Forteresse › Les hivers de notre époque

Ce n'est pas ininterressant, dans le principe : long, lent, lancinant, triste, loin (le son, je veux dire)... je me suis immergé plus d'une fois dans ce disque avec l'envie sincère de suivre nos deux québécois dans leur black nostalgique, atmosphérique et amateur. Sur le schéma basique de guitares en triples croches désespérées soulignées de clavier froid, le tout totalement vaporisé par une batterie perdue dans les états même pas voisins et une prise de son oubliée (c'est vrai ça, les gars.. z'auriez au moins pu prendre le son), Forteresse déroule de longues compositions déprimées, dans lesquelles les accords se succèdent avec une lenteur monumentaliste et où alternent voix black respectable de l'école batracienne et récitations de l'école mouaibof (filière mouhahahaha!). C'est sur la durée, la linéarité du rythme, la persistance de la déprime dans les harmonies que Forteresse arrive à esquisser le début d'une réussite... pour tout dire : l'ambiance est presque là... mais tout est dans le "presque". Peu inspiré, Forteresse fait en outre les frais d'un arrivage un peu tardif, un tel album en 2008 ne pouvant décemment provoquer le moindre frisson (et pourtant dieu sait comme on se les gèle à l'heure où j'écris ces lignes).