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OutKast › Stankonia

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salida      dimanche 14 décembre 2014 - 23:10
Alliage      vendredi 15 octobre 2010 - 18:39
Ultimex      dimanche 14 août 2022 - 23:46
GrahamBondSwing      samedi 26 mars 2022 - 18:16
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taliesin      mardi 23 mars 2010 - 12:19
azfazz      vendredi 25 décembre 2009 - 18:18
Everlasting      mardi 22 décembre 2009 - 12:57
heirophant      mardi 22 décembre 2009 - 13:23

cd • 24 titres • 73:17 min

  • 1Intro
  • 2Gasoline Dreams
  • 3I'm Cool (Interlude)
  • 4So Fresh, So Clean
  • 5Ms. Jackson
  • 6Snappin' & Trappin'
  • 7D.F. (Interlude)
  • 8Spaghetti Junction
  • 9Kim & Cookie (Interlude)
  • 10I'll Call Before I Come
  • 11B.O.B.
  • 12Xplosion
  • 13Good Hair (Interlude)
  • 14We Luv Deez Hoez
  • 15Humble Mumble
  • 16Drinking Again (Interlude)
  • 17?
  • 18Red Velvet
  • 19Cruisin' In The ATL (Interlude)
  • 20Gangsta Shit
  • 21Toilet Tisha
  • 22Slum Beautiful
  • 23Pre-Nump (Interlude)
  • 24Stankonia (Stanklove)

informations

1999–2000, Stankonia Recording, Atlanta, Georgia - Produit par Earthtone III sauf So Fresh So Clean, Spaghetti Junction et We Luv Deez Hoez produit par Organized Noize.

line up

Antwan 'Big Boi' Patton (MCing, production), André '3000' Benjamin (MCing, chant, synthétiseurs, production), David 'Mr. DJ' Sheats (production), Donnie Mathis (guitare), David "Whild" Brown (guitare, solo de guitare sur B.O.B), Jason Freeman (cuivres), Jerry Freeman (cuivres), Sleepy Brown (piano, basse synthétisée), Marvin "Chanz" Parkman (piano, claviers), Earthtone III & Organized Noize (claviers), Preston Crump (basse, basse synthétisée), Aaron Mills (basse sur Mrs Jackson), Robert Grister (basse), Dookie Blossumgame (basse), Victor Alexander (batterie), Erykah Badu

chronique

  • nusoul / p-funk / bass music / crossover

"We are the coolest mothafunkers on the planet". Ahhhh, Stankonia. Il faisait peur ce titre, à l'époque où votre serviteur commençait justement à se désinteresser du hip-hop, comme beaucoup on imagine, leurré par le robinet à guimauve R'n'B et pas encore éclairé par les bonnes fées de la toile. Qu'est ce qu'ils nous voulaient, ces deux-là, avec leur Madame Jackson ? Pas sur que le public ait bien compris ce qui lui arrivait, ce fut le carton totalement inespéré pour un groupe aussi atypique, heavy rotation comme ils disent. Radio, tv, cour de récré. Passons donc, sur ce Hit qui écrase forcément le reste de l'album (un tel titre ne sort qu'une fois par décénnie, et encore) : il faudrait une chro entière pour lui rendre justice. Il y a du Wagner là-dedans (samplé quelque part), du piano-bar, de la basse slappée par Aaron Mills de Cameo, groupe culte de funk synthétique des 80's... Et pourquoi cette anxiété inexplicable dans la mélodie ? Rencontre improbable entre Smokey Robinson et Dr Dre (qui a de quoi être jaloux des petits gimmicks en or qui surnagent ici), Mrs Jackson reste cette grande pop-song qui transcende tous les genres, tous les publics, pour venir frapper chacun (filles, mecs, vieux, jeunes...) droit au coeur. So fresh So Clean suivit, ode au style de fringues "pimp" qui fit la gloire du groupe, et son identité raffinée et adulée des nerds, par opposition aux plus simplistes 2Pac, Eminem ou même Busta Rhymes. Un titre produit par Organized Noise, team de production locale qui sponsorisait littéralement le groupe jusqu'ici. Mais Stankonia est l'opus du changement. Changement de siècle, vitesse supérieure : Stankonia sera le dernier rejeton hip-hop du groupe, imprégné de l'identité de la Dungeon Family (LE crew d'Atlanta), et donc dernier skeud farci de featurings et d'interludes à n'en plus finir (ces derniers ont le mérite d'être drôles). Seuls 3 titres, au son quasiment G-funk, sont produits par Organized Noise, tout le reste étant signé Earthtone III, pseudo de producteur d'Outkast eux-mêmes, qui opère ici une symbiose entre son flow rappé-chanté et ses instrus décadentes. Les deux compères prennent les manettes, et disent (presque) adieu aux samples pour se tourner vers les synthés liquides. Peut-être question de matos, de moyens, mais en tout cas Stankonia en devient un disque d'intérieur, ou à la rigueur d'intérieur de Cadillac. Dre devient André 3000, pas seulement pour se différencier d'un Dr Dre qui fait son gros come-back mais aussi pour insister sur la nouvelle orientation futuriste du duo. Ils vont chercher du côté du p-funk bien sûr, mais aussi des derniers rythmes secs et numériques de l'époque, annonçant l'ère Neptunes. Exemple : Bombs over Bagdhad, premier single et énorme tube outre-atlantique, tristement prémonitoire, que beaucoup ont fantasmé en featuring avec Tom Morello (l'esprit est là, en tout cas), tout en s'inspirant de la Jungle et de la Bass music (pour un BPM de 155, c'est pas du West Coast), incontournable équivalent de notre hip-hop "tuning" à Atlanta. Car la frontière entre musiques vulgaires et "noble" hip-hop encensé par le monde entier (ce qui est le cas de ce disque) n'a pas lieu d'être, chez OutKast. Un titre qui, tout comme Gasoline Dreams, donne le ton : plus rock qu'avant, plus rythmé, plus aventureux. Beaucoup de morceaux révèlent leurs chausses-trappes après plusieurs écoutes, et souvent l'instru morphe et rebondit superbement à l'arrivée de Andre 3000 au mic... C'est le cas sur Humble Mumble, petit joyau de hip-hop complètement acide, sur lequel Erikah Badu vient délicatement se poser pour un dernier couplet en apesanteur et magique... C'est une affaire de famille, comme chantait Sly Stone, puisque Mrs Jackson n'est autre que sa mère, marâtre qui laissa un bien sale souvenir à Andre 3000 qui lui dédie cette pop song douce-amère, annonciatrice du génie mélodique brillant et insolent qui brisera tout les carcans sur The Love Below. Et la sauterie P-Funk continue avec Red Velvet, qui fait glisser le disque un peu plus dans l'illogique et le barré : voix pitchées, à l'envers (on pense à Camille, l'alter-ego féminin de Prince à la voix sous hélium), et quand arrive Slum Beautiful, on sait déjà que le hip-hop du 21ème siècle sera irréel ou ne sera pas. Un morceau clubby, au tempo étrange, plus proche des créations ovniesques du label Warp que de qu'on a pu entendre en Hip-hop, même alternatif, au cours de la décennie 90. Même sur Gangta Sh*t (ne pas se fier au titre), les wha-whas frétillent. Et je ne parle pas du bien nommé "?", véritable démonstration de force et d'inspiration cosmique (d'où sort ce beat ? du coffre-fort de MF Doom, ma parole). Cette came-là n'est pas coupée, sauf aux épices du dirty south... Nous voici fin prêts pour la descente en terra erotica de la plage titre, apothéose orgasmique du Stank-Style. On connaissait le Slow Love de Prince, voici venir l'ère du Stanklove. Hammam tapissé de velours rouge ou se déroulent bacchanales et orgies... L'album se referme sur ce centre névralgique, le centre de la terre, "7 années-lumières sous les mers". Le ralentissement final est suffisamment explicite : c'est un appel au dérèglement des sens. Stank est un mot issu du jargon de George Clinton, créateur d'une mythologie dans laquelle tant de rappeurs auront pioché... Le sens originel du mot funk est ici pris au pied de la lettre : la transpiration issue de l'acte sexuel. Niveau lyrics, tout est en accord avec l'attitude et la vibe dégagée : principalement délirants, avec à l'occasion un message toujours en rapport avec la chose, que ce soit la dramatique histoire de Toilet Tisha ou le cours de galanterie élémentaire de I'll call before I come. Seul élément politisé : la pochette, hommage au There's a riot goin' on de Sly Stone, qui montre les 2 MC's posant devant un drapeau américain ou la seule couleur autorisée est le noir ! Déjà la différence de look entre les 2 commence à se creuser, mais ils n'en font visiblement pas un complexe. Et c'est ce qui fera leur réussite. Pour l'heure, Stankonia est l'un des albums clés de cette année 2000, profitant d'un contexte idyllique et pas encore blasé par le 21ème siècle. Il reste cependant assez difficile d'accès, de par son foisonnement et sa densité... Préférez-lui donc Love Below si vous cherchez un album entier de Miss Jackson.

note       Publiée le mardi 22 décembre 2009

Dans le même esprit, dariev stands vous recommande...

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Pour l'intro spacey, annonciatrice d'une ambiance humide et érotique (Stanklove,1983...), et la pochette originale.

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Strawberry Letter 23, samplé à l'envers sur Mrs Jackson... La great black music laisse toujours des indices.

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Forcément. Et donc le White Album suivra...

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Note moyenne        16 votes

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dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
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nouvel album de Andre 3000 sorti hier, annoncé 3 jours avant seulement. Du planant, de la flute (avec effets?), des sons à la Eric Serra, zéro beats ni vocaux. ça a l'air cool. La pochette est un gigantesque fuck aux attentes sans aucune once d'agressivité.

brianm Envoyez un message privé àbrianm

Franchement, plus j'y reviens et plus je pense que c'est mon préféré. Aquemini est peut-être une pierre angulaire pour le sud, pour le rap et pour la musique, mais Stankonia est presque plus fascinant. Dense, précurseur (la trap d'Atlanta commence à montrer ses dents), techniquement exceptionnel -Andre 3000 est dans le top 5-, blindé de pépites (B.O.B et So Fresh bien sûr, mais encore Gasoline Dreams, Red Velvet, Spaghetti Junction,Humble Mumble...). Et comme relevé dans la chronique, le duo a franchi un cap de sensibilité et musicalité qui l'asseoit comme l'un des groupes les plus importants de la musique (noire) américaine. Sérieusement, c'est possible de ne pas aimer Ms Jackson ?

fallon Envoyez un message privé àfallon

oups. Je voulais dire Speakerbox. Le jour où je me suis repassé Outkast, je m'étais écouté aussi Soundgarden :)

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Raven Envoyez un message privé àRaven
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Le split avec Soundgarden ?

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fallon Envoyez un message privé àfallon

ah il est vraiment bon celui-là. Quelle richesse, quelle diversité, quelle inventivité, un bijou passionnant à chaque écoute. Peut-être leur meilleur, supérieur à Aquemini que je trouve un poil sur-estimé et plus homogène que son successeur, le pourtant très bon Superunknown /The love Below.

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