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Deschamps › Moonfake

cd • 7 titres • 52:35 min

  • 1Theme from Moonfake
  • 2Cold
  • 3Sacklunch
  • 4Harmonpiano
  • 5Depakine
  • 6Folk !
  • 7Heywedontgiveafuck

informations

2008, Marseille

Photo by Alexa

line up

Laurent & Alexa

chronique

Deux ans après "mouvements dans l'espace", Deschamps, désormais bel et bien dans une configuration de duo (Laurent et Alexa), fait suite à un
premier album pionnier du motorik dans la très peu Krautrock ville de Marseille. Moonfake est un de ces titres évocateurs, tant par l'image qu'il suscite
dans l'inconscient (une lune artificielle, en polystyrène par exemple), que par les références musicales que ces deux boulimiques de musiques
amènent avec eux, Moonshake étant non seulement un groupe dans la mouvance Stereolab/Laïka des années 90, mais aussi et avant tout le titre d'un morceau
de Can. Toutefois, ne pas pousser Deschamps dans l'escarcelle ingrate des groupes "écrasés par leurs influences"... Le duo n'évoque aucune nostalgie particulière,
aucune propension aux mélodies pop, aucune inflexion post-rock. Un en mot : leur musique est inclassable, d'une originalité qui se révèle aux fil des écoutes.
En faisant passer la répétition avant les fameuses "montées" propres à trop de musiques instrumentales, ils se rapprochent ainsi plus de la musique minimaliste
de Terry Riley voire de la Noise (certains titres en arrivent, sans qu'on ne l'ait vraiment vu venir - le mixage est fourbasse - à de beaux déchirements sonores) que d'un éventuel
revival krautrock/space rock à la Turzi. Homogène et plutôt difficile d'accès, Moonfake est un disque austère, voire monacal, beaucoup plus abouti
que le premier album. Le son évoque une production Conny Plank, sèche et anguleuse, mais avec cette rondeur analogique toujours présente. On imagine à l'écoute
une tribu de robots-jouets punks isolés dans une grotte sous la surface lunaire, ayant développé leur propre forme de romantisme musical au fil des années,
par la force de l'évolution isolée du reste du monde. Très difficile de citer un titre plutôt qu'un autre, malgré leur variété et leur singularité...
Theme from moonfake et Cold semblent au dessus du lot, dans un style mélancolique et pourtant ne concédant rien de son aura "robotique" qui pourrait bien
devenir la signature du groupe. Les microscopiques résidus d'enfance et de naïveté présents dans Sacklunch et Depakine (dont le semple semble provenir d'un
vieux 45 tours de Cyndi Lauper), perdus dans un désert battu en brèche par les vents stellaires, n'en sont que plus intrigants. Seul regret : l'aspect un
peu trop timoré de l'ensemble, trop harmonieux et tranquillement binaire pour exploiter la bizarrerie à l'œuvre ici. Pas grave : Moonfake, dans sa lenteur
et dans son impassible métronomie, dévoile le vrai potentiel de Deschamps : le temps joue pour eux, ils ne peuvent que grandir, et zoomer toujours plus près,
exacerbant les moindre détails à chaque boucle rythmique.

note       Publiée le vendredi 12 mars 2010

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