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Health › Get color
- 2009 • Lovepump United Records LPU028 • 1 CD digipack
cd • 9 titres • 38:00 min
- 1In Heat
- 2Die Slow
- 3Nice Girls
- 4Death+
- 5Before Tigers
- 6Severin
- 7Eat Flesh
- 8We Are Water
- 9In Violet
extraits vidéo
informations
Produit et mixé par Health - Mixé par Nanny Mieto et Shane Smith - Ingé-son : Health
"This record should be played at a minimum of 90db" (note du chroniqueur : j'ai pas mesuré, mais à bombe ça le fait carrément)
line up
Jake Duzsik, John Famiglietti, Jupiter Keyes, BJ Miller
chronique
- dreampop / noise > dreamnoise?
Contrairement aux paquets de clopes, c'est marqué "Santé", alors qu'il s'agit bien de drogue. Il semblerait qu'au point où nous en sommes, l'industrie du disque soit suffisamment moribonde et internet suffisamment maîtrisé (selon le principe des vases communicants, comme qui dirait) pour que tout puisse arriver, et chose impensable il y a encore quelque années : arriver jusqu'à nous instantanément. Get Color, deuxième album de Health, survenant après un premier éponyme et un album de remixes qui annonçait - justement - la couleur (ultra-moderne et cinglante) est encore une de ces surprises qu'il fait bon se manger dans la face lors des longues soirées d'hiver flétries. Pourtant, je n'attendais strictement rien de ce groupe vaguement arty, recelant un designer dans ses rangs qui se fait plaisir sur les nombreux t-shirts destinés à leurs fans, et faisant partie de la longue cohorte de jeunots ayant découvert le noise rock sur le tard au court de la décennie fraîchement écoulée. Mouais, un groupe de noise de plus, avec un look de groupe électro hype tombé de la dernière pluie, qui semble conceptualiser tout ce qu'il touche en se prenant pour Sonic Youth, m'étais-je dit... Tout cela est vrai. Rien que les titres de chanson peuvent donner envie de distribuer des claques comme Eric Besson des tickets d'avion pour l'Afghanistan gratos. Sauf que Get Color, vous l'aurez deviné si j'arrive à faire court et que la note n'est pas enterrée 20cm plus bas, est déjà en soi une claquasse purulente dont vous ne vous relèverez pas. Si vous suivez les instructions d'écoute notées dans le classieux digipack, vous devriez commencer par sursauter en baissant le son et vous demander si vous n'avez pas enfourné un disque de Masonna ou de Alec Empire par mégarde. Visiblement, Get Color se veut un disque-manifeste, à écouter d'une traite, subissant chaque kick de batterie avec une jouissance non feinte, admirant les traînées de guitare (où est-ce de l'électronique savamment effilochée?) bleutées s'évaporant au loin, le tout non sans halluciner devant ce chant rêveur, d'une audace sans bornes, aussi abstrait que du Liz Fraser et évoquant pour le coup une version "tabasse-sévère" de My Bloody Valentine. Les strates de bruit blanc déferlent ici avec toute la puissance qu'une production dernier cri peut octroyer, mais sans l'espèce de continuité berçante du shoegaze... Non, là, on a affaire à une sorte d'Indus éthéré, martelant les mêmes rafales de noise comme le ressac d'une mer de napalm sur une plage de verre pilé. Imaginez que vous êtes attaché dessus, tel un Tantale bienheureux, et que le plaisir remplace la douleur, sous ce soleil de lumière HMV. Le bourrinage noise rock est bien là, mais c'est le seul repère auquel se raccrocher : la voix est totalement ailleurs, lassée, vide, androgyne et pas vraiment humaine ; et l'harmonie aussi, tiens, est partie voir ailleurs si la structure y était. Il y a bien cette espèce de marche irrésistible qu'est Die Slow, et l'apothéose We Are Water, plaie béante toute fraiche d'où soufflent des vents marins presque mélodiques, mais à part ça, Get Color n'est que volcan binaire, jets d'ether sulfurisé expulsés par un kärcher asmathique et tornades de méthane corrosives. Un skeud vivifiant, et enthousiasmant pour le futur, car coupant pas mal d'amarres avec le passé. A ce train-là, va falloir commencer à inventer des nouveaux mots, car l'espace alloué pour mettre les genres musicaux ne sera bientôt plus assez grand, ni, et surtout, assez juste.
note Publiée le dimanche 4 avril 2010
Dans le même esprit, dariev stands vous recommande...

Lightning Bolt
Earthly delights

My Bloody Valentine
Loveless

Big Black
Songs about fucking
Certains titres de Big Black comme "Passing Complexion", sur Atomizer, annoncent le son de Health avec une acuité surprenante...

Rapeman
Two Nuns And A Pack Mule
... Mais pas autant que Rapeman, qui a visiblement traumatisé Health... S'ils étaient les seuls...
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Note moyenne 10 votes
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- merci pour le fusil... › Envoyez un message privé àmerci pour le fusil...
Si l'on met de côté le Thom Yorke-like gémissant, une mignonne réussite de rock-bruit sucré et dansable.
- A.Z.O.T › Envoyez un message privé àA.Z.O.T
Eat flesh !
- Note donnée au disque :
- Raven › Envoyez un message privé àRaven
le son bien torse-bombé abrasif est un peu là comme tous ces gros accessoires noisy bling bling de série qui sont là pour faire diversion quand y a du vide, enfin ça c'est ce qu'on se dit au début, parce qu'en fait non, ils ont le son perso et ce qui va avec, un peu comme les Jesus & Mary Chain ou zZz, enfin j'aime beaucoup l'ambiance et le filingue de cette petite merde et je pense qu'elle va bien tourner grâce à cousin dariev, voilà...
- Note donnée au disque :
- dariev stands › Envoyez un message privé àdariev stands
nouvelle video dans le même ton que la précédente, terrible
- MachO))) › Envoyez un message privé àMachO)))
Ca manque de dancefloor!