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Amebix › Monolith

cd • 9 titres

  • 1Monolith
  • 2Nobodys Driving
  • 3The Power Remains
  • 4Time Bomb
  • 5Last Will And Testament
  • 6I.C.B.M.
  • 7Chain Reaction
  • 8Fallen From Grace
  • 9Coming Home

informations

Monolith a été enregistré et mixé à SAM Studios, Bristol, en Mai/Juin 1987 - Mixé par Amebix et Rockin Boy Sooty - Techniciens : Argenon de Bergerac , Ian de Bergerac - Ingé-son : Mr. Sooty

Artwork par The Baron

line up

The Baron (basse, voix), Spider [Arachno Blaster] (batterie, percussions), Cath (flûte), Stig da Pig ("geetar", choeurs), A. Droid (claviers), Arj (choeurs)

chronique

En voilà des qui emmerdaient bien la New Wave of British Heavy Metal… Et qui ne renonçaient pas pour autant à la jouissance sidérurgique. Amebix était un groupe à part, hybride total, écumant les squats et semant terreur et désolation tels des barbares modernes… Monolith est leur deuxième et dernier album, No sanctuary étant à l’origine un EP, tout aussi bourrin et lugubre que le premier. Un album qui a les qualités de ses défauts. À savoir : une production affreuse mais d’un brut total, évoquant de grands espaces parcourus à toute vitesse malgré un son crade et froid comme le tarmac au petit matin. Monomaniaque, en fait de monolithique. Comme souvent avec les albums au son "ingrat", une écoute au casque révèle une violence inattendue, et de sacrées sensations pour qui voudrait suivre des oreilles cette basse martyrisée, violentée. Le gros hic restant cette voix, semblable à celle de Lemmy, ce qui pourra en ravir certains cela dit, mais une chose est sûre : si vous n’avez jamais entendu le chant de Lemmy, ruez vous sur Amebix, vous pourriez bien vous prendre une tatane que peut ont eu la chance de se prendre, finalement ! Autre connivence, plus inattendue : on retrouve plusieurs tics d’écriture du black metal de l’époque : intros en arpèges clairs, au son gluant et froid des années 80 ; avant déchaînement soudain d’énergies contrariées, synthés glauques en fond, tapis distordu sans interruption, le tout avec un son de basse beaucoup trop caverneux et heavy pour n’être que du crust punk… On entend les doigts glisser sur les cordes, c’est un jeu brut, livré avec les bottes pleines de terre en bonus. Malgré leur réputation de squatteurs et de barges, Amebix revendique de n’avoir jamais vendu ses instruments, ni son âme au diable, ça va de soi. OK, il y a des synthés sur Monolith. Mais ce n’est que pour mieux faire ressortir ces grattes d’un autre âge, cette voix sludge avant l’heure, et surtout cette basse profonde et sourde, qui, elle, fait vraiment peur, et tranche sévèrement avec ce qu’on pourrait attendre d’un son estampillé 1987 ! En fait, le tout se soude en une sorte de coulée de boue déferlant à toute vitesse tel un glissement de terrain commandé par la foudre de Zeus… Et qu’on regarderait passer, impuissant, sans rien comprendre devant ce déchaînement de forces occultes. Une version cannibale des longues plages d’errance de Fields of the Nephilim ? On hallucine carrément en lisant le texte de The Power Remains : on est en plein dans les thèmes chers au black scandinave des 90’s ! Résurgence des forces du passé, d’une force occulte tapie au fond des sombres forêts, attendant son heure pour bondir et réveiller les mythes antiques du pays… "Our land / Sea and Sky", hurle le Baron… On croirait presque entendre Burzum ! En remplaçant toutefois par une voix Lemmy-ienne, surtout sur le final Coming Home et ses nappes de claviers gothiques à souhait. Les textes, c’est clairement ce qu’il y a de plus intéressant dans ce Monolith, recelant des thèmes proches de ceux explorés inlassablement par Jaz Coleman (le refrain hurlé de Chain Reaction, exhortant à la rébellion "utilisez votre tête, prenez le contrôle, ni dieu ni maître"), ici éructés sous la forme de slogans par le Baron, tel un vent de face qui fait voler les guitares acérées comme autant d’éclats métalliques, broyant l’air jusqu’à ce qu’il soit purifié. Car Amebix rejette en bloc le monde tel qu’il est en 87… Le constat est terrible, quels que soient les lyrics choisis, les Amebix apparaissent comme une bande de "mavericks", de bikers isolés de la société par leurs opinions, jugées extrêmes, en réalité celles d’anarchistes idéalistes, épris de liberté, pas vraiment violents mais souhaitant vivement la fin de l’ordre établi tant attendue, et ce quel qu’en soit les moyens. "To my wretched son I leave this gun / To slaughter all your race", finit par lâcher le Baron, la voix tremblante sous l’émotion et la rage… Là où les Sex Pistols introduisaient le germe de l’anarchie dans la jeunesse anglaise en voulant faire un coup commercial, Amebix reprend à son compte les combats de l’anarcho-punk qui en découlera pour sa musique en forme de constat “post-mouvement punk” en quelque sorte… C’est l’échec, comme après Mai 68. Tchatcher est au pouvoir, et les rêves encore un peu tièdes au début de la décennie ont clairement été congelés dans la kryptonite (pour être resservis hors contexte et noyés dans une masse d’informations 10 ans après, d’ailleurs). Avant la fin de l’année 87, Amebix, groupe maudit de la scène extrême anglaise, serait séparé, et tomberait dans l’oubli, eux qui n’avaient jamais trahi l’underground, irrécupérables parmi les irrécupérables. Leur reformation il y a deux ans est l’une des rares à être totalement justifiées et nécessaire, vu l’influence énorme du groupe et sa confidentialité de son vivant.

note       Publiée le lundi 19 avril 2010

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    born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

    les deux puent

    ericbaisons Envoyez un message privé àericbaisons

    ah bon?

    Jacques Capelovici Envoyez un message privé àJacques Capelovici

    Leur tout dernier est mieux que celui-ci

    Note donnée au disque :       
    Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
    avatar

    Très bon ce disque mais moins violent et intense que les deux autres. J'aime beaucoup malgré tout, il s'en dégage une ambiance bien sombre subtilement travaillée.

    Jacques Capelovici Envoyez un message privé àJacques Capelovici

    Quelques bon titres mai j’accroche moins à celui-ci, je préfère ce qui se fera dans Zygote.

    Note donnée au disque :