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Joe Henderson › Inner Urge
informations
Van Gelder Studio, Englewood Cliffs, New Jersey, États-Unis, 30 novembre 1964
line up
Bob Cranshaw (contrebasse), Joe Henderson (saxophone ténor), Elvin Jones (batterie), McCoy Tyner (piano)
chronique
- hard bop
Avec "Inner Urge", c'est une toute autre histoire. Déjà, pour commencer, Joe Henderson décide d'évoluer en quartette, mettant toute la lumière sur son jeu, devenant de fait le leader incontestable, le soliste lumière de la session. McCoy Tyner et Elvin Jones l'accompagnent à nouveau, rendant l'entreprise d'autant plus excitante à l'idée d'entendre ces deux-là se frotter à la grammaire d'un autre ténor. Et cette fois, c'est Bob Cranshaw, qu'on a l'habitude de voir évoluer aux côtés de Sonny Rollins, qui fera trembler les cordes de sa contrebasse. Le casting est faut-il croire d'une haute teneur symbolique. Très vite, dans le développement nébuleux de son thème, on perçoit que "Inner Urge", le titre comme l'album d'ailleurs, sera une affaire beaucoup plus personnelle, le saxophoniste mettant sur le tapis ses démons intérieurs, tripatouillant dans la mélasse de ses accords contrariés l'élément déclencheur d'une mise en perspective sincère et profonde. Sur la plage titre, mais encore sur "Isotope", et même "El Barrio", tous trois signés de sa plume, tous trois pourtant développés dans des atmosphères dissemblables, c'est le tourment, le questionnement, le doute qui laisse entendre son fort écho intérieur. Seul à tenir le crachoir, Henderson se montre particulièrement inspiré et habite ses solii comme jamais. "Inner Urge", son inquiétante mise en bouche où le tourment prend le pas sur tout le reste, "Isotope" à l'écriture millimétrée faite de contrepoints jubilatoires, et l'exotique "El Barrio", vagabondage modal de grande classe, élèvent à eux seuls ce disque dans les hautes strates des tous grands disques jazz de l'époque. En l'absence d'une seconde plume, Henderson jette son dévolu sur deux standards histoire de sceller le sort de cette rencontre au sommet ; "You Know I Care" de Duke Pearson et le "Night and Day" de Cole Porter qu'il transfigure de son inégalable talent à enrober les mélodies de sa propre formule magique. L'aura noire qui se dégage de ce "Inner Urge" en fait un disque des plus recommandables.
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- Ultimex › Envoyez un message privé àUltimex
Si je devais en garder qu'un de disque "de Hard bop coltranien sans Coltrane" ça serait le Basra de Pete L.
Avec Henderson au sax, on y revient.
- Note donnée au disque :
- Reflection › Envoyez un message privé àReflection
Un peu déçu à la réécoute ici... la remarque de Heirophant est dure... mais il y a un peu de vrai. Coltrane a énormément inspiré et il y a tout un tas de disque "dans la même veine" mais qui ne présente pas le même aura/flamme (ou alors ca m'a un peu lassé...). Si je devais en garder qu'un de disque "de Hard bop coltranien sans Coltrane" ça serait le Basra de Pete L.
- Ultimex › Envoyez un message privé àUltimex
El barrio est, effectivement, magnifique. Quant au reste, il est très inspiré. Un bien bel album donc, avec, pour ne rien gâcher, un line-up de rêve.
Plus que pas mal, pour du soi-disant sous-sous-sous-sous Coltrane, du Coltrane pour les nuls quoi.
- Note donnée au disque :
- Giboulou › Envoyez un message privé àGiboulou
Ouais, ben avec les années, cet album se hisse très haut dans mon panthéon perso. Pour la plage titre, évidemment. Mais surtout pour El Barrio. C'est marrant, j'y revenais à ce disque pour sa face A. Mais depuis quelques temps, c'est lorsque je lance la face B (et donc ce El Barrio) que ça me scie les pattes. Cette intro, le pattern de Jones, pfiou quelle classe. Et dire qu'il s'agit de "sous sous Coltrane" pour certains...
Message édité le 19-11-2022 à 17:00 par Giboulou
- Note donnée au disque :
- heirophant › Envoyez un message privé àheirophant
C'est pas mal, mais ça fait vraiment sous-sous-sous-sous Coltrane. Du Coltrane pour les nuls quoi.