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DMX › It's Dark And Hell Is Hot

détail des votes

Membre Note Date
Coltranophile      lundi 30 novembre 2009 - 10:34
Rendez-Moi2      dimanche 10 janvier 2021 - 16:07
nowyouknow      mercredi 24 août 2011 - 21:10
necromoonutopia666      jeudi 27 mai 2010 - 21:06
Potters field      mardi 1 décembre 2009 - 10:38
Raven      mardi 1 décembre 2009 - 00:40
GrahamBondSwing      vendredi 9 avril 2021 - 20:13
Painkiller      jeudi 3 décembre 2009 - 23:15
NevrOp4th      mardi 1 décembre 2009 - 10:55
empreznor      lundi 30 novembre 2009 - 23:57
heirophant      mardi 1 décembre 2009 - 16:50
Nerval      mardi 1 décembre 2009 - 09:13
born to gulo      lundi 30 novembre 2009 - 18:41

cd • 19 titres • 65:15 min

  • 1Intro
  • 2Ruff Ryders' Anthem
  • 3Fuckin' wit' D
  • 4The Storm (skit)
  • 5Look thru my eyes
  • 6Get at me dog
  • 7Let me fly
  • 8X-Is coming
  • 9Damien
  • 10How's it goin' down
  • 11Mickey (skit)
  • 12Crime story
  • 13Stop being greedy
  • 14ATF
  • 15For my dogs
  • 16I can feel it
  • 17Prayer (skit)
  • 18The Convo
  • 19Niggaz done started something

informations

1997-1998

line up

DMX (MC)

Musiciens additionnels : Swizz Beatz, Dame Grease, P.K., Irv Gotti (production), Sheek Of The L.O.X., Drag-On, Big Stan, Loose, Kasino, Ma$e (MC's)

chronique

  • royal canin

Sur G.O.D., on a commencé (rectificatif : Progmonster a commencé) a parler de hip-hop davantage par le versant le plus intello, voire geek via la team Anticon, ce qui n'est guère surprenant vu que nous sommes de gros geeks qui bouffent à tous les râteliers et que notre but n'est pas de parler de ce genre musical avec la précision descriptive et l'exhaustivité des sites spécialisés, mais d'archiver uniquement le hip-hop sombre et/ou expérimental, et accessoirement d'essayer de donner envie d'en goûter à des lecteurs a priori récalcitrants, par le biais d'albums-clé. Cette façon naïve et somme toute mignonne de montrer que le rap c’est pas juste des gros blacks bas du front qui roulent en grosses bagnoles customisées avec des gros glock chromés et se tapent des grosses putes avec un… gros cul, on l'a eu, à un moment ou à un autre. Pourtant, le hip-hop c’est aussi ça, malgré nous, malgré ce qu’on voudrait chercher à y trouver d’intelligence et de finesse pour le défendre – et c’est aussi pour ça qu’on peut le chérir comme d’autres chériront Slayer ou Darkthrone pour leur approche primaire : la bestialité, l’insolence, le désir de tout posséder, de vouloir le monde entier pour soi, comme un certain Tony. Mais la plupart des MC’s populaires qu’on connaît aujourd’hui et qui ne vivent que pour cette philosophie, 50 Cent ou d’autres, n’ont pas le talent à la hauteur de leurs prétentions, et accumulent une soupe à base de R’n’b recyclé, re-chié et recraché non sans avoir été cellophané au préalable que seuls les branleurs (actuels) de nos belles radios en assistance respiratoire Fun et NRJ peuvent qualifier de hip-hop sans se sentir à côté de la plaque. L’enfant de Yonkers, lui, à cet instant, a la sincérité et le charisme des vrais, malgré tout ce qu'on peut penser de lui aujourd'hui (pas de bonnes choses), et malgré un son très aseptisé qui pourra en tromper certains. Quand il débarque en cette année 1998, alors que le hip-hop entame son inéluctable déclin des deux côtés de l’Amérique et que la frange la plus hardcore est "passée de mode" sur les ondes, il se fait remarquer, bien que sa musique se fonde complètement dans les nouvelles tendances (prod très electro en rupture avec l'ère du beat organique). DMX est une de ces brutes stupides au regard de prédateur, le genre de rappeur qui mise beaucoup sur son aura menaçante et indissociablement grotesque, à coups de photos ténébreuses et d'invocations de son alias : Dark Man X, mais qui ne se contente pas de l’image, qui fait suivre musicalement, en plaquant un flow compact, solide, à la fois agressif et moelleux, sur des instrus étincelantes. C’est avec ses crocs qu’il entend imposer son appétit vorace de lumière, mais aussi affronter les souffrances qui le taraudent et qu’il questionne sans cesse (l’amour, encore lui, comme c'est chou), et ce désir de rédemption contradictoire, avec le sang qui bat dans les tempes, le torse bombé. On ne saurait leur donner tort, aux fans de ce skeud, pas plus qu’on donnera tort aux djeun’s d’alors qui faisaient vrombir les baffles arrière de leur caisse : It’s dark and hell is hot, à l’image de son intitulé, a tout du classique sulfureux. Il fait partie de ces albums de rap qu’on imagine sans peine faire boum-boum dans les bagnoles de kaïra de par son côté abruti & abrutissant, et qui révèle à mon sens tout son suc dans la solitude totale, dans une pièce close, déprimé, abattu : on prend alors la pleine mesure des coups de pieds au cul lancés par Dark Man, peut être autant à lui-même qu’à nous, on en savoure d’autant mieux les attaques, les rimes, les images folles et le paradoxe du personnage. Un hip-hop puissant et racé, bourrin mais sur du velours, à la fois vulgairement FM et peaufiné, qui te fout une pêche monstrueuse dès l’introduction, et qui n’a pas oublié d’être sombre au passage. Le disque souffre de quelques baisses de régime, mais après le cri de guerre complètement rétamé (la faute à un abus de réglisse sans doute) du Dog MX qui donne la réplique à son pote, ces premières minutes magiques valent à elles seules la possession du bestiau : une intro qui ferait faire des push-ups à un manchot en 2-2, du type qui fait fondre toute résistance futile, impose sa puissance à coups de beats contondants et de samples gothiques (cloches, violons), animale, mécanique, fatale… Mike Tyson s'en servira pour une de ses entrées de ring les plus chanmax. Emphatique, musclé et souple même si on peut lui trouver un manque de rugosité, le flow de Earl Simmons s’impose de lui-même. Fétichiste des cleb's auxquels il fait sans cesse référence à coups de glapissements taquins et de gémissements contrariés, DMX y va de ses hommages aux chers toutous, entre deux spleens ou deux attaques frontales. Même si on l’a décrit un peu exagérément comme brutal - surtout à cause des deux singles principaux lancés comme des missiles à coups de clips bourrins "Ruff Ryder’s Anthem" et "Stop Being Greedy", loin d’être les meilleurs morceaux de l’album du reste - DMX est à mon goût bien plus ambivalent qu’un paquet d’autres rappeurs assimilés "gorille sans cerveau", d’abord dans les choix de production judicieux, ici principalement de Dame Grease (du gros son qui fait tac-tac boum, certes, mais des samples tragiques et souvent tordus); ensuite – et surtout - dans son flow, volontiers impulsif (ça grogne, ça renifle et ça rugit à satiété) mais plein de nuances, capable de passer de la colère brute à la mélancolie la plus soulful (le refrain chanté sur "Let Me Fly", bouleversant, ou celui de "Convo"), voire à la méditation (cette "Prayer" grandiose). Dans son inspiration aussi, son sens de la formule que n’aurait pas renié un Nas ("I sold my soul to the devil, and the price was cheap"), DMX impose sa personnalité. Un MC à l’ego en béton armé, tour à tout inquiétant et touchant, dont l’aura restera souvent copiée et rarement égalée (phrase cliché mais vraie), moins bling bling qu'un Jay-Z, infiniment moins carton-pâte que la pléthore de rappeur à minettes qui explosera dans les années 2000 – en bref : un de ces rappeurs aussi répulsifs que fascinants. Des morceaux comme "Look Thru My Eyes", "ATF" ou "X Is Coming" (avec la référence à Freddy que les amateurs de B-movies reconnaîtront) évoquent autant le Mobb Deep de Hell On Earth, en 2D, à coups d’instrus glaciales et glauques, de refrains nonchalamment torves qui contrastent avec la nervosité des couplets ; une ambiance urbaine, masculine et paranoïaque. De l’orfèvrerie ! Un disque très noir vous l’aurez compris, mais pas sans concessions. DMX ne se laisse pas aller à l’abus de vocaux R’n’b féminin pour vendre comme certains collègues, en cette année 98, mais il reprend tout de même du Phil Collins aussi mielleusement qu’un Coolio le ferait, sur "I Can Feel It" (en l’occurrence "In The Air Tonight"); pourtant, même en étant aussi nounours, Earl Simmons exprime une mélancolie brute de pomme, quelque chose de sincère, qui touche au cœur, et on se prend à ne plus zapper ce titre. Le reste de l’album n’est pas avare en moments forts (reprise de l’atmosphère gothique de l’intro sur "For My Dogs" avec des feats extras, ou ce "Niggaz Done Started" malsain), même si encore une fois quelques passages sentent moins l’inspiration (en ayant une approche plus "old school" et dépouillée sur "Crime Story" il perd en force à mon goût). DMX n'a jamais surpassé ce premier malgré les passages mémorables disséminés dans les deux suivants. It's Dark, en fait, c'est juste un bon gros thriller urbain prolo & bourrin sous une photographie glaciale, sauce "muscles saillants et sueur perlant sur l'asphalte" à la The Shield, avec la pointe de mélancolie des durs, et avant la déferlante imminente des losers.

note       Publiée le samedi 28 novembre 2009

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    born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

    Clair que ça fait bizarre, cette Voix, avec ce personnage assez falot et inoffensif, d'ailleurs j'ai mis quelques épisodes à le reconnaître (même pas dans sa plus saillante scène, aka l'immolation de la caisse à Ziggy, saison 2), c'est dire à quel point la dévitalisation est réussie. Et une fois qu'on l'a reconnu, et qu'on entend plus que la voix du vieux cabot (no pun intended), ben y a un décalage un peu gênant. Mais peut-être ça, le blase : une vanne sur son personnage du Wu-Tang ?

    Message édité le 11-02-2024 à 17:30 par born to gulo

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    Raven Envoyez un message privé àRaven
    avatar

    Clair qu'il aurait pu avoir un rôle beaucoup moins ingrat, rien qu'avec ce timbre de voix poivré-fumé (voire gratiné au parmesan ? C'est peut-être pour ça Cheese) qui est un personnage à lui seul.

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    born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

    @Potters Field : c'est Method Man, que tu traites de Ruff Ryder ? "Cheese", purée, rien que le blase, il l'ont pas loupé.

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    GrahamBondSwing Envoyez un message privé àGrahamBondSwing

    J'connais pas plus que ça, mais j'aimais bien son flow... RIP !

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    Rendez-Moi2 Envoyez un message privé àRendez-Moi2

    Marrant ces commentaires au début, ce rap qui serait "trop commercial", c'est moins brut qu'un beat de Premier mais plus translucide, et DMX est vraiment une brute impulsive au micro... et ses aboiements <3

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