Je sais peu de choses sur Minimal Compact. Et c’est très bien comme ça. C’est l’une de ces entités dont on entend parler à longueur de décennie (en l’occurrence les exagérément friandes de post-punk années 2000), dans les pages réédition d’un tel magazine, au détour d’un Tracks sur Arte, voire ici même, par la plume d’un progmonster qui se sentait presque obligé d’en toucher mot. Pour ma part, tout ce que j’en sais, c’est qu’il s’agit d’Israéliens qui avaient eu l’idée de rejoindre la fourmilière Belge en ce début des 80’s, puisque cette scène semblait vouer à accueillir les barges de tout bords, donnant parfois naissance à quelques charmantes monstruosités (la scène Rock In Opposition). Mais Minimal Compact pratique une musique aussi sobre et élégante que son nom le laisse penser : un post-punk cubiste, mat et squelettique, suffisamment mélodique mais particulièrement intriguant, parfois mâtiné d’électronique, et toujours de rythmes étranges. C’est avec ce EP 5 titres qu’ils se firent connaître, s’associant d’emblée au génial label Crammed Discs dont proggy vous a déjà beaucoup parlé. Il contient le titre dansant et oblique de rigueur, l’excellent Statik Dancing, ainsi que 4 autres titres misant plus sur les ambiances, attestant déjà de la maîtrise instrumentale du groupe, qui semblait prendre le son Factory pour le mélanger à du DNA, voire à des synthés orientalisant en fond, ce qui rappelle plus Tuxedomoon que Savage Republic, paradoxalement. Ça doit être la "european touch". Un disque d’after idéal, pour cuver sa vodka noire après une soirée goth et rêver de toiles de Duchamp.