Vous êtes ici › Les groupes / artistesþursaflokkurinn › Á hljómleikum

þursaflokkurinn › Á hljómleikum

  • 1994 • Spor FD016 • 1 CD

cd • 8 titres

  • 1Bjarnaborgarmars/Búnaðarbálkur
  • 2Orðsending
  • 3Brúðkaupsvísur
  • 4Bannfæring
  • 5Sjö Sinnum
  • 6Norður VVð Íshaf (grasljóð VIII)
  • 7Sjónvarpsbláminn
  • 8Jón Var Kræfur Karl Og Hraustur

informations

Enregistré live le 19 mai 1980 à þjóðleikhúsið, Islande

Il s'agit ici de la version cd, la version vinyl indiquant neuf titres, en réalité les deux premiers comptant comme deux pistes distinctes.

line up

Tómas Magnús (basse, chant), Rúnar Villbergsson (batterie, basson), Ásgeir Óskarsson (batterie), Egill Ólafsson (chant, piano électrique, guitare), Pórour Árnason (guitare, chant), Karl Sighvatsson (orgue, piano électrique, harmonica, accordéon)

chronique

Et voilà où l'intérêt pour la scène d'un pays peut conduire...Curieusement associé au mouvement post-punk lors du film documentaire 'Rokk y Reykjavik' (qui me l'a fait découvrir), þursaflokkurinn est pourtant un groupe issu du rock progressif. Après deux albums produits sous le nom de Hinn Íslenski þursaflokkur (chroniqués en ces page par notre ami Progmonster), le combo enregistre un troisième opus, en public cette fois-ci, après avoir raccourci son nom. En réalité, il peut être presque considéré comme un nouvel album puisque cinq des titres ici joués sont de nouvelles oeuvres et ne figureront pas non plus sur la galette suivante; impasse ayant été faite sur le premier album (surtout conçu comme une mise en musique moderne et barrée de chansons folkloriques du patrimoine islandais), les quatre pièces restantes proviennent de l'opus précédent ('þursabit'). Le rock progressif n'étant guère ma tasse de thé, je ne suis pas à priori le plus qualifié pour chroniquer ce disque; si je m'y risque, c'est qu'il a su me séduire. Le son est bon bien qu'il n'atteigne de loin pas la puissance et la qualité du live de 2008 (organisé pour fêter les trente ans du groupe), après tout nous ne sommes alors qu'en 1980, mais il permet d'apprécier le talent de Égill Ólafsson (musicien, compositeur, écrivain, acteur, largement reconnu dans son pays) et ses collègues. Cela débute de manière intimiste et mélancolique dans une voie un brin néoclassique m'évoquant certains passages de Grieg, courte accélération puis ambiance cabaret jazz décadente avant de glisser vers une touche grandiloquente, un brin angoissante pour se conclure...Le jeu d'orgue y est magnifique et le chant, ni vraiment fou ni vraiment grave donne à l'ensemble une ambiance particulière. C'est Kurt Weil et Brecht que m'évoque le début de 'Orðsending', notamment de par l'usage des instruments à vent et la voix théâtrale (un brin trop en retrait au mixage); la rythmique se met finalement en branle permettant à la guitare et à l'orgue de se laisser à quelques improvisations sans jamais céder à la débauche de technicité stérile. C'est là une grande qualité de þursaflokkurinn, parvenir malgré une certaine complexité dans l'écriture à conserver une touche mélodique accessible et une ambiance cohérente, même sur les pièces les plus longues. Un exemple ? 'Brúðkaupsvísur', son orgue à la Pink Floyd et des passages vocaux presque folk, ses cassures rapides jazz, et un final apocalyptico-grandiloquent en moins de quatre minutes. Batterie tribale sur l'intro de 'Bannfæring' avant que des orchestrations rock ne se glissent et prennent le relai; très à l'aise, les musiciens s'éclatent sur des montées, des cassures, repartent de plus belle pour un final religieux avec orgue et chant (le timbre de Ólafsson fait des merveilles). Plus ambient, le court instrumental suivant repose sur un climat plus tranquille, entre larmes de guitare froide, nappes d'orgue, cymbales...avant la chanson d'après, nettement plus longue (onze minutes), mélange de swing, de jazz, avec interlude hard rock pour la grande joie de la guitare, et un final entre rock, chanson et cabaret. J'avoue qu'il s'agit de la pièce la plus indigeste à mon goût. Pour 'Sjónvarpsbláminn', j'ai lu l'appellation 'space rock'; pas mal; les nappes d'orgues semblent effectivement vouloir s'élever vers le ciel, la batterie se fait martiale, le tout alternant avec passages plus calmes et tendus, quelque chose de très théâtral une fois de plus, avant un retour des improvisations vers la fin où la clarinette et la guitare se répondent sur le fil du rasoir avant que l'orgue et la batterie ne viennent briser ce duel pour un climat totalement psychédélique. Encore un morceau et surtout une sacrée surprise, 'Jón var kræfur karl og harustur' sonnant purement...punk ! Les formations islandaises ont ceci de particulier qu'elles font souvent les choses à leur manière sans soucier le moins du monde des barrières, des étiquettes ou de toute autre forme de restriction; þursaflokkurinn n'échappe pas à la règle puisque ce simple titre (annonçant en réalité leur dernier disque, 'Gæti eins verið', sorti en 1982 et plus influencé new wave de par l'usage des synthétiseurs à la place d'instruments traditionnels) commet le sacrilège des sacrilèges en autorisant des musiciens progressifs à jouer du punk rock alors que ce dernier avait pour ambition de combattre les dinosaures du rock et la technique musicale. C'est cela aussi l'Islande et ainsi s'explique un an plus tard la présence du combo dans un documentaire sur le post-punk.

note       Publiée le lundi 19 avril 2010

dernières écoutes

    Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "Á hljómleikum" en ce moment.

    tags

    Connectez-vous pour ajouter un tag sur "Á hljómleikum".

    notes

    Note moyenne Aucune note pour ce disque pour le moment. N'hésitez pas à participer...

    Connectez-vous ajouter une note sur "Á hljómleikum".

    commentaires

    Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "Á hljómleikum".

    Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
    avatar

    Si ça avait pu m'arriver à moi...^^

    dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
    avatar

    hey, c'est pas ta chro la + longue ?? en tout cas l'Islande est en train d'offrir des vacances prolongées à des milliers de français, quel pays généreux !! (j'en connais 3 dans mon entourage, et encore, j'ai pas checké tout le monde)