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Yello › Claro Que Si

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Raven      vendredi 10 mars 2023 - 23:10
GinSoakedBoy      mardi 22 avril 2014 - 19:51
stankey      mercredi 26 décembre 2012 - 14:05
mroctobre      samedi 8 septembre 2012 - 02:19
Neocreed      samedi 27 février 2010 - 15:47
born to gulo      mardi 9 février 2010 - 08:26
sergent_BUCK      lundi 8 février 2010 - 03:51
Procrastin      vendredi 24 avril 2020 - 14:49
tritium_v      jeudi 9 juillet 2015 - 10:51
MaxwellsDemon      vendredi 30 avril 2010 - 18:06
zugal21      vendredi 30 avril 2010 - 17:41
E. Jumbo      vendredi 19 février 2010 - 01:23
cyberghost      lundi 8 février 2010 - 11:36
Seijitsu      jeudi 29 avril 2021 - 14:11
shinjuku thief      lundi 8 février 2010 - 17:33
Møjo      lundi 8 février 2010 - 09:46
taliesin      vendredi 24 août 2012 - 09:53

cd • 10 titres • 37:56 min

  • 1Daily Disco
  • 2No More Roger
  • 3Take It All
  • 4The Evening's Young
  • 5She's Got A Gun
  • 6Ballet Mecanique
  • 7Cuad El Habib
  • 8The Lorry
  • 9Homer Hossa
  • 10Pinball Cha Cha

informations

Le remaster digipack 2005 comme tous les autres jusqu'à Flag contient quelques titres bonus (inédits, live ou remixes) : 11/ Tub Dub (tiré de l'album de remixes The New Mix in One Go / 1986) - 12/ She's Got a Gun (version live enregistrée au Palladium en 1985, présente sur la face-B du single Goldrush / 1986) - 13/ Daily Disco (tiré de l'album de remixes The New Mix in One Go / 1986) - 14/ Evening's Young (tiré de l'album de remixes The New Mix in One Go / 1986) - 15/ Pinball Cha Cha (remix présent à l'origine sur l'édition 33 tours anglaise / 1983) - 16/ Desire for Desire (face-B du 33 tours allemand de You Gotta Say Yes to Another Excess / 1983)

line up

Dieter Meier (voix), Boris Blank (musique), Chico Hablas (guitare), Beat Ash (percussions), Zine El Abidine (chant sur "Cuad El Habib")

chronique

  • synth pop insolite

La Lune est verte. La nuit, turquoise. Cette histoire-là se terminera au pied d’un flipper, au rythme d’un cha-cha-cha androïde, dans un de ces bars comme on en trouvait que dans les années 80, à côté de boîtes du même acabit. Confortablement glauques, pour ainsi dire. Y’a pas que les bords de verre à cocktail qui sont givrés, dans ce bar-là. Le bar tender (on ne dit pas barman à moins de croire qu’il s’agit un humain, on dit "tender" - comme dans "Love me tender") de la boîte a de vieux airs de Vincent Price, mais un Vincent Price qui aurait joué dans Tron. Les clients sont assez fascinants, si on fait fi des lego et playmobil qui se trémoussent sur la piste de danse en gestes mécaniques : de gauche à droite, un débile en camisole qui tape sa tête contre le comptoir pour qu’on remplisse son verre imaginaire, une vendeuse de charmes qui se prend pour Rita Hayworth et qui s’appelle Sue, un privé à tête d’ornithorynque assis dans le fond, qui reluque toutes les quinze secondes par-dessus son épaule comme si la banquette arrière allait lui manger son trench-coat… le tableau est cocasse. J’engage un flirt avec la miss en sirotant mon Marie Brizard-Curaçao-Get 31, sous les néons bleutés du boui-boui, tandis que Price joue du shaker en gardant un œil sur le bifton qu’a laissé le dernier matelot, comme s’il s’attendait à ce que ceux qui ne sont pas en camisole le chipent. La sono laisse cracher à pleins tubes le Disco Quotidien, et on sentirait comme un vent glacé nous passer sur la nuque, un furtif instant… les synthés sans doute, mh oui c’est sûrement ça… bien sûr. Ornithorynque-man assure les refrains et le cinoque nous assomme les couplets en prenant Sue à parti, la langue pendante. Ils veulent la voir bouger, danser, toute la nuit... moi aussi. La réalité n’est pas ce qu’elle est ici : les silhouettes sont trop géométriques. Des triangles pour les têtes et des polygones pour les troncs ou genre, un peu comme l’esthétique du cendrier St Raph dans lequel je laisse tomber les cendres de ma 100s... Vincent joue au crooner avec son vocoder pourri chipé à Kraftwerk, sur un beat claudiquant sorti d’on ne sait où… l’ambiance vire de plus en plus au Buffet Froid, c’est net. Tous ne sont pourtant que personnages sortis de mon imagination multizophrène, alors je me dis "relax". La suite des évènements n’est qu’affaire de rythmes, de trip technoïde & de danses traditionnelles recyclées par R2D2 & HAL 9000, de cartoon, aussi. Les Residents nous surveillent du coin de leur œil géant depuis le début, je viens d’entraver leur présence, ils étaient planqués derrière le juke-box les salauds !... Mmmh. Relax. Dansons un peu. Parlons en dansant. Je raconte mes voyages à Sue, prenant tour à tour le rôle du maître chanteur, de l'escroc, ou du flic cliché de polar qui bercé par son sifflotement nonchalant et ses pas solitaires se réverbérant dans les ruelles traque cette tueuse d'hommes qui porte un revolver à la cheville. Je vis tout ça ou en donne la parfaite illusion, pourtant… car je suis un acteur. Je suis Vince, le sinoque et l’ornithorynque, ma belle. Et chaque film, et chaque vie que j’ai vécus, je ne les ai pas vécus vraiment : c’est un rôle savamment préparé et interprété sur un canapé en cuir de lounge 4 étoiles, mais 3 minutes me suffisent et me suffiront toujours pour faire croire que je suis allé à Venise, Rio de Janeiro, Marrakech, Pékin, que j’ai joué aux divas sur la Toundra avant de devenir gigolo dans un hôtel parisien pour finir dans la banlieue grise, sans jamais sortir de ma minuscule Suisse, ni changer de tenue. Smoking. Je ne suis qu’un caméléon un peu fou pris dans la glace des rythmes et machines de cette nouvelle vague. Millionnaire Helvète qui s’invente toutes ses vies entre deux parties de golf. Tête d’affiche de la filmographie synthétique & métissée de Blank, mythomane grandiose qui cache les performances les plus extravagantes sous son plastron immaculé. L’ami Blank ne fait pas que porter la moustache comme votre non-serviteur : il pilote mieux que quiconque ces claviers magiques, ceux qui impriment des paysages tout autour, le décor est souvent à s’y méprendre mais le son ne trompe pas : rêve ou cauchemar, tout est synthétique, froid, parfois même spatial, même quand le rythme vient des pays chauds. Les années freezer et leurs formidables soleils en PVC. B.B. est le réalisateur, je suis l’acteur, et je me coltine même la plupart des rôles secondaires, par goût de l’aventure. À bord de ce vaisseau à rêves pop & synthétique, nous avons trouvé notre mode de fonctionnement. Si cette nouvelle histoire au parfum de dadaïsme mentholé & d’After Hours laisse augurer moult nuits de folie futures et n’a pas la variété de teinte des suivantes, elle en a l’audace et une noirceur bien plus tangible. Elle restera aussi celle qui, dans cette riche œuvre qui est la nôtre, aura le plus trahi l’endroit où nous nous trouvons réellement tous les deux : la cellule capitonnée.

note       Publiée le lundi 8 février 2010

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Procrastin Envoyez un message privé àProcrastin

C'est pas la première fois que le Gash de Foetus me fait atterrir ici!

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sergent_BUCK Envoyez un message privé àsergent_BUCK
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il était temps !

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born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

Leur sommet sans hésiter.

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Raven Envoyez un message privé àRaven
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Passage à Six, et à niveau dans une dimension unique : la sienne. Cette cellule est une Ville, mon capiton ! J'en change ma note : Claro que Do !

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luhje Envoyez un message privé àluhje

Pas le meilleur de leurs chef d'oeuvre mais l'ambiance est, comme dans son successeur, très cohérente et à la fois dépaysante à chaque titre ... Au delà des tubes, No More Roger et BAllet Mecanique sont de délicieuses étrangetés, avec des sons assez inouis ! Plus abouti et mature que leur Solid Pleasure