Mellow Candle › Swaddling Songs

La musique folk britannique a provoqué la réponse du demi-frère irlandais : "Swaddling Songs", le seul recueil publié par le groupe Mellow Candle, originaire de Dublin. Outre l'attrait provoqué par la rareté de l'objet, l'élément intéressant de ce disque est heureusement en relation directe avec la musique qui nous est proposée. En comparaison avec l'album de Tudor Lodge, publié quelques mois plus tôt, il est amusant de constater que la richesse des arrangements est ici nettement supérieure alors que le groupe ne jouit d'aucun apport extérieur. Il y a, de fait, une plus grande recherche dans la création des ambiances, héritée sans doute de l'approche psychédélique qu'on retrouve ici par bribes sans pour autant tomber dans des débordements hallucinogènes. "Heaven Heath" semble plus traditionnel dans sa forme. Si les inflexions de son écriture et le solo de clavecin qui l'accompagnent le raccroche d'une certaine manière à la culture dite classique, on peut aussi imaginer que le pont entre les deux soit Yes et, à travers lui, les multiples manifestations de Rick Wakeman. C'est encore à Yes qu'on pense pour les harmonies vocales disséminées ça et là, ou pour les parties de guitare électrique déployées sur le titre bonus "Lonely Man", enregistré pourtant en 1968. La seconde partie de l'album semble un peu plus nerveuse, remuée par des rythmiques soutenues qui contrastent avec l'entrée en matière plus féérique assurée par des plages comme "Sheep Season" ou "Silversong", à grand renfort d'effets d'écho et de delay sur les voix ou encore d'un clavier fantomatique. Mellow Candle pourrait peut-être plaire à celles et ceux qui considèrent l'expérience Renaissance imbuvable en raison de leurs inclinaisons progressives. Le groupe de Clodagh Simonds et Dave Williams privilégie en effet nuance et efficacité.