Quelque chose venu d'Italie mais différent de ce que je vous chronique habituellement...C'est en effet du côté des Kingsmen, des Phantom Surfers, des Sonics et des Satan's pilgrims que les Italiens de Hangee V pêchent leurs influences. Oui, les amis, du garage surf made in Cagliari ! Vêtements noirs, lunettes de soleil sont de rigueur pour une musique garage au son cru, aux orgues glacés noyés de réverbération et au chant barré. Dans l'intention, rien à dire, tout est là, les atmosphères 'on a enregistré dans notre cave laquelle sert accessoirement de crypte' correspondent aux attentes, la pêche rockabilly sauvage vous secoue les articulations, les orgues fantômatiques font glisser un petit frisson glacé le long de la colone vertébrale et quelques belles parties de guitare dans la tradition des Shadows (l'instrumental 'Batman') sont à relever. Les faiblesses, car il y en a, se situent du côté du chant; Piergiorgio a un timbre grésillant que je trouve un peu désagréable même si on s'y fait; plus grave, il est mixé en retrait par rapport à la musique et par moment se fond assez mal dans le tout. Du coup, quand les choeurs en viennent à sonner plus fort que le chant principal, l'impression de maladresse peut déranger ('Cherry Lee', une bonne chanson pourtant, 'It's not time'). Il s'agit du premier disque du groupe et si visiblement, niveau musical, ils n'ont pas trop de problème, niveau production, ils ont encore à apprendre (le son grésillant agaçant de la guitare de 'It's not time', le mastering malheureux). Heureusement, quelques pièces surf telles que 'Space rats', 'Batman' (la meilleure de l'album) ou un 'Go away' très marqué du sceau des Kinks équilibrent quelque peu le tout. N'en demeure pas moins que malgré un potentiel certain, les Hangee V ont encore des progrès à faire pour rendre leur musique agréable à l'écoute. A l'heure de la sortie de leur second opus, souhaitons qu'ils aient corrigé ces défauts.