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Noriko Tujiko › Solo

  • 2007 • Mego eMEGO 078 • 1 CD

cd • 9 titres • 50:38 min

  • 1Magic
  • 2Sun!
  • 3Ending Kiss
  • 4Let Me See Your Face
  • 5Saigo No Chikyu
  • 6Gift
  • 7No Error In My Memory
  • 8Spot
  • 9In A Chinese Restaurant

informations

chronique

Tujiko Noriko ne peut faire que du Tujiko Noriko. Elle fait partie de ces artistes ayant créé un monde clos et autonome, véritable cocon synthétique dont se drapent les âmes esseulées, à l’ombre des enceintes, les nuits d’insomnie ou les soirs de cafard… A quoi s’attendre donc, lorsqu’elle revient avec une pochette pareille, faisant presque croire à une homonyme au premier abord, tant ce cliché de l’écolière japonaise kawai et naïve est loin de l’univers ambigu de Noriko. C’était sans compter l’humour joueur de la japonaise, qui ironise ici sur son statut d’égérie underground, et sur le fait que ses fans la réclamaient elle toute seule après une longue série de collaborations… "Solo", enfin, comme elle le chante d’une voix étrangement angoissée et poignante sur l’instable Gift, peut-être le titre le plus fort de cet album. Et si je vous dis que cet album est peut-être son meilleur, vous avez une idée de la chose. Solo est un sanctuaire dans lequel il est aisé de se perdre, écoutes après écoutes. Noriko a tout fait elle-même sur ce disque 100% electronique, dont la seule incartade est une guitare post-rock interloquée sur Endless Kiss, véritable shoot de mélancolie en intra-veineuse, tout comme Saigo no chikyu et sa fragilité à la Stina Nordenstam, d’ailleurs secondée par une voix masculine, ce qui fait encore un peu mentir le titre. Mais ces deux chansons exceptées, nous sommes seuls dans la psyché étrange de cette fille qui semble si distante, si lointaine, comme vivant dans une galaxie éloignée… Détrompez-vous, la frêle et blanche Tujiko vit désormais à Senlis, à côté de Paris, plus connue comme la ville de Seraphine de Senlis, peintre inclassable et mystique du début du siècle. Un drôle de hasard quand on connaît les toiles de Séraphine, elles aussi empreintes de cette naïveté et de cette délicatesse féminines si troublantes… Le génie de Tujiko Noriko est de ne nous susurrer que quelque mots à l’oreille, formant une petite mélopée très simple, sous laquelle une vie ardente et fourmillante se déploie parmi le gazouillis des machines, libre de se développer à l’infini pour soutenir les "lalala" seuls et désespérés de la dame… (Let me see your face). On peut penser à la concision de certains titres de Björk, comme You’ve been flirting again, qui vont droit au cœur sans s’embarrasser de détours inutiles. Dommage, par contre, qu’un album qui commence aussi brillamment (Magic, et sa rythmique létale), se termine aussi tièdement, comme avec Gift, Noriko avait donné le meilleur d’elle-même, et n’osait nous laisser sur une note si bouleversante…

note       Publiée le dimanche 11 avril 2010

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