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Edward Grieg (1843-1907) › Sonate pour violoncelle et piano

cd2 • 6 titres • 53:19 min

  • Sonate pour violon et piano n°3 en ut mineur, Op.45 (1886-7)|25:02
  • 11.Allegro molto ed appassionato9:48
  • 22.Allegretto espressivo alla romanza7:16
  • 33.Allegro animato7:58
  • Sonate pour violoncelle et piano en la mineur, Op.36 (1883)|27:58
  • 41.Allegro agitato9:10
  • 52.Andante molto tranquillo6:46
  • 63.Allegro molto e marcato12:02

informations

Enregistré au conservatoire de Moscou de septembre à novembre 1991. Ingénieur et directeur artistique : Edward Shakhnazaryan.

line up

Op. 36 : Alexandre Roudine (violoncelle); Vladimir Skanavi (piano)

chronique

La gravité, l'acoustique rugueuse, la souplesse ralentie de cordes plus puissantes, mais aussi la chaleur plus profonde de ses basses colorées : le violoncelle convenait à Grieg sans doute plus foncièrement que le violon, l'instrument roi des terres du nord. Usant avec sagesse du pouvoir plus atmosphérique, ténébreux des cordes graves, le norvégien laissa plus volontiers la parole au piano comme soliste, dans cet opus 36, qu'il ne le fit dans ses sonates avec violon. Au clavier, l'auteur des "Pièces Lyriques" fait forcément mouche : son génie de la mélodie, son art harmonique unique, fruit de la culture populaire norvégienne, et au delà scandinave, qui usait du changement de mode comme le reste de l'europe n'avait jamais osé, ouvrant ainsi la porte à l'explosion impressionniste, atteignent une nouvelle fois des territoires acoustiques et émotionnels d'une beauté extraordinaire; jouant et révélant toutes les nuances de la nostalgie comme aucun autre que lui ne fût capable de le faire. De la petite larme au sourire en passant pour tous les regrets, les souvenirs, les espoirs envolés. Il arrive que le violoncelle parle tout seul, son langage solennel quelque peu attendri par la beauté douce des souplesses mélodiques. Sans doute mieux comblé par les ombres inhérentes au chant du violoncelle qu'il ne l'était par le volatile violon, le compositeur n'éprouve guère le besoin d'oeuvrer dans la violence, dans la tempête. La douce mélancolie du piano qui pleure à l'occasion, l'incoercible tristesse qui sourd dans les silences, la pénombre constante jouée au violoncelle sont assez d'éléments dont l'auteur a besoin pour nous percer à jour, pour nous toucher au creux. Bien sûr il y a des danses, et des scènes de villages, mais elles sont souvenirs, mémoires, elles fuient comme elles sont venues, entraînantes et soudaines, derniers moments de joie d'un coeur à l'abandon qui erre dans les fantômes d'un bonheur révolu. Les solistes se respectent. L'un conte de son clavier des histoires naturelles, des nouvelles sur les arbres, des poèmes sur les herbes, la légende des feuilles; l'autre l'écoute et attend, se souvient avec lui, l'assistant au dessin. Puis c'est au violoncelle de chanter sa tristesse, d'exprimer avec une force raffinée les tourments douloureux d'une âme au bord du lac, perdue dans ses reflets. Les mélodies vous dis-je... les mélodies. Elles sont chez Grieg comme des dentelles, à la beauté légère et aux détails complexes; comme des contes, à l'émotion subtile et au message tragique; elles sont comme un flocon , cohérentes et parfaites, harmonie scintillante d'équilibre et de transparence, de motifs enlacés, de ramifications et de poussière de froid. Les lignes de violoncelle reposent sur des écarts harmoniques tous plus beaux les uns que les autres: chez Grieg, chaque note est ce qui pouvait arriver de plus émouvant à la précédente. Plus rare, plus accomplie, plus intime et sincère, la sonate pour violoncelle et piano est une oeuvre plus troublante et voilée, sans doute plus obscure que ses soeurs au violon, la troisième y compris. Elle est une demi-heure de merveilles acoustiques, de mélodies automnales et de piano des bois; une oeuvre indispensable pour apprivoiser l'ennui.

note       Publiée le mercredi 30 décembre 2009

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    dimegoat Envoyez un message privé àdimegoat
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    En quête de sonates violoncelle/piano, le combo parfait, le power duo de la musique classique, j'ai jeté une oreille sur cette sonate Grieg (par Mork et Gimse). Entre deux Darkthrone, ça passe impeccable.

    Note donnée au disque :