Darvulia › Mysticisme Macabre

Une infection. L'alliance des Venins était le bubon pustuleux qui enfle, Mysticisme Macabre est l'album qui le crève et répand sa lymphe partout. Après cinq années passées dans l'ombre, "Le Rituel des Sept Serpents" qui ouvre l'album vous replonge tout de suite dans le brouet dégueulasse du CD précédent : dissonances, riffs tourbillonants, voix d'écorché appuyée par moment par celle, infecte, d'une vieille sorcière des bois, le tout soutenu par un jeu de batterie impeccable et une basse -c'est assez rare pour le souligner- bien présente, le décor est posé. Plus véhémente que la précédente offrande, l'ambiance n'en est pas moins occulte, malsaine, morbide, pernicieuse, ce que vous voulez. Tout est moche ici et les bribes de paroles que l'on peut comprendre (à défaut de pouvoir les lire) ne font que renforcer le malaise. En cours de route, Darvulia n'as pas non plus oublié les petits passages rituels comme la fin de "Langues Répugnantes", où l'on pénètre l'espace de 2 minutes dans la cave crasseuse au sol gorgé de sang et jonché d'ossements, d'une sorcière sous Datura récitant une ode à Satan. D'ailleurs, en parlant de lui, on peux soupçonner les deux "apôtres de l'Ignominie" d'avoir passé un pacte avec quelques forces souterraines pour réussir à installer une atmosphère aussi maladive. Il n'y a qu'à écouter, par exemple, l'excellent "Terre de Nécropole", dont les riffs se transforment en un truc complètement nauséeux lorsque la voix débarque. En résumé, Darvulia nous sert ici un breuvage pestilentiel dont les relents délirogène peuvent vous rendre accro.