La Mare (violon sur les morceaux 2 et 4), Sarah Willson (violoncelle sur les morceaux 2 et 4), Ossian Brown (vielle à roue sur le morceau 1)
De sa posture paradoxale, l'être humain réconcilie momentanément, le temps d'une vie, les opposés qui le composent. Puis il meurt, emportant avec lui ses contradictions, libérant sa réalité enfouie et niée : quelques grammes de cendre rendus à l'univers. Maître de son monde, mais infime poussière d'étoile, l'être est un absolu relatif ; il est l'oxymore par excellence, éphémère et factice. On peut rire de sa fragilité, qui fait sa grandeur, comme on peut pleurer de la crânerie de son savoir, qui fait sa petitesse. Lui qui croit naïvement se connaître, devrait en réalité embrasser tout ce qu'il n'est pas, s'il veut un jour se comprendre dans sa totalité paraxodale. C'est ce questionnement onto-hétérologique qu'on devine enfoui dans les structures sonores de Cyclobe, comme si elles avaient été érigées à partir des particules entropiques de leur dualité, dans l'optique d'une révélation. Rien d'étonnant au fond quand on sait que le groupe est constitué d'anciens membres de Coil, entité transcendante par excellence. Formé à bonne école par le maître Christopherson en personne, le duo excelle dans la manipulation des matériaux acoustiques, acousmatiques et électroniques. Leur musique est un passage entre deux mondes (connu / inconnu), élégant, complexe, où se mêlent les ondulations bourdonnantes des cordes et de la vielle à roue d'Ossian Brown (qui n'est autre que Simon Norris, sous son pseudonyme coilesque) et les particules déferlantes d'une cascade cosmique de synthèse granulaire («Sentinels», superbe). La dualité est à tous les niveaux : voyageant de rives célestes en passages escarpés et rocheux, on subit les chocs menaçants des affrontements entre masses sonores, avant de reprendre son souffle à l'abri d'instants de grâce suspendus. Sur «Brightness falls from the air» et «Strix Nebulosa», le groupe parvient à des sommets d'harmonie lorsqu'un motif oriental, venu de nulle part, vient équilibrer l'aprêté de l'électronique. L'abstrait et le concret unis par une magie sous-jacente deviennent alors sérénité. Le temps de sept morceaux, Cyclobe réconcilie nos paradoxes en nous dévoilant un monde d'une troublante beauté, monde où nous retrouvons finalement un peu de nous-même.
note Publiée le dimanche 2 mai 2010
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Chopé la réédition double Cd digipack 2014 avec un Cd en plus, Son Of Sons Of Light. Pour l'instant impossible de dire si ça dépasse Wounded Galaxies Tap At The Window, c'est encore autre chose et ç'est ça qui est bien. Le visuel aussi a changé.
tres troublant
bon ca y est, je l'ai rajouté votre Thighpaulsandra :) et puisque je vois qu'il y a des fans, je le chroniquerai peut-etre... ou pas
Oui c'est une honte!:) d'ailleurs thighpaulsandra mériterait bien quelques chroniques ici bas.
à noter que thighpaulsandra, claviériste chez Coil et Spiritualized, apparait sur Stix Nebulosa également... bien curieux, comme machin, et la chro évite soigneusement d'éluder le mystère, héhé...