Ron Boots › Beyond the Boundaries of Twilight

C’est dans une anarchie métallique complète que débute Cradle of Life. Métal sur métal, dans une ambiance truffée de souffles cosmiques, Cradle of Live avance à tâtons vers un corridor d’harmonie, moulé par des chœurs dont les souffles s’entremêlent aux oblongues strates synthétisées. À quoi devait-on s’attendre de plus d’un titre introductif pour un concert présenté dans un planétarium? Beyond the Boundaries of Twilight est le dernier d’une série de concerts que Ron Boots a performé dans les planétariums au cours des dernières années. Accompagné de Frank Dorittke (F.D. Project) aux guitares, le synthésiste Hollandais offre en Beyond the Boundaries of Twilight sa vision d’un monde parallèle avec une musique qui mélange savoureusement les passages ambiants aux nombreuses structures animées.
Si l’intro de Cradle of Light est caustique, son éveil et son essor passe par un superbe passage ambiant digne des sublimes paysages de Chronos. Une basse éveille une structure aux souffles synthétisés larmoyants par une série de pulsations qui plongent Cradle of Light vers une structure plus rock progressive qu’électronique, nourrie par la guitare de Dorittke, une bonne rythmique moulée dans des claviers aux insertions cosmiques et des percussions qui martèlent un rythme soutenu. C’est sous les cerceaux intemporels de The Story, qui roulent en boucles dans un corridor cosmique, que Ron Boots fait une narration de sa conception musicale autour de Beyond the Boundaries of Twilight. Un titre qui souffle sur une structure musicale tranquille, aux effets sonores papillonnants, qui glisse amoureusement vers le superbe At the Dawn of Life et sa structure mielleuse où l’ambiance éthérée des espaces infinies se vit au travers un synthé aux arpèges cristallins qui flottent entre deux sphères, alors qu’une douce batterie résonne ses peaux dans les confins cosmiques qui illuminent nos imaginations. In the Skies plonge directement vers un rythme animé de séquences nerveuses qui hoquètent un tempo saccadé et martelé par de bonnes percussions électroniques, sous un superbe manteau mellotronné. Les solos de synthé fusent de toutes parts et sont joint par la mordante guitare de Frank Dorittke qui ajoute encore plus de puissance à un titre lourd et animé, dont les solos s’entrecroisent sur une rythmique endiablée qui, tranquillement s’épuise et cogite dans une structure ambiante et caustique. Des pulsations bondissantes préparent une renaissance rythmique qui sera moins bouillonnante, mais tout autant lourde avec une guitare très acuité qui se moule à merveilles aux solos de Boots dans ce qui devient une belle fusion de musique électronique et progressive. Après le très atmosphérique et énigmatique The Vastness of Space, Galactic Traveller présente une sombre cadence saupoudrée d’arpèges sautillants qui flottent en suspension dans un univers cosmique où le synthé prédomine de ses solos aux souffles apocalyptiques qui balaient l’espace de faisceaux musicaux intenses. Un Blade Runner contemporain sur un doux tempo très cosmique. Après une intro morphique Sunrise on FarPoint Station émerge des brumes cosmiques avec une série de percussions aux doublons échotiques qui tablent une rythmique aux lourdes pulsations, sous l’emprise d’un opaque voile mellotronné. Un titre peu commode où le rythme ondule sur une belle ligne de basse roulant en cascade, mais qui est en constant tiraillement avec une nébulosité stagnante, où percussions aux papillonnements métalliques et synthé ocré sont les prémices d’une étrange mélodie cosmique. Très émouvant, Heroes est un titre qui dépeint parfaitement son orientation conceptuelle avec un doux synthé aux souffles juxtaposés, dont un épouse à perfection une flûte solitaire qui siffle ses harmonies au dessus des brumes mellotronnées. De fines percussions résonnent de leurs échos parmi des chœurs chimériques qui se moulent avec finesse et compassion à ce titre hyper mélodieux qui atteint son apothéose avec la guitare un peu isolée de Frank Dorittke. Une des très belles mélodies de 2009 où rien n’est laissé au hasard, même pas ces petites clochettes qui enrobent Heroes de son cachet si émotif. Avec son approche très Floydienne, Giants in the Skies est un habile mélange de blues progressif et de MÉ contemporaine avec l’excellente guitare de FD Project qui crache de lourds solos sensuels sur un tempo lascif et lourd où les claviers nous plonge au chœur de Wish you Where Here.
Beyond the Boundaries of Twilight est un autre bijou signé Ron Boots. Le synthésiste Hollandais offre un habile amalgame d’une MÉ ambiante et animée de séquences sobres, mais alimenté par de belles percussions électroniques. Il y a de superbes titres dans cette œuvre qui caresse les romanesques effluves d’une MÉ contemporaine tout en flirtant avec une approche plus rock progressive avec la présence de Frank Dorittke aux guitares. Un très bel album qui figure dans le Top 10 de 2009.