Bionight › Resonance of the Spirit

Ce dernier album de Bionight risque de surprendre bien des fans de par son approche très intimiste. Avec Resonance of the Spirit, le duo Italien explore les sentes bien connues de ses origines avec une MÉ empreinte d’une émouvante mélancolie. Une rêverie, tantôt douce tantôt sombre, orchestrée avec un très beau mélange d’instruments conventionnels et électroniques, sculptant une musique aux frontières des vagues d’une âme aux milles tourments.
Une zithar ouvre les premiers accords de Thru The Swamps et de Resonance of the Spirit. Un bref titre acoustique dont les origines pourraient être Californiennes, génération ‘’Peace and Love’’, avec une suave douceur onirique qui flotte autour d’un doux synthé mellotronné aux enveloppes musicales aussi intenses qu’immergeantes. Cette tendresse musicale, où une zithar fraye pour la toute première fois sur une œuvre de Bionight, se retrouve autant sur le dramatique Sentiero et les solitaires Pendulums et Antiforse étalant ainsi les bases de cette atmosphère angélique qui gravite autour du 8ième opus de Bionight. Elle sert aussi d’introduction à des titres plus élaborés, tel Sky Road et sa flûte enchantée qui rêve sur les accords d’une zithar esseulée. Cette douce intro morphique, embaumée de chœurs astraux, s’enflamme en mi-parcours avec une ligne séquentielle houleuse. Une séquence encerclée d’un synthé aux lourdes ondes ondoyantes dont les résonnances se perdent sur une autre séquence aux oscillations qui ondulent parmi des lamentations et souffles spectraux. Un titre lourd et sombre qui nous plonge dans une ambiance cauchemardesque, tout comme le puissant Narem et sa lourde séquence qui chevauche les plaines d’une nuit méphistophélique. Crisalide habille la même structure de dualité émotive que Sky Road. Sauf que l’intro est parfumée de doux accords de piano, avant qu’une séquence bondissante moule une rythmique chaotique appuyée d’une belle structure de basse et couverte d’un dense mellotron aux brumes ocrées. Au travers cette romance frivole, le séquenceur courtise ce léger piano, avant de subdiviser sa cadence avec des accords aux échos qui sautillent nerveusement sur une finale où le rythme sauvage croise une émotion fragmentée. Un très beau morceau, bien exploité tout comme le tumultueux Golden Desert et sa séquence en spirale qui emboîte le pas à une douce intro éthérée, pour exploser sur de lourdes percussions et de multiples solos de synthé et d’e-guitares qui gravitent autour de lourds riffs. Looking Into The Water et Il Sole sont 2 très beaux morceaux d’une harmonieusité avoisinant le New Age et les effluves d’Afterpost et Songswell. Ça coule très bien dans l’esprit de Resonance of the Spirit. Un album où les tendres et romanesques harmonies croisent des complexités musicales digne des beaux mouvements de la Berlin School, je pense notamment à Sky Road, Crisalide et Golden Desert. Des perles de MÉ aux séquences lourdes et aux structures complexes qui s’amalgament avec célestinité dans cet album où la mélancolie est aux portes d’un voyage musical très émouvant.